Ce dimanche 6 mars 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit de Lusail à Doha, à l’issue du Grand Prix du Qatar 2022.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui remet en jeu cette année son titre de champion du monde face à une opposition qui apparaît plus solide que jamais…
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Fabio, vous avez fait un bon départ mais cela a été plus
difficile ensuite…
Fabio Quartararo :
« J’ai fait un très bon départ puis, dès le deuxième tour, nous
avons la pression du pneu qui était vraiment très haute. Sur cette
piste, cela est déjà arrivé au deuxième tour, donc ensuite nous
avons rétrogradé. Globalement, je n’ai aucune idée (du pourquoi).
J’ai attaqué à mon maximum puis le pneu arrière s’est dégradé. Pour
être honnête, je ne sais pas. Je m’attendais à un peu plus de
rythme mais nous n’aurions rien pu faire de mieux. C’est le
problème. »
Aujourd’hui, Yamaha a été dominée par toutes les autres
marques. Vous attendez-vous à une saison imprévisible
?
« Je ne pense pas que ce soit imprévisible ! Ils
ont fait un travail fantastique, donc je ne pense pas que ce soit
imprévisible. Je pense que c’est prévisible car ils ont fait un
très bon travail durant l’hiver et je pense que c’est le résultat
de ce dur travail. »
Vous dîtes que le problème venait du pneu avant.
Était-ce parce que vous étiez dans le groupe et que cela ne serait
pas survenu si vous étiez parti devant?
« Oui. Normalement, nous avons une pression et quand nous
sommes à l’aspiration, celle-ci monte. Mais là, dès le deuxième
tour, nous étions déjà beaucoup plus haut que ce que nous
attendions. Ensuite, jusqu’à ce que Pecco et Martin chutent devant
moi, mais je n’étais pas vraiment à leur aspiration, je n’étais
peut-être pas à une seconde mais j’étais proche, mon pneu avant
était un désastre. Pas le pneu, mais la pression était trop élevée.
Nous devons comprendre pourquoi. »
A quel point la performance de la moto est-elle très
importante pour votre prochain contrat ?
« C’est
ma priorité ! Ma priorité est de gagner, rien de plus. Oui, ma
priorité est d’être certain d’avoir la meilleure moto, donc bien
sûr c’est très important pour le futur, et c’est la chose la plus
importante ! »
Yamaha vous a-t-il expliqué clairement pourquoi vous
n’avez pas la vitesse de pointe que vous souhaitez ?
« Je garderai cela pour moi. »
Le circuit du Qatar n’est sans doute pas représentatif
des circuits européens. Aujourd’hui, Yamaha a été le sixième
constructeur. Est-ce inquiétant ou pensez-vous que cela peut
s’améliorer à Mandalika ou en Europe ?
« En sachant que nous avons gagné ici les deux courses l’année
dernière, et que maintenant nous terminons assez loin derrière,
bien sûr je suis inquiet ! Je ne dirais pas que je suis en
confiance. Nous avons fait une quatrième ligne, nous sommes allés
en Q1 au Qatar, donc je ne dirais pas que je suis super confiant.
Mais comme je le dis toujours, je ne suis pas un ingénieur et mon
travail est de donner 100 % et d’être concentré à chaque course. Je
donne mes 100 % quelles que soient les conditions: si je me bats
pour la victoire, P3, P5, P9, P15, je donne mes 100 % ce qui est
certain, c’est que je donnerai mon meilleur, quelle que soit la
position. »
As-tu une marge de manœuvre pour faire progresser les
choses ?
« Pour l’instant, je n’ai pas de réponse
à la question. Sincèrement, je donne le maximum de ce que je peux
faire. Sincèrement, déjà que ça n’a pas été un weekend facile,
avoir ce problème de pression n’a pas aidé, en sachant que j’ai
fait mon meilleur départ. C’est ça qui me dérange un petit peu, je
ne sais pas quoi faire pour aller mieux. Moi, je me sens… je ne
vais pas dire bien mais je me sens correct sur la moto. On a fait
pratiquement le même rythme que l’année dernière sauf qu’on est
parti plus en arrière, mais je donne vraiment mon maximum pour
rester dans la meilleure position possible. »
La pression du pneu, c’est un problème général où c’est
quelque chose comme ce que tu as eu à Aragón en 2020 ?
« C’est exactement la même chose. J’ai réussi à le gérer
beaucoup mieux qu’à Aragón, mais c’est la même chose : c’est la
pression qu’il est montée directement super haut. »
Aujourd’hui, tu étais tout le temps à fond ou tu as un
peu géré ?
« En étant huitième toute la course, je peux te dire que
j’étais tout le temps à fond et qu’il n’y a pas de moment où j’ai
voulu gérer. Sincèrement, ce n’était pas facile, mais bon, comme je
l’ai dit, j’ai fait mon maximum. On voit que Bagnaia aussi était
xxxx l’année dernière et était en difficulté aujourd’hui, donc on
va rester positif, on va rester concentré, on ne va pas se
décourager, on va se projeter sur l’Indonésie où on a fait des très
bons tests avec cette moto, donc il n’y a pas de raison de se
décourager, et j’ai hâte d’être directement à la prochaine
course. »
Le fait que tes adversaires directs dans la course au
titre soient tombés ou derrière, ça adoucit un petit peu ta
déception, ou pas du tout ?
« Pas du tout !
Sincèrement, je me fous un petit peu de tout le monde en ce moment,
je ne regarde que moi. Sincèrement, ce qui est frustrant, c’est que
je donne vraiment mon maximum : je sens que je suis vraiment là
pour faire un bon résultat, et je finis neuvième. Neuvième sur un
circuit où j’ai gagné l’année dernière. Ça fait mal, mais ce qu’il
faut garder, c’est rester fort, et je pense que le plus important
c’est de garder en tête que peu importe la position, je donne mon
maximum, et aujourd’hui sincèrement je ne pouvais pas faire mieux.
Donc il va falloir trouver une solution, et essayer de bien
travailler pour l’Indonésie. »
L’année dernière, tu étais aussi neuvième un moment de
la course et pourtant tu as gagné. Qu’est-ce qui explique cette
année cette montée de la pression du pneu ?
«
Bonne question ! J’espère qu’ils vont bien réussir à analyser
ça parce que l’année dernière j’ai fait pratiquement toute la
course en neuvième position. C’est vrai que le rythme était un
petit peu plus lent, mais j’espère avoir une explication dès ce
soir, parce que c’est bizarre. L’année dernière, même si on a
gagné, on n’est pas parti devant : on était deuxième. Mais je n’ai
pas de réponse à ta question pour l’instant, parce que même le team
ne le sait pas et ils sont en train de regarder si je ne suis pas
parti avec une pression plus haute que prévu dès le début. Mais
apparemment non, donc j’espère avoir une réponse assez claire.
»
Classement du Grand Prix MotoGP du Qatar sur le circuit de Losail/Lusail :
Crédit classements : MotoGP.com