Franco Morbidelli n’est pas du genre à s’alarmer, bien au contraire, mais il a aussi du discernement et ce qu’il a vécu pendant trois jours au Qatar avec une marque Yamaha qui y compte dix victoires l’interpelle. Les M1 ont été nulle part durant tout le week-end, donnant l’image d’un constructeur qui continue avec la même moto que l’an dernier, au moins. Les autres n’attendent pas et filent même vite devant. L’italo-brésilien commence à rejoindre son équipier Fabio Quartararo dans les bilans et perspectives du projet du constructeur d’Iwata en MotoGP…
Franco Morbidelli finit anonyme onzième du premier Grand Prix de la saison, pas si loin de son équipier Fabio Quartararo, neuvième. Il n’y a décidément pas de quoi pavoiser dans un clan Yamaha qui était sur un des ses tracés favoris, celui de Losail, ce qui ajoute à l’inquiétude sur l’état des forces du blason aux diapasons. Si l’italo-brésilien affichait un sourire au moment de quitter le Qatar, c’est parce qu’il avait vu ses amis de l’académie Migno et Vietti triompher en Moto3 et Moto2 tandis qu’il a apprécié d’entendre une troisième fois l’hymne italien en l’honneur d’un Enea Bastianini qu’il apprécie.
Ses satisfactions n’avaient donc rien à voir avec lui et son équipe… « J’espérais un peu plus et j’aurais pu faire un peu plus, mais j’ai vraiment mal commencé. J’ai perdu beaucoup de positions dans les deux premiers tours. Je n’étais pas assez intelligent pour faire les bons gestes dans les premiers tours et j’ai perdu beaucoup de temps. Je n’étais vraiment pas au point dans la première phase de course. C’est mauvais ».
« Mais une fois que j’ai trouvé mon rythme, j’étais fort ce n’était pas si mal, j’étais proche de ma limite, c’était bien. Si vous regardez les chronos de Fabio, qui est champion du monde, j’étais assez fort ». Mais pour que l’on ne se trompe pas sur cette évaluation, il corrige : « le problème est que notre limite n’était pas suffisante pour être en tête ce week-end. J’étais assez fort par rapport à notre potentiel ».
Franco Morbidelli : « j’attendrais au moins le début de l’Europe avant de paniquer »
Avec la neuvième place de Fabio Quartararo, Yamaha est sixième et dernier du championnat des constructeurs. Morbidelli déclare sur la situation du constructeur japonais : « nous manquions de grip et de vitesse de pointe. Ce sont deux problèmes que nous connaissions déjà. Nous savons aussi que le Qatar est une piste et un week-end spéciaux. Maintenant, nous devons voir comment les choses se passent à Mandalika et nous essaierons certainement de mieux les comprendre et de les contrer, notamment avec le problème d’adhérence. On va en Indonésie avec la même énergie que toujours, on va essayer de faire du bon boulot et après on verra où on en est ».
Car tout comme pour Fabio Quartararo, il y aura un après d’où des conclusions seront tirées, même si Franco Morbidelli a un contrat qui court jusqu’en 2023 avec Yamaha. Pour le moment, la réflexion suit son cours, mais on devine déjà une tendance… « C’est certainement un beau revers après que Yamaha ait remporté les deux courses ici l’an dernier. Les autres constructeurs sont agressifs et ont fait du très bon travail en matière de vitesse et de gestion des pneus. Mais nous devons avancer et nous devons attendre et voir ce qui se passe à Mandalika. Il faut se donner au moins deux ou trois courses. J’attendrais au moins le début de l’Europe avant de paniquer ». Car même un Morbidelli peut paniquer. Il s’était qualifié douzième à Losail pour finir onzième.
MotoGP Qatar J3 : classement
Crédit classement motogp.com