Bien qu’il s’en défende, comme pour se persuader qu’il lui reste encore un espoir, la tendance du paddock veut que Pol Espargaró vive sa dernière saison sur une Honda Repsol. Son podium lors du premier Grand Prix de l’année au Qatar aurait donc été son chant du cygne car depuis, son parcours est jalonné par la déception. On a déjà pu l’entendre se plaindre à plus d’une reprise des performances de la nouvelle RC213V, et après le Grand Prix de France, il en remet une couche. Mais pas seulement. La situation est telle que le voilà carrément nostalgique de son ancienne KTM…
Pol Espargaró clame à qui veut l’entendre qu’il ne se sent pas rapide, sans points forts, souffrant en sortie de virage, du freinage… Et tout ça, au milieu d’une année où son avenir ne tient qu’à un fil. A moins que les dés en soient déjà jetés, ce qui permet d’épurer immédiatement et sans délai ce passif et ainsi se tourner déjà vers la suite. Au vu de l’état du marché, elle est tout sauf jalonnée par la certitude. Cela étant dit, l’Espagnol a été longtemps un pilote officiel KTM, une usine qui n’a encore rien décidé sur la suite de sa collaboration avec Miguel Oliveira, et vice-versa…
Est-ce pour cela que l’Espagnol, dans ses analyses, met la RC16 comme point de référence ? A la veille du Grand Prix d’Italie qui aura lieu le week-end prochain, il dit ainsi : « Je ne me sens pas rapide sur la Honda en ce moment. J’ai toujours été en colère contre ça quand j’ai roulé sur une moto, parce que j’avais l’habitude de sentir qu’elle était forte à un moment donné. Sur la KTM c’était très fort au freinage. Je me souviens d’une course à Misano où ils étaient beaucoup plus rapides que moi, j’ai fini sur le podium car j’ai freiné beaucoup plus tard qu’eux. C’était mon point fort et je l’ai poussé jusqu’à la limite. » A croire qu’avec la RC16, c’était le bon vieux temps…
Pol Espargaró : « je sens que je n’ai aucun point fort avec la Honda«
Mais avec le Honda, il n’y a aucune satisfaction à retirer : « je sens que je n’ai aucun point fort avec la Honda. Je souffre au freinage, je souffre en milieu de courbe et j’ai du mal à accélérer. Arriver vingt secondes derrière le premier, parce que je n’ai pas de points forts, ça veut dire que je ne me sens pas rapide, que je ne suis pas rapide et que je ne roule pas bien.
Pour se faire comprendre, il revient sur le cas KTM, son ancienne moto avec laquelle il ne peut même pas rivaliser : « l’un des gros problèmes en ce moment avec cette moto, c’est que je n’arrive pas à dépasser. Je n’ai pas l’impression d’avoir un point fort pour attaquer les autres pilotes. Je perdais beaucoup en accélération, avec du grip pur j’étais derrière les KTM, derrière Brad Binder, qui ne freine pas trop mal et le freinage est le seul endroit où il pouvait gagner du temps, mais comme il perdait en accélération il avait besoin de rattraper du temps au freinage. »
Pol Espargaró ajoute sur Todocircuito : « j’ai essayé de doubler les KTM environ six fois pendant la course et lors de cette sixième fois je suis sorti large parce que c’est impossible. Donc dès que je suis derrière quelqu’un, je ne peux pas doubler. » Une dernière remarque que son équipier Marc Marquez a aussi formulée, mais sans mettre ce point en exergue une marque concurrente.