Ce n‘est pas vraiment une révélation que Pol Espargaró fait en tirant ce bilan de sa période déprimante Honda, mais à force d’insister sur ce qui est une évidence depuis longtemps dans le paddock, il veut marquer le coup avec un message clair pour ses remplaçants qui arrivent de chez Suzuki : il n’y a aucune illusion à se faire en acceptant d’entrer dans une équipe dévouée corps et âme au seul Marc Marquez.
Pol Espargaró fait son état des lieux avant de quitter sans regret, et même avec un certain soulagement, un box Repsol Honda qu’il a pourtant longtemps souhaité dans sa carrière. La chute en est d’autant plus dure, et d’ailleurs, l’Espagnol est tombé plus souvent qu’à son tour de sa RC213V. Mais à l’écouter, la partie était perdue d’avance, car les dés HRC étaient pipés. Sur Mowmag, il dit ainsi : « Marc Marquez est une figure qui donne des résultats à l’usine, mais c’est aussi une figure imposante chez Honda, qui est écoutée beaucoup plus que les autres pilotes ».
Pol Espargaró précise ensuite : « j’ai eu le sentiment pendant tout ce temps que, sans Marc, on n’était pas écouté, ou très peu. C’est pourquoi je pense que nous n’avons pas non plus eu d’évolution sur la moto actuelle depuis le Qatar. Depuis que Marc n’est pas là, la moto est pratiquement à l’arrêt et il n’y a pas eu de nouvelles pièces pour évoluer ou tester des choses ».
Pol Espargaró : « tous les autres pilotes Honda ont subi les conséquences de l’absence de Marc Marquez »
Pour appuyer son point de vue, il mentionne ce fait : « les premières nouveautés sont arrivées aux tests de Misano, exactement quand Marc Marquez a fait son retour. Juste à Misano, ils ont apporté de nouvelles choses pour la moto actuelle, que Marc a testé. Certaines ont fonctionné pour autant que je sache, mais seul Marc l’a fait. Je pense qu’il y a eu un état de « choc » du fait que Marc n’était pas là. Et tous les autres pilotes Honda en ont subi les conséquences ».
Cependant, n’écouter que Marc Marquez n’est pas le seul problème du HRC, du moins selon Pol Espargaró. En fait, il semble qu’il y ait également très peu de discussions entre les membres de l’équipe et qu’il n’y ait aucune comparaison avec l’équipe satellite… « Il y a plusieurs façons de travailler. Chaque culture fonctionne différemment au sein du paddock et les Japonais ont une façon de travailler très particulière, très différente des autres ou de ce à quoi j’étais habitué chez KTM » explique l’Espagnol.
« Cela n’arrange ni mieux ni moins bien, la seule chose est que l’organisation à l’intérieur de l’usine est différente et que c’est frappant quand il y a plus ou moins de problèmes, au niveau de l’unité, du contrôle et surtout de la communication. Il faut parler, avant tout, entre l’équipe officielle et le team satellite, entre les chefs d’équipe et les pilotes ». Un aspect sur lequel Marc Marquez a aussi insisté. Cela devrait donc s’arranger… Quant au reste, Joan Mir et Alex Rins savent maintenant à quoi s’attendre sur la suite de leur carrière en MotoGP.
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