Comme depuis le début de la saison 2020, le paddock MotoGP reste toujours interdit aux journalistes. Mais, comme à son habitude, cela n’empêche évidemment pas ce dernier de bruisser de rumeurs, dont certaines nous reviennent aux oreilles…
Nous en occultons la plupart, soit pour clause de confidentialité, soit faute d’éléments nous permettant de penser qu’il s’agit d’autre chose que de rumeurs, mais il arrive aussi que plusieurs éléments à priori diffus se recoupent et, à ce moment là, nous vous en faisons part.
Avant même de parler du futur carburant envisagé en MotoGP, il nous semble important de faire le point sur la situation actuelle. Contrairement aux pneumatiques et à l’électronique, le carburant ne fait pas l’objet d’un fournisseur unique dans la catégorie reine des Grands Prix et nombreux sont les stickers des pétroliers qui garnissent les carénages des prototypes.
Toutefois, derrière ces stratégies commerciales bénéfiques au monde de la compétition moto, moins nombreux sont les industriels qui commercialisent de l’essence pour les MotoGP.
En fait, ils ne sont que 4 pour les 11 teams présents dans cette
catégorie :
– Total-ELF pour toutes les Yamaha, les KTM Tech3 et les Aprilia
(Castrol BP pour l’huile pour ces dernières),
– Repsol pour toutes les Honda depuis que LCR a abandonné ELF,
– Shell pour toutes les Ducati,
– ETS Racing Fuels pour Suzuki depuis 2020 au détriment de ELF, et
pour les KTM officielles depuis le
mois de mai cette année.
Les carburants admis en MotoGP sont à 99 % très similaires à ceux que l’on trouve dans les stations-service. Le 1% qui diffère est toutefois très complexe et fait la différence.
Très réglementée, l’essence utilisée en MotoGP est également très proche de celle utilisée en Formule 1, non seulement en ce qui concerne l’indice d’octane (résistance au cliquetis) mais aussi dans ses proportions maximales de plomb et de benzène, deux constituants toxiques du carburant.
Toutefois, et paradoxalement, le règlement du MotoGP est 10 fois plus permissif que celui de son homologue pour les voitures en ce qui concerne les diolefines, un additif particulièrement suspecté de favoriser la puissance délivrée mais dont l’innocuité fait largement débat dans le paddock depuis qu’une odeur nauséabonde se dégage de certains box où, au moment du remplissage des réservoirs, opèrent des mécaniciens largement protégés par des masques et des gants remontant jusqu’aux coudes…
C’est probablement pourquoi les pétroliers traditionnels ne se sont pas précipités dans cette incongruité du règlement MotoGP. Ce n’est peut-être pas forcément le cas de tout le monde et, coïncidence ou pas, les autorités des Grands Prix ont décidé cette année de s’atteler à la tâche d’utiliser un carburant plus écologique dans le futur.
En mai dernier, le communiqué suivant est distribué à tous les teams MotoGP, Moto2 et Moto3 (traduction Paddock-GP).
Le MotoGP™ met l’accent sur le développement durable
Les investigations commencent sur des carburants plus écologiques, visant un avenir plus durable pour toutes les catégorie du Championnat.
La FIM, l’IRTA, la MSMA et Dorna Sports ont commencé à travailler sur le recentrage des objectifs de durabilité à long terme du Championnat du Monde FIM MotoGP.
Toutes les parties s’accordent sur l’importance de la durabilité, tant au sein du Championnat que dans le monde entier, et sont en train d’élaborer un plan visant à rendre toutes les catégories du Championnat du Monde FIM MotoGP plus respectueuses de l’environnement, en mettant l’accent sur des carburants plus durables.
Dans l’une des périodes les plus compétitives de l’histoire, bâtie sur de nombreuses années de changements de réglementation technique et sportive visant à créer le plus grand spectacle de course sur terre, toutes les parties prenantes s’engagent à créer un Championnat plus écologique sans compromettre le niveau incroyablement élevé du sport et du divertissement, en visant un avenir durable à la fois pour l’environnement mondial et le paddock du MotoGP.
En conséquence, toutes les parties sont également d’accord pour que cette opportunité soit utilisée pour proposer des solutions globales pour aborder la performance des machines de la catégorie MotoGP™ afin de continuer à améliorer la sécurité des pilotes.
De plus amples informations sur l’avenir durable du Championnat seront fournies dans les semaines et mois à venir, alors que le travail se poursuit pour créer une vision réalisable d’un MotoGP plus écologique.
Selon nos informations recueillies dans le paddock, une nouvelle essence moins toxique et plus écologique devrait être imposée en 2024, avec sans doute moins de benzène, moins de plomb et …moins de dioléfines. Toujours selon nos informations, la plupart des grands pétroliers sont déjà prêts.
De quoi redistribuer les cartes pour certaines équipes ? Seul l’avenir le dira..
Caractéristiques essence MotoGP :
Caractéristiques essence F1 :
Si vous souhaitez consulter nos précédents épisodes de « Radio Paddock », c’est ici, et, même si la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain, on ne peut pas dire que nous ayons été démentis par l’actualité… ni par les intéressés eux-mêmes qui nous lisent.
