Inutile de rappeler le bilan complet de Johann Zarco au
terme de sa première saison en MotoGP, mais faisons-le quand même
:
– 2 deuxièmes places (Le Mans, Valence),
– 1 troisième place (Sepang),
– 6 premières lignes dont 2 poles positions (Assen, Motegi), 2
deuxièmes positions (Sepang, Valence) et 2 troisièmes positions (Le
Mans, Phillip Island),
– 4 meilleurs tours en course (Losail, Red Bull Ring, Phillip
Island, Valence),
– meilleur Rookie 2017,
– meilleur pilote indépendant 2017,
– 6e au championnat du monde avec 174 points, soit 34 de moins que
Valentino Rossi.
Face à ses performances exceptionnelles, Ramon Forcada, ingénieur de piste de Maverick Vinales, donne une explication des exploits du pilote Tech3. Explication d’autant plus intéressante, que l’expérimenté technicien espagnol a évidemment accès à toutes les datas Yamaha…
En faveur du pilote français, il voit le style de pilotage particulier de ce dernier, qui lui permet d’utiliser le pneu arrière tendre mieux que de nombreux autres pilotes. Mais cet aspect positif n’est pas universellement valable pour chaque piste, comme le reporte le site espagnol es.motorsportcom : « Dans certains cas, il sera plus rapide, dans d’autres, il sera plus lent que les autres. Mais les données montrent qu’il pilote différemment que Maverick et Valentino. Son style de pilotage est similaire à celui de Capirossi ou Kocinski : en leur temps, ils ont également pu utiliser le pneu avant plus tendre, alors que le reste du groupe ne le pouvait pas. Avec ces gommes, personne ne pouvait terminer une course, alors qu’eux auraient pu en faire deux. Capirossi a également utilisé du caoutchouc extra-tendre, tandis que Kocinski en avait un spécial avec lequel les autres ne pouvaient faire que trois ou quatre tours. »
Ramon Forcada apprécie également les stratégies utilisées par l’équipe Tech3 son pilote : « Zarco est très bon et très intelligent, car il a beaucoup de patience. Quand il y a de l’eau lors des essais, il reste toujours dehors et essaie des choses. Ouvrir les gaz ici ou là, freiner ici ou là. Et puis, quand il se sent en sécurité, il commence à attaquer. »
Pour autant, il ne semble pas vraiment impressionné et prévient : « Sa saison a été très bonne, c’est évident. Mais en ce qui concerne les résultats, s’il avait fait partie d’une équipe officielle, ils ne le seraient autant. »
Voilà une phrase bien énigmatique qui peut possèder deux sens. Soit celui qui a refusé de suivre Jorge Lorenzo chez Ducati indique simplement que 6e derrière Maverick Vinales et Valentino Rossi ne pourrait pas être considéré comme excellent si Tech3 était une équipe officielle. Soit que les choses se seraient passées différemment si Johann Zarco avait fait partie de l’équipe Movistar Yamaha.
Espérons simplement, pour bien comprendre le fond de sa pensée, que le technicien espagnol soit amené à préciser celle-ci prochainement…
