Raul Fernandez continue d’étonner, dans le mauvais sens du terme, en cette saison 2024 qui est sa seconde en MotoGP et sa première sur une Aprilia RS-GP. Lors du dernier Grand Prix d’Autriche, il n’a non seulement pas performé, mais en plus, il s’est ouvert un débat avec Michelin au sujet de son pneu arrière, clairement pointé du doigt par l’Espagnol. Hors du coup, il a décidé d’abandonner dans le dernier tour de cette dixième manche du championnat dont le partenaire était l’investisseur titre de son écurie. Ce qui n’a pas fait sourire, cela va sans dire.
La question finit par se poser avec de plus en plus d’insistance dans le paddock : mais que vaut exactement Raul Fernandez en MotoGP ? On a beau chercher dans ses résultats depuis maintenant deux saisons, on a du mal à trouver l’exploit qui explique la considération que Razlan Razali et Aprilia lui accordent pourtant.
A tel point que le Malaisien se sent obligé de le rassurer sur son contrat : « sans aucun doute, Raul entend probablement des histoires de personnes venant nous approcher et, oui, il y a eu un certain nombre de pilotes qui sont venus nous parler » dit Razali. « Nous avons confirmé lors d’une réunion avec Aprilia que Raul avait besoin de plus de temps. Il ne devrait donc pas s’inquiéter. C’est quelque chose que nous avons également communiqué à Raul : ‘Ne t’inquiète pas, car tu as un contrat avec Aprilia pour au moins deux ans, avec une option pour deux ans supplémentaires ».
Raul Fernandez : « je ne veux pas dire que Michelin a fait un mauvais pneu »
C’est ce qui s’appelle avoir du temps pour faire son trou, en effet, mais en Autriche, il a peut-être plutôt commencé à s’enfoncer … Auteur d’une prestation anonyme sur le Red Bull Ring, il a ainsi commenté sa course du dimanche : « je ne veux pas dire que Michelin a fait un mauvais pneu. Parce qu’ils veulent nous offrir les meilleurs pneus et les meilleures performances possibles. Nous n’avons pas eu de chance dimanche, car nous avions de mauvais pneus et le niveau d’adhérence sur la roue arrière était nul. Je l’ai remarqué dès le début. Je n’avais aucune adhérence. Je n’ai pas pu freiner la moto et à chaque fois, j’allais loin », a déclaré l’Espagnol de 22 ans.
Puis il ajoute : « dans l’avant-dernier tour, j’ai essayé de freiner comme je l’ai fait samedi parce que je me suis dit : ‘je vais essayer, je n’ai rien à perdre.’ J’ai essayé, je suis allé encore loin, puis j’ai abandonné. Cela aurait été stupide de continuer ainsi ». Et c’est ainsi, et alors qu’il ne lui restait qu’un seul tour à faire pour valider une arrivée, qu’il a jeté l’éponge dans un Grand Prix où l’enseigne CryptoDATA, qui est l’investisseur titre de son écurie, avait donné son nom. Comme un caprice. Mais peut-être voulait-il ainsi honorer la robe originale de sa RS-GP qui faisait exceptionnellement de la publicité pour le film « Barbie » ? Au moins deux ans, avec une option pour deux ans supplémentaires a dit Razlan ? A voir.