Ce dimanche 6 mars 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit de Lusail à Doha, à l’issue du Grand Prix du Qatar 2022.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui a connu des problèmes techniques au départ.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Johann Zarco : « Plutôt satisfait, car une huitième position est toujours quelque chose de bon à prendre quand le week-end a été avec des hauts et des bas. En MotoGP, pour se battre pour le podium, vous devez tout mettre ensemble du vendredi jusqu’au dimanche, et je ne l’ai pas fait : vendredi, il y a eu des problèmes techniques et samedi a été une bonne journée mais je dirais que je n’ai pas eu de chance. Aujourd’hui également, en course, en sachant que j’avais un bon rythme, je ne voulais pas prendre trop de risques. Je savais que le départ pouvait être mon point faible, mais même à part ça j’ai connu un petit problème technique. C’est pour ça, quand je dis qu’on doit tout mettre ensemble, ce n’était pas le cas ce week-end. C’est pourquoi cette huitième position me procure vraiment un bon sentiment. J’avais un très bon contrôle de la moto mais je ne suis pas encore confiant à 100 % car je pense qu’il y a encore quelques dépassements au freinage que je ne peux pas encore faire, mais je sais que j’y arriverai car en ayant changé mon approche sur des choses, je travaille bien mieux maintenant, même quand je peine avec des réglages de la moto. C’est pourquoi je reste calme, et je retiens le positif de la journée. Pour parler du départ, j’essaie de changer des choses depuis les dernières courses de l’année dernière pour m’adapter à quelque chose d’autre, mais je commets plus d’erreurs que si je procède avec mon propre style. En essayant d’être encore plus fort, je perds davantage de temps. Je dois donc faire une sorte de remise à zéro mentale pour ça et travailler différemment avec les ingénieurs sur le launch control pour le départ, afin de m’apporter un meilleur feeling que simplement essayer de m’y adapter et que les départs soient plutôt hasardeux : parfois c’est très bien, mais c’est une fois sur dix, et je ne peux pas commencer les courses avec ces départs hasardeux. C’est pourquoi il y a beaucoup de choses à construire, et la Ducati continue pour moi à avoir un grand potentiel, mais nous n’avons pas bien pu mettre le doigt dessus ce week-end. Mais c’est une Ducati qui a gagné, ce qui montre qu’elle reste très bonne même si vous pouvez dire que c’est une 2021. Mais si vous ne prenez pas en compte mon mauvais départ, puisque j’étais 20e, et 13 seulement la qualification d’hier, j’aurais pu faire un top cinq ! Jorge Martin et Pecco ont aussi subi une mauvaise chute, mais nous pouvions être là. Il nous faut peut-être un peu plus de temps pour tout régler. »
Penses-tu que tu est monté en puissance durant tout le weekend ?
« Changement d’approche ! Vendredi, un peu des problèmes techniques qui m’ont rendu nerveux. C’est là où il faut savoir mieux travailler, même quand on a des petits problèmes, et c’est ce que j’ai un peu manqué vendredi. J’ai repris ça samedi, et ça c’est passé très correctement. Malheureusement, après il faut aussi performer, et les chronos étaient là mais la réussite n’était pas là. Du coup, mon sentiment de cette fin de course et que je suis soulagé. Soulagé parce que en prenant le temps d’avoir de bonnes sensations, je prends quand même mes huit points. Je les prends bien en poche parce qu’ils vont bien me servir, et j’ai vu beaucoup de choses. J’ai mis en route une machine pour mieux travailler, et du coup évoluer, et je suis en plein dedans. Il faut vraiment tout mettre bout à bout pour être bon et jouer devant en MotoGP, mais clairement, en partant du vendredi et avec mon petit problème technique au moment du départ où tout ne s’est pas bien enclenché, déjà que ce n’est pas mon point fort, ça m’a encore plus pénalisé pour ma stratégie de départ. On peut dire que je suis parti 13e et que j’ai fini 8e, mais j’étais 20e à un moment. Le fait de prendre la course zen, certes j’ai profité de certaines chutes, mais j’ai aussi fait ma remontée, et physiquement je l’ai très bien vécue. »
Peux-tu nous en dire plus sur le problème technique au moment du départ ?
« Je n’ai pas réussi à enclencher l’avant. Enfin, j’ai réussi à l’enclencher mais il ne s’est pas bien enclenché.»
D’après toi, que manque-t-il encore à la GP 22 par rapport à la GP 21 ?
« Non, une analyse comme ça, ce sont les techniciens qui doivent la faire. Moi, pour que je donne le max, j’ai toujours des choses que je dois travailler en pilotage. Après, parfois, ma remise en question permanente ne m’aide pas parce qu’il ne faut pas non plus toujours se remettre en question. Mais voilà, là, j’arrive à bien gérer les choses et je vois, même s’il est sur une 21, ce qu’a réussi à faire Bastianini, sur des dépassements alors que la moto bouge : il rentre quand même dans le virage ! Ça, moi, je ne le fais pas. Et l’an dernier, il faisait pareil, même sur une autre moto. Du coup, je sais qu’il y a une sorte de prise de risque qui n’est pas dans mon style, mais je sais aussi qu’avec de meilleures sensations et des réglages un peu plus fins, je peux faire pareil avec moins de mouvements. Du coup, c’est là où il faut savoir, pas être patient mais mieux travailler. »
Classement du Grand Prix MotoGP du Qatar sur le circuit de Losail/Lusail :
Crédit classements : MotoGP.com