Plus le temps avance, plus les langues se délient, et plus on se rend compte que le dernier Grand Prix d’Andalousie à Jerez a peut-être été la course la plus importante de la pourtant prolifique carrière de Valentino Rossi. Juste avant, en effet, il y avait eu un déprimant Grand Prix d’Espagne sur le même circuit, avec un bilan si décourageant que la suite semblait se conjuguer sur le thème de la retraite. Puis il y a eu le coup de force politique du Doctor qui a amené Yamaha à lui donner ses réglages. Un podium plus tard, le moins que l’on puisse dire est que la levée de doute a été faite…
En une semaine et deux Grands Prix disputés sur le même circuit, Valentino Rossi est passé de pilote fini à celui qui peut se relancer pour un dixième titre…Au milieu de ce grand écart, il y a Razlan Razali, le patron d’un team Petronas dont le pilote actuel, et qu’il a découvert, Fabio Quartararo mène le championnat après deux succès consécutifs.
Le Malaisien goûtait peu d’accueillir le Doctor en fin de carrière. La question de la constitution de son équipe était une pierre d’achoppement. Et on imagine à présent qu’il y avait aussi des choix techniques à valider… Depuis Jerez 2, tout semble maintenant éclairci : « Vale est Vale. Pour être honnête, j’avais des doutes après la première course. Tout le monde n’arrêtait pas de me dire que le Doctor serait de retour, et il l’a fait. Cela m’a beaucoup impressionné. On peut lui tirer son chapeau, surtout compte tenu des conditions extrêmes dans lesquelles il a couru ».
« Ce que Rossi a fait dimanche permet de convaincre nos actionnaires »
A partir de là, l’annonce de son arrivée en 2021 ne devrait plus tarder : « nous sommes Petronas et nous faisons des choix basés sur les affaires, mais nous ne pouvons pas ignorer les fans, qui souhaiteraient peut-être un pilote local. Ce n’est pas un choix forcé, mais ce n’est pas un pilote normal. Cela a pris du temps pour être sûr, mais ce qu’il a fait dimanche a permis de dire plus facilement aux actionnaires pourquoi nous avons choisi Valentino Rossi ».
« Nous ne voulons pas que notre équipe soit célèbre pour Valentino. Nous voulons que quiconque court avec nous fasse un résultat… Nous ne voulons pas être populaires parce qu’il est là, mais pour aider à le rendre compétitif même à son âge. Après avoir discuté avec lui et son équipe, nous comprenons ce dont il a besoin » termine Razali qui a aussi un mot au sujet de Yamaha après ces deux courses à Jerez… « Au début, nous pensions que Yamaha avait résolu les problèmes, mais cela nous est arrivé aussi. Nous attendons un rapport ». Le Malaisien parle ici du souci de fiabilité avéré du moteur sorti des ateliers d’Iwata…