Chez Ducati, le lien étroit qui existait entre l’usine et la structure satellite Pramac s’est historiquement distendu avec un choix différent de configuration moteur décidé comme à la dernière minute. Jorge Martin en a pris acte et commence à réfléchir sur les conséquences en rappelant à la marque qu’il reste encore du travail sur l’opus 2022 qui sera, une fois au point, supérieur à la version hybride 2021/2022 choisie pour les motos rouges. Du coup, prendra-t-on le risque de se tirer une balle de pied à Borgo Panigale, le tout dans une atmosphère que la tension sur le marché des transferts rend explosive ?
Ducati a décidé qu’entre ses machines officielles et celles de son allié Pramac, il y aurait une différence de configuration moteur. Avec le risque que la version la plus récente sera pour la structure satellite… Du coup, y mettra-t-on les moyens et tout son cœur à l’ouvrage pour risquer de se faire battre, à un moment donné de la saison ?
C’est toute la question, mais pour l’instant, elle ne se pose pas ouvertement. Car avec une vitesse de pointe à 352.9 km/h, celui qui pointe comme le chef de file chez Ducati avec un chrono de 1’53.652 qui le met quatrième constate que le leader Rins avec une Suzuki file à 355,2 km/h. Et ça, ce n’était pas vraiment prévu au bout de la longue ligne droite de Losail …
« Je me sentais très bien, même si j’en attendais un peu plus sur ce circuit » dit celui qui s’est pronostiqué comme Champion du Monde à la fin de cette saison. « Nous avons eu quelques problèmes avec l’adhérence arrière en Malaisie et en Indonésie et nous avons beaucoup changé la configuration pour correspondre au nouveau moteur. Malheureusement, nous sommes toujours aux prises avec ces problèmes », a déclaré le pilote de 24 ans, ajoutant : « même si je suis quatrième, je ne peux pas être complètement satisfait et nous devons faire un pas significatif ».
Jorge Martin : « Ducati ne m’a pas demandé si je pouvais tester le moteur des pilotes d’usine »
Jorge Martin aura une GP22 avec le nouveau moteur Ducati en 2022, tandis que les deux pilotes d’usine, Bagnaia et Miller, courront avec un mélange de l’an dernier et du nouveau moteur. L’Espagnol est-il d’accord avec cette décision et avait-il même le choix entre ces variantes ? « Nous n’avons pas mal fait pendant les essais et le premier jour au Qatar, nous avons terminé quatrième, j’étais le meilleur pilote Ducati. Le potentiel est grand, mais nous avons beaucoup de travail à faire en termes d’accélération, nous travaillons donc sur l’électronique. Malheureusement, parce que nous modifions les paramètres de manière si significative, nos problèmes se déplacent vers d’autres domaines. C’est plus difficile que ce à quoi je suis habitué par le passé », a souligné Martin.
« Je fais confiance à Ducati et nous sommes sûrs que nous pouvons faire fonctionner ce moteur. Nous aurons peut-être besoin de deux ou trois courses, mais ensuite nous serons plus forts que l’an dernier », est convaincu le meilleur rookie MotoGP de la saison précédente. Puis il ajoute, comme une sorte d’avertissement aux cadres de Borgo Panigale : « Ducati ne m’a pas demandé si je pouvais tester le moteur des pilotes d’usine, nous n’avons que ce qui est à notre disposition. J’espère que nous resterons au top toute la saison, je me battrai très fort pour ça » …
MotoGP Qatar J1 : chronos
Crédit classement motogp.com
