Dernièrement, il a été beaucoup question de la gestion faite par KTM de ses pilotes. Une conjoncture qui a amené à des réflexions et à des questions par ailleurs alimentées à satiété par des déclarations des responsables de la marque, semblant révéler, sans doute à tort, une ouverture d’esprit aussi étroite qu’une meurtrière. De fait, cette sortie du grand patron Stefan Pierer ne fait qu’alimenter ce que l’on espère être qu’un malentendu. Ce dernier se dissipera peut-être un jour, lorsque le voile du secret sera enfin déchiré. Mais en attendant, critiquer Honda sur la gestion d’un Jack Miller qui reviendra à sa marque autrichienne de ses débuts en 2023, laisse à penser qu’à Mattighofen, on a tendance à voir la paille dans l’œil du voisin et ne pas voir la poutre dans le sien.
Bien sûr, l’approche provoquera encore des cris d’orfraie, mais on ne peut rester insensible à cette remarque du grand patron de KTM au sujet du retour de Jack Miller dans le giron du blason de Mattighofen. Stefan Pierer, puisque c’est de lui dont il s’agit, a ainsi commenté sur motorsport-total : « Jack Miller a grandi avec nous en Moto3. Malheureusement, Honda l’a eu et a détruit son cerveau. Puis il a trouvé un moyen, encore une fois, de suivre la trajectoire ». Et cette trajectoire est celle de Ducati, qui lui a donné le temps de s’affirmer chez Pramac avant de le promouvoir dans son équipe officielle. En 2021, il a remporté deux victoires et trois troisièmes places. Miller est monté cinq fois sur le podium cette saison.
Le patron de KTM apprécie aussi la qualité du manager de Jack Miller
Par ailleurs, chez Honda, il a tout de même conquis son premier succès, même si c’était sous la pluie à Assen en 2016. Stefan Pierer conclut : « Miller est un très bon garçon et Aki Ajo, en qui nous avons entièrement confiance, est son agent et nous savons que l’accord ira dans les deux sens. Avec Brad Binder, ils formeront une équipe très solide ».
Cette mention sur la qualité du manager est tout autant significative sur les derniers événements qui ont eu lieu dans la famille KTM. On pense évidemment à Remy Gardner, dont le manager a été défavorablement considéré au travers de déclarations sans équivoque du patron des sports Pit Beirer. Et puis il y a eu les fins d’histoire étonnantes de Danilo Petrucci, d’Iker Lecuona, comme le parcours cahoteux d’un Raul Fernandez à l’horizon maintenant dégagé. Mais, définitivement, si l’on comprend le patron de Pierer Mobility AG, ils auraient vécu bien pire s’ils étaient passés par Honda, comme Jack Miller.