Ce championnat a commencé au Qatar sur les chapeaux de roues avec de belles sensations et de grandes surprises. Bonnes comme mauvaises d’ailleurs car chez Ducati on ne sait plus trop à quel saint se vouer. L’armada des huit machines tant décriées par les adversaires s’est avérée le mirage du désert de Losail mais la firme de Borgo Panigale quitte néanmoins le site en leader. Mais au terme d’un scénario qu’elle n’avait certainement pas prévu…
Le résultat n’est pas tout à fait une surprise cependant pour Ducati qui sait de quel bois est fait Enea Bastianini. Mais l’Italien a concrétisé sur une GP21 aboutie alors que ceux qui détiennent les clés de l’offensive 2022 n’ont pas du tout convaincu. Jack Miller a été trahi par son électronique et Pecco Bagnaia n’a en fait jamais été là. Ce qui n’aurait pu être qu’une erreur de parcours s’est transformée en véritable naufrage lorsque, pour une place en dehors du top 5, le vice-champion du monde 2021 désigné favori pour 2022 a chuté, entrainant dans son malheur Jorge Martin, parti de la pole position…
Sans la prestation magistrale du pilote Gresini, le sort de Ducati aurait été tout autre… Au passage, cette première réalisation de « Bestia » a été une véritable bombe émotionnelle qui a soufflé tous les acteurs du paddock aux larmes non feintes. On ne pouvait rendre plus bel hommage à feu Fausto, et plus belle image d’une grande dame patronne de ses troupes avec ses fils célébrant avec humilité cette victoire.
Le reste du classement est à l’unisson promettant une saison où la surprise se nichera à chaque virage. Commençons par le second de cette compétition qui est un solide Brad Binder qui semble avoir tout compris du fonctionnement de sa KTM RC16. Sa prestation a été si magistrale qu’elle en est gênante pour son équipier Miguel Oliveira avec lequel il partage maintenant le même nombre de succès en MotoGP, soit trois.
Le podium est complété par une Honda Repsol, mais là aussi, ce n’est pas celui que l’on attendait sous le drapeau à damier. Marc Marquez a eu beau s’employer, il n’a pu faire mieux que cinquième, laissant son équipier Pol Espargaró sabler le Prosecco. Ce dernier a bien commencé son travail pour se voir confirmer en 2023, après avoir mené tout de même une grande partie de la course, avant que ses gommes soft ne faiblissent et rendent les armes devant le médium arrière de Bastianini et les deux mediums de Brad Binder.
Ce sont les grosses cotes qui ont dominé au Qatar
La suite au Qatar est sympathique puisque l’on trouve l’Aprilia d’Aleix Espargaró qui s’est fait plaisir en faisant un intérieur viril à Marc Marquez qui sauve donc juste un top 5. Au-delà de cette ligne, on entre dans le camp des déçus. Joan Mir mène ce contingent devant son équipier Alex Rins laissant ainsi Suzuki sur sa faim. Le huitième homme est Johann Zarco qui peut avoir des regrets. Mal qualifié et après un départ raté il a fait une remontée si solide qu’il a poussé au neuvième rang son compatriote Fabio Quartararo en lui mettant un courant d’air dans la ligne droite au dernier tour…
Justement Fabio Quartararo… Il s’est passé avec la Yamaha ce qui était prévu sans que personne n’ose le dire ouvertement : la M1 est clairement dépassée, et un grand talent ne peut plus rien espérer dessus. A méditer pour 2023, mais la réflexion ne sera pas simple : les cinq autres constructeurs sont dans le coup, sauf celui où le Champion du Monde à ses quartiers.
On terminera sur le classement des rookies qui revient à Remy Gardner tout juste devant un Darryn Binder qui n’a pas été loin de marquer son premier point. La question se pose en revanche pour Raul Fernandez, carrément dernier. S’est-il remis de sa lourde chute aux tests de Mandalika ? Un tracé qui sera la prochaine étape du calendrier pour le Grand Prix d’Indonésie. Vivement la suite !
MotoGP Qatar Championnat : classement
Crédit classement motogp.com