Parmi les usines majeures du MotoGP, il n’en est qu’une seule qui n’a encore aucune base sûre en termes de pilotes pour l’après 2020. Il s’agit de Ducati. En effet, la paire officielle Yamaha est constituée, celle de Suzuki a été fidélisée et chez Honda, on s’est assuré du pilier Marc Márquez jusqu’en 2024. KTM et Aprilia n’ont encore fait signer personne, mais bénéficient toujours des « points de concession » du règlement et ont donc encore tout à prouver. Ducati est ainsi bel et bien un constructeur phare encore dans l’obscurité. Une situation qui n’est pas sans danger…
Ducati a vu passer les trains et n’a été qu’un spectateur d’un marché des pilotes qui est tout de même resté actif malgré le confinement imposé par la crise du Covid-19. Suzuki a ainsi prouvé que l’on pouvait encore faire des affaires, même en plein télétravail. Une situation qui met le constructeur italien face à ses actuels pilotes et pas forcément en position de force. Surtout en ce qui concerne un Andrea Dovizioso, le leader du projet.
Si Dovizioso est plus que dévoué au projet Desmosedici, il y connait aussi la contestation qui peut être source de motivation mais également de lassitude. Durant cette période délicate qui a obligé les pilotes à se retrouver face à eux-mêmes entre quatre murs, DemoDovi n’a pas caché qu’il pourrait goûter à une autre vie. Tandis qu’Alberto Puig a dévoilé une démarche intéressée de sa part en direction de Honda.
Pendant ce temps, son manager Simone Battistella a fait comprendre que Ducati avait plus besoin de son pilote que de l’inverse. Le tout dans une conjoncture où il va falloir négocier les salaires à la baisse… Alors ? Si les choses tournaient au vinaigre entre Dovizioso et Ducati, quel serait le plan B de Borgo Panigale ? Les regards se tournent vers Pol Espargaró…
Dovizioso est en position de force
Pol Espargaró a fait du pied à Honda, mais c’est un pilote Red Bull, comme Dovizioso. L’Espagnol est très impliqué dans le projet KTM mais il sait qu’il arrive à un stade de sa carrière où il lui faut enfin une moto gagnante pour faire parler ses qualités. Cela étant dit, il y a aussi Andrea Iannone, l’actuel pilote Aprilia, même toujours suspendu, en attendant le verdict d’un appel interjeté après une condamnation pour cause de dopage. Chez Ducati, on a juré qu’il était toujours aimé et chez Pramac, on l’accueillerait les bras ouverts.
Deux options qui seraient cependant un pis-aller par rapport à la perspective préférable d’une fidélisation de Dovizioso. Mais elles seraient les seules, puisque la relève italienne n’est pas encore prête et continue à se former en Moto2. Quant à Miller, Petrucci, Bagnaia ou même encore Johann Zarco, qui sont dans les murs, ils ont toujours été envisagé jusque-là comme des équipiers de Dovi.