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Raul Fernandez

Raul Fernandez traverse une tempête en MotoGP 2025, et ce n’est pas seulement l’Aprilia qui lui donne des sueurs froides : c’est surtout dans sa tête que ça coince ! Après un week-end décevant au Qatar, l’Espagnol de TrackHouse a lâché, dépité : « je n’arrive pas à exploiter mon potentiel. » Une phrase qui revient en boucle cette saison, comme un refrain qu’il n’arrive pas à chasser. Avec seulement cinq points et une 19e place au championnat, le vice-champion Moto2 2021 est à la peine, loin de ses ambitions et de ce qui est attendu de lui en tant que seul pilote connaissant la RS-GP dans le clan 2025 de Noale.

La situation de Raul Fernandez chez TrackHouse Racing est l’un des paradoxes les plus intrigants du paddock MotoGP en ce début de saison 2025. Sur le papier, il dispose de la meilleure version de l’Aprilia RS-GP, d’une équipe compétente et d’un bon bagage d’expérience dans la catégorie. Mais sur la piste, les résultats ne suivent pas, et la comparaison avec son coéquipier rookie Ai Ogura devient de plus en plus lourde à porter.

Ce n’est ni la moto, ni l’équipe, ni même sa condition physique – bien qu’elle ait été affectée par des blessures en présaison – qui semblent le freiner aujourd’hui. C’est mental. Fernandez l’admet lui-même : « je réfléchis trop. »

Ce type de déclaration, aussi honnête soit-elle, met en lumière une spirale mentale que beaucoup de pilotes redoutent : le blocage psychologique, où le cerveau analyse trop, doute trop, anticipe trop… et finit par saboter la performance. Pendant ce temps, Ogura – avec la fraîcheur et l’insouciance de ses débuts – s’adapte sans se poser de questions et gagne du terrain GP après GP.

Depuis son arrivée en MotoGP en 2022, Raul Fernandez n’a jamais véritablement eu la stabilité nécessaire pour faire éclore son talent. Passé de KTM à Aprilia, puis de RNF à TrackHouse, et désormais blessé pour la deuxième fois en présaison consécutive, le timing ne l’a jamais aidé.

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Raul Fernandez : « je crois en mon potentiel. Si je n’avais pas cette conviction, je n’aurais rien à faire en MotoGP »

Mais le problème aujourd’hui est qu’il dispose enfin de bonnes cartes, et ne parvient toujours pas à les jouer : « la moto est prête, l’équipe est prête. Je suis prêt aussi » dit-il en ajoutant néanmoins sur Speedweek : « j’ai essayé trois ou quatre manières différentes de régler la moto, mais je n’arrive pas à la faire rouler comme je le souhaite. »

Il est 19e au championnat avec seulement 5 points, à des années-lumière du Fernandez dominateur de la Moto2 en 2021. Et ce constat est d’autant plus amer qu’il est le seul pilote Aprilia à avoir une vraie continuité technique avec la moto 2024. Il devrait être un atout stratégique dans l’évolution de la RS-GP… et il est aujourd’hui un point d’interrogation.

À seulement 24 ans, Raul Fernandez a encore le temps de redresser la barre. Mais le MotoGP n’attend pas, et le spectre d’un retour prématuré en Moto2 ou d’une sortie du championnat rôde toujours autour des pilotes qui tardent trop à performer. Sa lucidité sur ses blocages est positive, mais maintenant il faut des actes.

Le Grand Prix d’Espagne de ce week-end à Jerez, sur ses terres, pourrait être une opportunité en or pour rebondir. Le soutien du public, la connaissance du tracé et la dynamique positive autour d’Aprilia pourraient l’aider à relâcher cette pression mentale. Et s’il parvient à concrétiser un bon résultat là-bas, cela pourrait changer radicalement sa saison.

Raul Fernandez est dans une spirale mentale négative, malgré une moto compétitive et une équipe performante. Il est distancé par Ai Ogura, rookie, qui adopte une approche plus instinctive et détendue. Son potentiel est réel, sa lucidité aussi. Mais le temps presse pour inverser la tendance. Jerez sera un moment charnière : soit il se relance, soit la pression s’intensifie. S’il veut prouver qu’il a encore sa place en MotoGP, c’est maintenant ou jamais car il le précise lui-même : « je crois en mon potentiel. Si je n’avais pas cette conviction, je n’aurais rien à faire en MotoGP. Après tout, je ne suis pas ici juste pour tourner en rond ! ».

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