Le Malaisien Razlan Razali brillait de mille feux depuis deux saisons en MotoGP sous les couleurs de Petronas, mais il est sorti de cette dernière campagne du MotoGP en haillons. Le bienfaiteur compatriote a fait défection, sa paire de pilotes a été aux abonnés absents, partagée entre pré-retraite et vieille blessure à traiter, et les résultats ont été loin du compte. Mais le patron a rebondi en restructurant ses rangs et en trouvant tout de même un investisseur malgré ces temps compliqués. Il retournera donc au combat en 2022 sous une nouvelle bannière, de nouveaux pilotes, et des ambitions élevées, puisqu’il veut tout simplement rafler le titre mondial.
Razlan Razali revient de loin et avant de décliner sa feuille de route 2022, il tient à le rappeler sur motogp.com : « nous avons essayé de maintenir notre élan de l’année précédente avec Valentino Rossi et Frankie Morbidelli, mais malheureusement cela ne s’est pas concrétisé ». Pudiquement, il ajoute : « Rossi a eu des problèmes. Nous avons vu quelques aperçus de Morbidelli après le Qatar, avec un podium, mais après cela, il a eu la malheureuse blessure. Nous avons donc essayé de survivre à l’année, de faire de notre mieux et puis nous avons reçu une bombe avec Petronas qui a décidé de ne pas continuer », explique Razali.
Le sort s’était donc acharné sur le Malaisien mais ce dernier à fait face. Le voici à présent à la tête d’une nouvelle entité appelée WithU Yamaha RNF, avec ceux M1, Andrea Dovizioso qui poursuit sa route avec le budget Yamaha, et le pari d’un Darryn Binder directement venu d’un Moto3 où il ne s‘est pas taillé la meilleure des réputations.
Avec certains choix imposés et des moyens plus limités, l’ensemble a des airs de cabinet de crise. Mais Razali ne veut pas de cette évaluation qui signifierait des ambitions modestes. Et pour cause : il veut renaître de ses cendres : « Andrea Dovizioso a beaucoup à prouver, je pense qu’il voudra essayer de gagner le titre l’année prochaine. Je ne vois aucune raison pour que cela ne soit pas le cas. Compte tenu de son expérience, nous attendons également de lui qu’il se batte pour le championnat du monde ». Carrément. Mais ce n’est pas tout : « avec Darryn, nous chercherons à être le meilleur « rookie » de la catégorie. Je pense que c’est le mieux que nous puissions espérer et viser pour lui ».
Sur ses effectifs, Razali précise qu’il aura aussi un renfort de choix : Noe Herrera, ancien chef d’équipe de Red Bull KTM Ajo, rejoindra en effet Darryn Binder. « Noe était le patron de l’équipe de Raúl Fernández en Moto2, et il a 19 ans d’expérience avec de nombreux pilotes. Il a travaillé avec Raúl, avec Miguel Oliveira, avec Brad Binder, avec Johann Zarco, donc il y a quelque chose en lui ».
Razlan Razali : « avec Fabio Quartararo, c’était un risque en 2019, mais nous sommes plus à risque avec Darryn Binder«
Darryn Binder aura bien besoin de cette expérience. Mais elle ne devrait pas être la seule à l’aider dans sa périlleuse entreprise : « Dovizioso contribuera à l’ensemble du développement et aidera également Darryn en même temps ». Il ajoute sur le Sud-Africain : « avec Fabio, c’était un risque en 2019, mais nous sommes plus à risque avec Binder car il vient directement du Moto3. Si vous regardez sa taille, son poids, le désavantage qu’il avait en Moto3 et la façon dont il reprenait des positions, freinait fort, attaque, etc… Nous pensons qu’il y a quelque chose dedans. Nous avons senti que nous devions essayer ».
L’objectif sera aussi de convaincre Yamaha à renouveler son bail. Une décision devrait arriver en juin prochain et elle sera déterminante pour la suite de l’aventure. Là aussi, la présence de Dovizioso est incontournable : « mon expérience avec Andrea est qu’il est très analytique. Il est très clair sur ce qu’il veut. Je pense que Yamaha a besoin d’un point de vue différent, en particulier d’un pilote expérimenté ». Les choses sont en place et l’ambition affirmée. Il ne reste plus que le verdict de la piste.