Lors d’une conversation sur la chaîne YouTube de Jorge Lorenzo, DURALAVITA, Ramon Forcada, l’ancien chef d’équipe de « Por Fuera » mais aussi de Franco Morbidelli en 2020, a partagé une anecdote révélatrice. Cette discussion, menée dans la langue de Dante, a mis en lumière les subtilités culturelles entre Japonais et Européens qui, selon Forcada, ont coûté à Morbidelli une chance au titre mondial. Une approche qui explique aussi la situation de crise dans laquelle se trouve actuellement Yamaha et Honda en Grand Prix.
Ramon Forcada a ainsi souligné une distinction fondamentale dans l’approche entre Ducati et les équipes japonaises concernant l’interprétation des règles. « La différence réside dans la mentalité. Pour les Italiens, si ce n’est pas explicitement interdit, alors c’est permis, » a-t-il expliqué. En revanche, les Japonais adoptent une attitude plus réservée, préférant éviter certaines actions même si elles ne sont pas formellement interdites, par souci de courtoisie.
Cette différence de perspective s’est avérée décisive lors d’un tournant clé de la saison 2020. Après une victoire à Aragon, où la pression des pneus de Morbidelli flirtait avec la limite autorisée par Michelin – mais jugée « parfaite » par le manufacturier français –, l’équipe a été confrontée à une réticence de la part de leurs partenaires japonais.
Ramon Forcada : « les Japonais ont estimé qu’il n’était pas élégant de s’approcher autant de la limite et on a perdu le titre »
« Ils ont estimé qu’il n’était pas élégant de s’approcher autant de la limite« , a raconté Forcada. Poussés par cette pression culturelle, ils ont augmenté la pression des pneus au-delà de l’optimal lors de la course suivante, un choix qui a vu Morbidelli terminer septième et, selon Forcada, lui coûter le championnat MotoGP.
Cette histoire, partagée par Ramon Forcada, illustre non seulement les nuances tactiques et techniques de la course au plus haut niveau, mais aussi comment la compréhension et le respect des différences culturelles peuvent influencer le résultat d’une saison entière. « C’était comme aller à la guerre avec moins d’armes que les adversaires« , a conclu Forcada, soulignant l’impact profond de cet épisode sur les aspirations au titre de Morbidelli.