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MotoGP

Ce week-end s’ouvrira à Portimao, dans le cadre du Grand Prix du Portugal, une nouvelle saison de MotoGP aux multiples enjeux. Sportivement, il s’agira pour Pecco Bagnaia de confirmer son titre mondial et à Ducati de signifier que le MotoGP est désormais son affaire, son terrain de jeu. Politiquement, il faudra que le promoteur Dorna convainc les actionnaires et le taulier qui est un fonds de pension canadien de sa capacité à faire revenir les spectateurs dans les gradins tout en présentant des chiffres d’audience derrière la petite lucarne repartant à la hausse. Mais que l’on ne s’y trompe pas : à la fin de cette année, chaque protagoniste, à son niveau, devra rendre des comptes à ses patrons, et il faudra qu’ils soient positifs pour être certain de son ticket pour 2024.

La pression est donc bel et bien présente à tous les étages au moment de se lancer dans cette campagne 2023. Il y aura 13 champions du monde en Grand Prix sur la grille cette année, soit un de moins qu’en 2022, ce qui était le record pour la liste des engagés MotoGP à temps plein lors de la course d’ouverture. 13 pilotes ont remporté des courses de catégorie reine, soit un de plus qu’en 2022, et l’effectif du MotoGP rassemblera cette année 116 victoires, ce qui est cinq de plus qu’en 2022. Mais avec 59 victoires en MotoGP, Marc Marquez en a plus que tous les autres pilotes recensés qui en revendiquent 57. Les 22 pilotes sur la grille de départ ont tous remporté des victoires en Grand Prix dans au moins une catégorie, ce qui nous fait un total de 326 victoires en Grand Prix.

Le seul rookie en MotoGP cette année est un vainqueur de Grand Prix et un Champion du Monde : Augusto Fernandez (sept victoires et Champion du Monde Moto2 2022). Le pilote le plus âgé est Aleix Espargaró, qui aura 33 ans et 239 jours le jour de la course du Grand Prix du Portugal. Le plus jeune est Raul Fernandez, 22 ans et 154 jours à la même échéance en Algarve. L’âge moyen de la grille est de 27 ans et quatre mois. Il était de 26 ans et sept mois en 2022.

Ducati peut marquer la saison au fer rouge

Voilà pour la physionomie de la grille. Et pour les forces en présence ? A tout seigneur tout honneur, commençons par les Champion du Monde que sont Pecco Bagnaia et Ducati. L’Italien a beau s’en défendre, c’est bien lui qui part grand favori de cette saison. Marc Marquez ne s’y trompe d’ailleurs pas : « Bagnaia était le pilote le plus fort lors des essais hivernaux, il a roulé de manière très convaincante. Il a montré des chasses au chrono très rapides » analyse-t-il avant de conclure : « cette saison, il sera très important de bien faire en qualifications car la grille de départ est désormais pour deux courses. Les pilotes Ducati sont vraiment forts. Et dans ce groupe, Bagnaia est le plus fort ».

Il ne fait aucun doute que Ducati en sera le grand protagoniste de ce millésime en MotoGP. Au cours de la présaison, les pilotes de la marque ont montré qu’ils étaient en excellente forme, même avec le nouvel arrivant Alex Marquez. Au cours des deux dernières saisons, l’équipe d’usine Ducati a commencé lentement et il a fallu au moins 5 courses pour se mettre à niveau. Cette année, techniciens et pilotes ont travaillé pour que cela ne se reproduise plus. Ce qui rend le clan de Borgo Panigale encore plus redoutable avant de se lancer dans la mêlée.

Aprilia passe d’outsider à favori et ça s’assume en MotoGP

Qui pourra arrêter l’armée rouge ? Les tests hivernaux ont révélé que la résistance pourrait aussi s’exprimer en langue de Dante, avec Aprilia. La marque de Noale a fait de grands progrès. Déjà, la saison dernière, il était évident que les ingénieurs réunis autour de Massimo Rivola travaillaient à un rythme soutenu sur la nouvelle RS-GP, également grâce aux points de concession encore disponibles. Il y a un nouveau moteur, un nouveau cadre, une aérodynamique mise à jour, de nouveaux échappements, la liste n’étant pas exhaustive. Aleix Espargaró et Maverick Viñales ont immédiatement signé de bons chronos lors des essais de présaison, même s’ils sont conscients que la Ducati Desmosedici a quelque chose de plus au freinage. Utiliser davantage le pneu arrière lors du freinage permet de ralentir plus efficacement la moto, limitant le patinage et le glissement de l’arrière dans les virages, ce qui provoquent une usure excessive des pneus.

Pour Aprilia, ce sera la première saison sans les points de concession dans le championnat MotoGP. En conséquence, leur moteur sera gelé à Portimao ce jeudi et ne pourra être amélioré avant la dernière manche à Valence. Cela a rendu leur travail un peu plus difficile pendant l’hiver car ils doivent être sûrs à 100 % que leur moteur est rapide et fiable. D’autre part, la marque alignera quatre machines pour la première fois, avec l’équipe RNF arrachée à Yamaha. Miguel Oliveira et Raul Fernandez ont très bien réussi les tests de présaison, mais Aprilia doit maintenant s’assurer qu’ils peuvent fournir le soutien nécessaire, ce qui coûte de l’argent et du temps.

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Yamaha n’est plus que la troisième force MotoGP

Avec Aprilia s’affirmant en challenger potentiel, c’est avec le statut de troisième force qu’apparait Yamaha dont l’intersaison n’a pas été vraiment rassurante. La YZR-M1 s’est certes améliorée en termes de vitesse de pointe, mais Fabio Quartararo a compris que la puissance n’est pas tout en MotoGP. Il n’y a pas eu autant d’euphorie ressentie avec le châssis et le package aérodynamique. Le principal souci est l’incapacité à pouvoir profiter des nouveaux pneus pour aller chercher le chrono. Lors de la dernière journée d’essais à Portimao, le champion du monde français a réussi à réaliser un bon tour, mais les incertitudes restent d’actualité. Dans une saison où les qualifications prendront une importance accrue, certaines inquiétudes demeurent dans le box Yamaha.

Quartararo a décidé de revenir au package aéro 2022 et aux réglages 2022, ce qui lui a permis de réduire son temps d’une demi-seconde en Algarve. Désormais, les techniciens du constructeur japonais sont appelés à fournir un effort supplémentaire durant la saison en cours. Par ailleurs, la marque d’Iwata n’aligne plus que deux motos, dont une seule est rapide, puisque la seconde est celle d’un Franco Morbidelli toujours aux abonnés absents.

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Honda et KTM sont tenaillés par la peur de finir dernier 

Après Yamaha, on attaque les deux constructeurs qui s’attendent à vivre des moments difficiles. Pour l’un, c’était à prévoir. Mais pour l’autre s’est pour le moins une mauvaise surprise. On commencera par l’évidence qui s’appelle Honda qui essaie toujours de sortir du moment le plus difficile de son histoire en MotoGP. Pour améliorer la sensation avec l’avant, les hommes du HRC ont déplacé le moteur à l’intérieur du cadre. L’équilibre de la RC213V s’est amélioré, et l’espoir est d’en bénéficier également en termes de maniabilité lors des changements de direction et dans les virages. Il y a quelques améliorations, mais elles ne suffisent pas pour rattraper Aprilia et Ducati. Honda s’appuiera une nouvelle fois sur le talent de Marc Marquez, de retour en excellente forme physique, pour tenter de retrouver les avant-postes. Les nouveaux venus Joan Mir et Alex Rins ont montré lors des tests qu’ils pouvaient être très proches du rythme du champion de Cervera. Leur apport sera fondamental pour l’évolution de la moto.

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On termine avec KTM, ou le groupe Pierer Mobility, puisqu’il faut inclure ici les RC16 rouge estampillées GASGAS. Un ensemble qui aura été la grosse déception des essais hivernaux, malgré les changements au niveau du cadre, du moteur, de l’aérodynamisme, entre autres. Le nouveau moteur est un grand changement avec un ordre d’allumage mis à jour. Cependant, le problème séculaire de l’adhérence arrière demeure. Jack Miller n’a pas encore trouvé le bon réglage pour sa RC16. Son attaque contre le chrono vers la fin des tests n’était pas mauvaise, mais il ne faut pas s’attendre à un grand résultat pour la première course à Portimao. Les espoirs restent épinglés sur Brad Binder qui connaît les forces et les faiblesses de la KTM mieux que quiconque dans la famille de Mattighofen. Le team manager du team officiel Francesco Guidotti a déjà annoncé la couleur pour ce weekend portugais : « nous ne sommes pas en forme » …

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