Le week-end inaugural de MotoGP 2024 a été marqué par une remontée spectaculaire de Ducati lors du Grand Prix du Qatar, contrastant avec leur position en tant que troisième force après le sprint. En dépit de la victoire de Jorge Martin dans la première course du samedi de l’année, c’était en effet KTM et Aprilia, avec Aleix Espargaró en vedette, qui étaient vus comme les prétendants à la victoire le dimanche…
Les difficultés avec de malignes vibrations rencontrées par les Ducati lors du sprint et le rythme soutenu d’Espargaró en fin de course avaient ainsi mis les ténors de la marque de Borgo Panigale en position délicate. Cependant, la réaction de Ducati le dimanche a été fulgurante, réaffirmant leur dominance avec une victoire et six Desmosedici parmi les sept premiers, Brad Binder de KTM étant le seul à infiltrer leur rang en seconde position…
« Le changement de stratégie après le sprint était crucial », a confié Pecco Bagnaia, le vainqueur du Grand Prix à Losail. Parti de la deuxième ligne, il fallait qu’il soit plus offensif dès le départ. « Mon objectif était de prendre la tête dès le premier tour. Le sprint m’a beaucoup appris », ajoute-t-il, soulignant l’importance d’une attaque précoce pour ensuite gérer la course.
Ducati et Pecco Bagnaia ont compris au Qatar que la meilleure défense c’était l’attaque
Bagnaia explique qu’après un départ efficace, il a pris soin de préserver le pneu arrière, ajustant même légèrement son style de pilotage pour éviter de se retrouver sous pression « lorsque Brad se rapprochait, je devais accélérer pour maintenir ma position. Sinon, j’ai visé la constance », dit-il, révélant une adaptation stratégique pour contrer les vibrations en fin de course.
Ses collègues de marque ont choisi une tactique plus conservatrice, espérant gagner en fin de course. Cependant, cette stratégie n’a pas porté ses fruits… « J’aurais dû pousser dès le départ », regrette Enea Bastianini, finissant cinquième après avoir espéré un rythme plus rapide en fin de course.
Jorge Martin partage ce sentiment. Après un bon départ, il a opté pour une gestion prudente des pneus, une décision qu’il juge rétrospectivement erronée : « j’avais encore de bons pneus à la fin, mais il était trop tard pour remonter », admet-il, reconnaissant que l’attaque précoce de Bagnaia avait changé la donne.
Cette première course a démontré que Ducati, malgré les défis, reste une force dominante en MotoGP, capable de s’adapter et de triompher. La prochaine étape au Portugal mettra à nouveau les hommes de Gigi Dall’Igna en position de favori, mais les enseignements du Qatar montrent que la stratégie de course reste déterminante pour le succès.
MotoGP Qatar J3 : classement
Championnat après Qatar (1/21) :
Crédit classement motogp.com