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En ce vendredi 26 mars 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Losail au terme de la première journée d’essais du Grand Prix du Qatar.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme.


Johann Zarco : « Je pense que ce soir était le bon moment pour signer un très bon chrono. Normalement, il ne sera pas possible d’aller très vite en FP3 à cause de la chaleur, et c’est pourquoi il y avait un peu de pression ce vendredi : Il fallait essayer d’être rapide le plus vite possible. Avec les essais que nous avons faits, nous étions prêts, mais juste lors de la première séance d’essais, la FP1, j’ai immédiatement chuté lors du deuxième tour clair. C’était frustrant parce que vous essayez d’être concentrés et de faire du bon travail, et vous chutez simplement à cause des conditions et du pneu médium qui, avec la chaleur et peut-être une autre gomme que Michelin sur la piste, était complètement…
OK, je sais pourquoi j’ai chuté mais vous perdez de la confiance. J’ai donc dû rester très calme l’après-midi pour ne pas perdre la confiance en sachant que tout allait s’arranger après la longue interruption. Avec de meilleures températures et des pneus tendres, la moto a commencé a très bien fonctionné et j’ai pu faire ce que j’ai fait. »

Pensez-vous pouvoir vous qualifier en première ligne ?

« Je crois que pour se qualifier en première ligne, je dois encore trouver presque 5 dixièmes pour demain soir. C’est possible car j’ai des surprise sur la moto : Quand je suis en mesure de bien piloter, le chrono vient très bien. Ce 53.5, je sentais bien que j’allais vite mais peut-être pas aussi vite, donc si je prends bien du plaisir demain soir, j’ai une chance de me battre pour la première ligne. »

Pouvez-vous nous expliquer votre chute ?

« Je pense que nous n’avons jamais piloté avec de telles températures et le pneu médium ne fonctionne pas très bien. Je pense aussi que cela faisait deux semaines que nous n’avions pas piloté, mais nous avons immédiatement essayé de prendre les mêmes trajectoires et les mêmes références que lors du test. Trop vite trop rapidement, ce sont les raisons de la chute. »

Pensez-vous que vous allez pouvoir améliorer votre chrono en faisant plus de tours ou en faisant quelque chose d’autre ?

« C’est quelque chose d’autre car plus de tours, si vous ne les faites pas parfaitement, vous pouvez vous habituer non pas à de mauvaises sensations, mais à des sensations pas parfaites. Mais quand vous pouvez obtenir un feeling parfait, sur peut-être cinq ou six tours d’affilée, le sourire arrive et rien ne peut vous arrêter. C’est donc l’objectif pour demain. »

Pensez-vous que la Ducati soit la moto à battre pour cette course ?

« C’est une des motos à battre. Il est difficile de dire s’il s’agit déjà de la meilleure moto mais je pense que, quoi qu’il en soit, cette moto a le potentiel d’être championne du monde. Nous travaillons pour rendre cette moto redoutable et tout le monde veut cette moto, donc je pense que c’est possible. »

Les rookies Bastianini et Marini ont déclaré que votre pilotage sur la Ducati est très étrange et très difficile à reproduire. Un pilotage un peu comme sur les Yamaha. Êtes-vous d’accord et, si c’est le cas, pouvez-vous utiliser efficacement les données des autres pilotes ?

« J’utilise beaucoup les données des autres pilotes. Je n’ai pas entendu les rookies dire cela mais selon moi, je suis entre Pecco (Bagnaia) et Jack (Miller). Pecco et Jack n’ont pas le même style, et moi parfois je peux faire quelque chose comme Pecco et parfois quelque chose comme Jack : Je suis encore en train de trouver ma direction. Je ne peux donc pas dire qu’il s’agisse d’une direction Yamaha car aujourd’hui l’histoire Yamaha est loin derrière. J’essaie de bien faire et je pense que pour moi l’idée est qu’il y a un gros potentiel mais que je ne suis pas encore en mesure de tout bien gérer. Mais quand je pourrai le faire, je pense que je vais beaucoup profiter. »

Beaucoup de pilotes ont eu les bras tétanisés aujourd’hui. Cela a-t-il été votre cas ?

« J’ai également eu un peu cela durant l’après-midi car la piste glissait et la moto bougeait. Donc quand vous essayez d’aller vite, vous ne pouvez pas être relâché et les bras souffrent immédiatement. Mais c’était mieux dans la soirée. Il y a également qu’avec ces deux semaines sans rouler, vous avez à l’esprit de redémarrer vite mais le corps n’est pas entièrement prêt. »

Quelle approche avez-vous d’un circuit avec une nouvelle moto ? Travaillez-vous virage par virage ?

« Vous ne pouvez pas travailler virage par virage. Si vous travaillez comme ça, vous devez vous sentir extrêmement à l’aise et avoir un gros avantage sur les autres. La sensation générale sur tous les circuits est que vous pouvez rapidement comprendre là où vous êtes bien et là où vous ne l’êtes pas, et bien souvent, vous voulez être meilleur là où vous êtes déjà bon. Mais l’équipe se doit de vous calmer et vous dire de ne pas essayer davantage. Mais c’est difficile.
La façon de travailler est plus comme ça : Nous essayons de voir nos points faibles et de travailler dessus. Mais travailler virage par virage est plutôt compliqué, car les pneus s’usent et les conditions de piste ne sont pas toujours les mêmes, donc vous n’avez pas un côté technique régulier. Le côté technique est toujours plus ou moins bien, donc vous devez également vous adapter. »

Se déplacer à presque 100 mètres par seconde, on en prend l’habitude où c’est toujours compliqué de prendre des repères ?

« C’est dur de vouloir par exemple vraiment retarder un freinage, parce que à 100 m/s, si tu veux simplement retarder ton freinage de 3 m, je n’ai pas le calcul en tête mais ça ne fait pas beaucoup de temps ! Et là, c’est surtout le vent. Quand tu arrives si vite, et qu’en plus il te pousse, c’est compliqué de ralentir la moto. C’est plus la direction du vent qui peut être embêtante à ces vitesses là. »

Est-ce que cette journée a permis de te rassurer encore davantage ?

« On va dire que je suis parti inquiet mais l’expérience fait que il fallait rester zen, parce que quand ça se passe bien aux essais il n’y a pas de raison que ça ne se passe pas bien en soirée. L’analyse, c’était qu’on n’avait jamais roulé dans des conditions si chaudes : Miller est tombé au même endroit quelques tours après. Bon, voilà : les mauvaises sensations… On s’est dit « on s’est échauffé, tu as repris des sensations à 350 à l’heure, ton cerveau se remet en place, attend ce soir ! ». Rassuré de voir que, oui, il y a une capacité à aller vite, après c’est tellement intense qu’il me restait l’inquiétude de bien faire. Il faut être bien dans ses pompes pour foncer tout le temps ! »

Classement de la FP2 du Grand Prix du Qatar MotoGP à Losail :

Classement FP1/FP2 du Grand Prix du Qatar MotoGP à Losail :

Crédit classements : MotoGP.com

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