Ramon Forcada a longtemps été un incontournable d’un box Yamaha où il y a connu la gloire comme chef mécanicien de Jorge Lorenzo, le conflit avec Maverick Viñales puis la mise à l’écart de la structure usine avec Franco Morbidelli et enfin Andrea Dovizioso, au sein du team de Razlan Razali. Comme le Malaisien, l’Espagnol est parti de la marque d’Iwata et à bien l’écouter sur la situation actuelle de son ancien blason, il éprouve toujours une certaine amertume à son égard …
Ce n’est pas dans cet entretien accordé à SoloMoto que Yamaha trouvera une certaine compassion envers son actuelle situation compliquée en MotoGP de la part d’un de ses anciens employés. Il s’agit en l’occurrence de Ramon Forcada, qui ne montre au contraire aucune indulgence sur ce qui arrive à la marque aux diapasons. Une conjoncture qui aurait d’ailleurs dû arriver bien plus tôt puisque le problème a apparemment toujours été présent au sein du constructeur d’Iwata.
Forcada explique ainsi : « ils ont peur de faire des erreurs et ont peu de capacité d’improvisation. Avant, ils gagnaient parce que les autres n’allaient pas bien ». L’entame est forte et annonce un réquisitoire. Ce que la suite confirme : « le caractère japonais de vouloir tout faire correctement est ce qui fait la différence. Ducati peut apporter dix innovations à chaque Grand Prix et les Japonais une innovation tous les dix Grands Prix. Si une seule ou aucune de ces dix choses ne fonctionne chez Ducati, c’est bien, rien ne se passe. Les Japonais ne fonctionnent pas comme ça ».
L’analyse de Ramon Forcada ne rassure pas sur l’issue de la stratégie de Fabio Quartararo de mettre Yamaha au pied du mur
Il ajoute : « en course, il ne faut pas beaucoup courir, il faut courir plus que les autres. Si votre adversaire décide d’aligner huit motos et que vous en perdez deux, comme cela s’est produit avec Yamaha, on va mal ». L’occasion pour Ramon Forcada de rappeler le pourquoi du comment, d’autant plus qu’il a été témoin des faits … « Ils ont proposé à RNF Racing un contrat d’un an en pensant qu’ils diraient oui, mais Razali a dit non. Yamaha ne l’a pas compris, mais cet homme s’est vu dire non à un contrat de deux ans un vendredi soir à 22 heures et à 8 heures du matin, il avait déjà signé un accord avec Aprilia ».
Mais le cas Razali n’est pas le seul relevé par Forcada dans l’histoire de Yamaha. Il rappelle ainsi les précédents événements : « ce n’était pas la première fois que les choses s’étaient passées ainsi. Valentino Rossi est allé chez Ducati, avant de revenir. Jorge Lorenzo est allé chez Ducati. L’affaire Maverick Viñales a été mal gérée ». Et il conclut : « en regardant les résultats, il y a quelque chose qui ne va pas chez Yamaha ». Une évaluation qui arrive au moment où Fabio Quartararo vient de lancer un ultimatum d’un mois aux dirigeants de la marque pour le convaincre de poursuivre l’aventure avec elle après 2024 … Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne rassure pas sur l’issue de la démarche du Français.