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En ce dimanche 4 avril 2021, Jorge Martin a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Losail en conclusion du Grand Prix de Doha.

La conférence a réuni Fabio Quartararo, Johann Zarco, et Jorge Martin.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Jorge Martin sans la moindre mise en forme.


Jorge, vous avez dit qu’il était temps d’être un rookie et que vous alliez apprendre des pilotes devant vous. Vous avez dû attendre longtemps en course pour cela…

Jorge Martin : « Oui (rires). Cela a été une belle course, difficile pour moi car mener pendant 18 tours a été difficile. Mais quoi qu’il en soit, je pense que c’était mieux pour moi car j’ai pu contrôler mon rythme et contrôler mon pneu, là où j’avais souffert durant le weekend dernier. Je pense que j’ai donc fait un grand pas en avant. J’ai amélioré ma concentration et j’ai aussi progressé dans la gestion de mes pneus, ce qui est très important. Bien sûr, il me manque encore un peu de vitesse, j’étais un peu à la limite pour le suivre. Mais je me suis dit « OK, c’est le moment d’attaquer et de le suivre pour que je puisse conserver ce podium ». Et à la fin, c’était dommage de perdre la deuxième place et je ne suis pas heureux à 100 % car quand j’ai vu que c’était Johann, je me suis dit « whaou, je ne peux pas essayer : si j’essaye et que nous tombons, ce sera un désastre ». Je veux dire, il a un rôle différent dans le team et il doit essayer de remporter le championnat. Mais j’ai essayé de passer intérieur pour tenter de conserver le podium, et la troisième place est fantastique. Mais quoi qu’il en soit, la troisième place est fantastique après la courte pré-saison, et j’ai saisi l’opportunité aujourd’hui d’être là en MotoGP, donc je suis très heureux. »

Qu’avez-vous ressenti sur la grille au moment du départ, car vous ne sembliez pas très nerveux ?

« En vrai, j’étais un peu nerveux, et encore davantage que la semaine dernière car être en pole position n’est pas facile. Je pense que si je fais d’autres pole positions à l’avenir, je serai nerveux de la même façon. J’avais vu que je n’avais pas assez de rythme pour rester avec les gars de tête, mais à chaque tour, on était un peu plus proche de l’arrivée, et je me suis dit « OK, encore un, encore un! ». J’ai gardé un bon rythme, sans attaquer beaucoup mais en essayant de vraiment bien gérer et en faisant des 55.2, 55.1, 55.4. Donc le rythme était bon et c’est pourquoi j’étais devant. Je suis donc très heureux, et même si j’étais un peu nerveux, j’ai bien pu tout contrôler et faire un très bon travail. »

Derrière chaque pilote, il y a souvent une histoire moins connue…

« Oui, je tiens à dédicacer ce premier podium en MotoGP à Fausto (Gresini) car il a été très important dans ma carrière en me donnant l’opportunité de rouler sur une Honda. J’étais dans une période vraiment difficile car j’étais sur une mauvaise moto et je ne faisais pas de résultats. Donc il m’a dit « OK, viens ici, je sais que tu as du talent et nous pouvons rapporter le championnat », et nous l’avons fait ensemble. Donc il va me manquer car c’était un ami très proche pour moi, comme un membre de la famille. Je suis donc heureux aujourd’hui car je me suis arrêté devant l’équipe Gresini, et je suis sûr qu’il nous regarde de là-haut. »

Vous vouliez apprendre en étant derrière d’autres pilotes. Qu’avez-vous appris en étant devant ?

« Selon moi, je pense que j’ai couru comme un rookie car même si j’ai fait une course très mature, j’ai essayé de ne pas attaquer et de gérer les pneus. Durant les premiers tours, sans attaquer, je faisais des 55.2 et je me suis dit « OK, je pense que suffisamment bien et je vais garder ce rythme aussi longtemps que possible ». J’ai appris un peu dans la gestion de la concentration, dans la gestion du pneu et aussi avec le réservoir plein, car notre moto n’est pas facile puisqu’elle est un peu lourde. Mais oui, j’ai appris de moi-même, en essayant d’y croire un peu plus et gagner en confiance pour le futur. »

Qu’est-ce qui vous rend si confiant avec la Ducati ?

« Dès le premier test, je me suis senti très bien. J’étais compétitif, à une seconde de la tête. Mais chaque jour, j’étais un peu plus près : 1,2 seconde, 1 seconde, 0,9… et maintenant je suis ici sur le podium. Je pense que la Ducati est la meilleure moto que j’ai jamais pilotée car vous pouvez attaquer comme un diable, vous pouvez aller à la limite d’une façon incroyable, vous pouvez freiner très tard et vous pouvez tourner très vite. J’apprécie vraiment cette période et mon pilotage sur cette moto. »

Qu’avez-vous pensé sous votre casque après le départ de la course ?

« Au début de la course, je m’attendais à ce que beaucoup de pilotes me dépassent, mais après 10 tours, je me suis dit « OK, je peux garder ce rythme et la tête ». Mais à cinq tours de la fin, j’ai entendu une moto très proche. Je ne savais pas qui c’était, mais c’était Fabio. Avant cela, je me disais que j’aurais peut-être la possibilité de gagner, mais un podium était déjà très bien, donc quand il m’a doublé, j’ai essayé de le suivre pour conserver le podium. Quand vous êtes en tête pendant 18 tours, beaucoup de choses vous passent par la tête et vous devez rester très concentré, mais j’ai fait du très bon travail et je suis très heureux. »

Avant le début de la saison, vous ne deviez pas penser être sur le podium dès la deuxième course. Vous fixez-vous de nouveaux objectifs maintenant ?

« Quand les journalistes venaient me voir pour me demander qu’est-ce qu’on pouvait attendre de Jorge Martin, je ne pouvais pas répondre : je devais d’abord essayer la moto puis je pouvais répondre et dire si je pouvais bien piloter. C’était très difficile de répondre sans piloter. Mais oui, (maintenant) je suis confiant et je pense que tout peut arriver durant une course. Vous pouvez être un candidat à la victoire, comme aujourd’hui, où vous pouvez finir 15e, comme j’ai fait la semaine dernière. Nous avons fait du très bon travail et c’est important de travailler très dur avec l’équipe. Il faut essayer d’être concentré durant tout le weekend, essayer de tout comprendre, de progresser et de comprendre chaque progrès que vous faites. Bien sûr, je ne m’attendais pas à être en pole position ni même sur le podium lors de ma deuxième course, mais mon objectif reste le même, reste d’être dans le top 10. Nous arrivons maintenant sur un circuit où je n’ai quasiment jamais couru, puis à Jerez et d’autres nouvelles pistes. Je dois comprendre la moto et beaucoup de choses, donc pour le moment être dans le top 10 est suffisant pour moi, et peut-être qu’après sept ou huit courses, en milieu d’année, mon objectif sera peut-être un peu plus haut. »

Comment expliquez-vous que votre progression en MotoGP soit plus rapide qu’en Moto2 ?

« Je pense que la principale explication du faite que je sois rapidement régulier avec la Ducati tient au fait qu’en Moto2 j’ai essayé sept châssis en quatre courses. Pour un rookie en Moto2, essayer autant de motos différentes durant ma première année a été un peu difficile. Il était très dur de comprendre chaque manœuvre que l’usine faisait cette année-là. Quoi qu’il en soit, je pense qu’il y a eu une sorte de déclic avec la Ducati dès mes premiers tours, et c’est donc la raison. Quand vous êtes un rookie, vous devez simplement faire des tours pour comprendre la moto et vous habituer à elle, et pas adapter la moto à vous-même. Au moins au début ! Bien sûr, nous développons un petit peu plus la moto avec mon style de pilotage pour aller dans la même direction, mais la moto fonctionne bien et c’est pourquoi je me sens à l’aise. »

Classement du Grand Prix MotoGP de Doha : 

Crédit classements: MotoGP.com

 

 

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