Dans une conversation franche avec Crash.net, Razlan Razali a partagé son parcours tumultueux dans le MotoGP, marqué par des hauts considérables, comme frôler le titre mondial avec Franco Morbidelli et accueillir la légende Valentino Rossi pour sa dernière danse en MotoGP, mais aussi par un épilogue abrupte qu’il n’avait pas vu venir. Il raconte …
Le fondateur du Sepang Racing Team, qui a vu le jour en 2014 avec l’ambition de propulser des talents malaisiens et asiatiques sur la scène mondiale, a vu son rêve prendre forme en Moto2, puis en Moto3, et atteindre l’apogée en MotoGP en 2019 avec le soutien de Petronas et deux Yamaha dans son box, dont une confiée à un certain Fabio Quartararo à qui il a tout de même ouvert les portes du MotoGP.
2021 marque un tournant avec l’arrivée de Valentino Rossi, mais c’est aussi le début des ennuis. Le retrait de Petronas en tant que sponsor principal conduit Razlan Razali à rebaptiser l’équipe en RNF, initiales qui résonnent d’une touche personnelle car ce nom é été choisi en hommage à sa famille, en utilisant les initiales de ses enfants Razali, Nadia, Farouk…
Malgré les efforts et l’arrivée d’Andrea Dovizioso, les revers s’accumulent : faillite du sponsor, retraite anticipée de Dovizioso, et Yamaha qui retire sa confiance. L’association avec Cryptodata et le passage à Aprilia n’ont fait qu’empirer les choses, laissant Razali et son projet dans une impasse financière et contractuelle.
Razlan Razali : « regarder les essais était devenu un crève-cœur »
« Regarder les essais était devenu un crève-cœur« , confie Razali. « Je n’avais plus de joie, je ne voulais même plus poser les yeux sur la piste. Tout ce qu’on avait construit a été anéanti. » La situation a empiré lorsque Cryptodata, devenu actionnaire majoritaire, a non seulement laissé un gouffre financier, mais a également manqué à ses obligations financières envers Dorna, scellant ainsi le sort de l’équipe qui a dû céder sa place à TrackHouse.
Razlan Razali se désole de la situation, se remémorant les promesses non tenues de Cryptodata. « Au début, ils semblaient avoir les moyens, mais très vite, l’argent est devenu un problème« , déplore-t-il. « Ce n’est pas ainsi que l’on gère une équipe MotoGP. » Razali s’est battu jusqu’au bout pour la survie de son équipe, mais l’issue était inévitable. « Ils sont devenus les propriétaires majoritaires. Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient, y compris me licencier. »
Malgré cette amère conclusion, Razali n’abandonne pas le monde du MotoGP. Il travaille désormais sur une plateforme visant à faciliter la relation entre sponsors et équipes, espérant ainsi écrire un nouveau chapitre dans l’univers du championnat du monde. « Je n’ai pas abandonné mon poste de manager avant la fin de la dernière course, car je me sentais engagé envers mon équipe« , confie-t-il, la passion toujours aussi vive. « Je ne suis pas du genre à fuir. J’espère juste que les problèmes en suspens trouveront bientôt une résolution. »