Michele Pirro ne le nie pas : les Ducati rouges et avec elles les autres GP22 n’ont pas connu l’entame de saison espérée au Qatar, c’est le moins que l’on puisse dire. Entre les choix techniques des moteurs pour la campagne 2022, les soucis d’électronique de Jack Miller et la charge de travail que Pecco Bagnaia a plus que regretté comme épilogue à son abandon sur chute, il est clair que l’on ne pouvait pas imaginer pire scénario à Borgo Panigale. Ses troupes officielles n’ont ramené aucun point de Losail. De quoi s’inquiéter tellement les attentes étaient élevées ? Pour le pilote test Michele Pirro, tout ceci n’est plutôt qu’un contre-temps que la malchance a favorisé…
Dans cette saison 2022 à 21 Grands Prix, il va falloir garder ses nerfs et ceux de Ducati viennent déjà d’être mis à rude épreuve. Il va falloir tirer des enseignements de ce naufrage à Losail, mais pas trop selon Michele Pirro qui, sur Motosprint, appelle comme au calme. L’Italien, en effet, rappelle que le bilan aurait pu être tout autre si la guigne ne s’était pas acharnée sur le box écarlate.
Il dit ainsi : « c’est vrai, on ne peut pas dire que ça s’est très bien passé. Mais il y a eu aussi la malchance qui a joué son rôle ». Il détaille : « Jack Miller était fort, il s’est qualifié avec le quatrième temps, non loin de la pole de Jorge Martin. Malheureusement, ensuite Miller a connu un problème, et a été contraint à l’abandon. Sa performance a néanmoins été intéressante. Bagnaia, quant à lui remontait, mais il a chuté. Pecco avait le rythme des meilleurs, mais il est tombé en récupérant des positions, ça peut arriver, tu as l’enthousiasme, tu veux l’envie d’aller chercher un résultat à sa portée ».
Voilà pour ma course. Mais il y eu aussi ces commentaires de Pecco Bagnaia sur son obligation de faire des tests en plein Grand Prix… Pirro explique comment les choses se sont déroulées : « nous avons peut-être parcouru un peu de temps dans le travail de développement, après tout, nous avons toujours avancé dans le travail consacré aux Desmosedici. Les nouvelles pièces sont nombreuses, tout doit être assemblé et bien. Nous le faisons. Lors des essais de Sepang et Mandalika, nous avons essayé beaucoup de choses. Il en restait encore quelques-unes ». Et il termine avec cette conviction : « le paquet 2022 a encore un potentiel accru par rapport au précédent ».
Michele Pirro : « n’oublions pas qu’au Qatar, c’est bien une Ducati qui l’a emporté »
Et puis il y a eu aussi cette validation de trois versions d moteur. Un sujet sur lequel le pilote teste Ducati ne s’attarde pas… « Il est certes différent, mais pas trop. Le quatre cylindres est une évolution du bloc utilisé l’an dernier, il ne faut pas penser qu’il est loin de ce qui est déjà connu ».
Le rendez-vous indonésien à Mandalika sera là dans moins de dix jours et les Ducati officielles y auront déjà la pression : « il faut aussi dire qu’au Qatar la course s’est avérée être 11 secondes plus rapide que les courses disputées en 2021. Le rythme et le niveau ont encore augmenté. Et on n’y avait pas testé. Les tests font la différence » commente Pirro. « Mais pas de problème, nous y arriverons, et bientôt. Nous avons fait un tour à Mandalika, dessinant un bon point de départ. Ducati sera là, mais n’oublions pas qu’au Qatar, c’est bien une Desmosedici qui l’a emporté ».
Michele Pirro conclut : « nous sortirons bientôt, vous verrez. Ducati est solide et le travail de développement se poursuit sans relâche, comme mentionné. Des données utiles ont été collectées à Mandalika avec la Desmosedici 2022, pour commencer par les meilleures hypothèses ».