Au vu de qui s’est passé l’an passé pour les deux promus de KTM en MotoGP, on peut regarder Raul Fernandez comme un miraculé. Car l’équipier d’un Remy Gardner qui l’avait battu de justesse pour le gain du titre mondial en Moto2 en 2021 a sauvé sa situation en Grand Prix et dans la catégorie majeure. Pendant ce temps, l’Australien a dû se replier sur le WSBK avec néanmoins une bonne Yamaha pour se refaire une santé. Une campagne qui a laissé des traces même si l’épilogue a tout de même été heureux avec ce contrat Aprilia. Massimo Rivola, le patron de la compétition de la marque de Noale croit en lui, mais avant de convaincre, l’Espagnol va devoir se rassurer.
Raul Fernandez, né à Madrid en 2000, a connu une ascension solide jusqu’en MotoGP avec notamment une première année en Moto2 éblouissante, marquée par 8 victoires, 12 podiums au total et 7 pole positions. La couronne mondiale a été envisagée pour l’Espagnol qui était un pur produit de la filière KTM, une structure qui l’a donc amené jusqu’en MotoGP.
Son éclosion aurait pu apporter beaucoup de légitimité à l’investissement de KTM, mais hélas, tout n’est pas allé pour le mieux dans le meilleur des mondes en 2022, et c’est un euphémisme. Une saison ratée qui a laissé des traces. Raul Fernandez reconnait ainsi sur les ondes de Speedweek : « le jour où j’ai terminé ma dernière course sur mon ancienne moto, je me suis demandé : « Comment puis-je être si lent ? Je ne comprends pas. » Le lendemain, j’ai piloté une Aprilia et ça m’a frappé. Mais c’est vrai que parfois les démons apparaissent : « Est-ce que je serai rapide à nouveau ? » ».
Il va donc falloir faire le deuil de cette période KTM avant de profiter de la nouvelle proposée par Aprilia : « ce qui s’est passé est arrivé. La saison dernière a été une année très difficile et parce qu’on ne peut pas remonter le temps, ça ne sert à rien d’en parler. C’est derrière moi » analyse le désormais équipier de Miguel Oliveira au sien de l’équipe RNF.
Raul Fernandez : « ça n’a pas été facile pour moi de quitter KTM«
Néanmoins… « Ce que je veux dire, c’est que ça n’a pas été facile pour moi de quitter KTM parce que je suis un gars qui aurait aimé être associé à une marque toute sa vie, comme Marquez l’est avec Honda. La première moto que mon père m’a donnée était une KTM. Je voulais passer toute ma carrière avec la marque. J’aurais aimé que les choses aillent mieux, mais malheureusement cela ne s’est pas produit ».
Mais Raul Fernandez croit aussi en une chose : « le destin – parce que j’y crois beaucoup – m’a conduit à Aprilia. Massimo Rivola m’apporte beaucoup de sang-froid et de soutien en tant que pilote. Je suis très heureux de travailler avec lui. Il a déjà montré dans sa carrière qu’il est un bon découvreur de talents, ce qu’il a prouvé en tant que directeur sportif de Ferrari ».
Pour tourner définitivement la page, trois jours de test à Sepang ne seront pas de trop : « ce sera très intéressant d’avoir trois jours d’essais, car nous n’en avons eu qu’un jusqu’à présent. Pour être honnête, les conditions à Valence n’étaient pas parfaites et au terme d’une longue saison, ma condition physique n’était pas parfaite non plus. Je suis donc très heureux d’être de retour sur la moto cette semaine. Je pense que je vais prendre plaisir à rouler comme un enfant » conclut-il.