LCR a procédé ce mercredi matin au lancement de sa saison et a pour l’occasion laissé s’exprimer ses pilotes sur leurs attentes pour le prochaine exercice.
Nous sommes donc allés écouter les propos d’Álex Márquez via un logiciel de téléconférence, et nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.
Álex, comment se déroulent
vos essais de présaison jusqu’ici ?
« Cela ne se passe pas trop mal pour l’instant. Nous avions déjà testé la moto à Jerez l’an dernier, et donc nous avions pu à cette occasion récolter de premières informations. Pour l’instant Honda nous a demandé d’essayer de nouveaux éléments et de faire des comparaisons avec la manière dont se comportait la moto à Jerez justement. Nous avons essayé des choses au niveau du moteur, des ailerons etc. Mais nous avons besoin de faire encore plus de tours pour bien nous faire une idée. La Malaisie n’est jamais facile pour moi. On a pu avoir un premier aperçu de la hiérarchie avec les rythmes affichés par les uns et les autres, et nous avons pu constater que nous n’étions pas si mal sur ce point. Tout cela a donc été très positif, mais je suis impatient de remonter sur la nouvelle moto à Mandalika pour voir comment se comporte la moto sur un autre type de circuits. Ce seront donc des essais intéressants pour nous afin d’évaluer notre position par rapport à la concurrence. Étape par étape, l’idée est d’être davantage à l’aise sur la moto, c’est l’objectif numéro 1 pour cette seconde salve d’essais officiels. »
« Être davantage à l’aise sur la moto, c’est l’objectif numéro 1 sur cette seconde salve d’essais »
Avez-vous apporté votre
pierre à l’édifice au niveau de la direction technique prise par la
nouvelle moto ?
« Nous, les quatre pilotes Honda présents sur la grille, avons tous demandé la même chose, à savoir plus de grip à l’arrière. La moto de 2022 semble en avoir plus, donc c’est une bonne chose : par exemple Marc a piloté à la fois la machine de l’an dernier et celle de cette année en Malaisie, et il a confirmé que cette dernière fournissait plus d’adhérence à ce niveau. Globalement, on peut dire que nous avons aussi plus de potentiel au niveau de la moto. Il y a cependant encore quelques paramètres que nous devons avoir sous contrôle : nous voulons par exemple savoir pourquoi il nous manque encore de l’adhérence à l’arrière, et pourquoi il nous faut aussi plus de poids sur l’avant. Pour le moment, nous avons utilisé la nouvelle moto avec des réglages très standards, pour bien appréhender son comportement général, et sur quoi nous pouvons jouer pour progresser. Je pense par ailleurs que nous allons disposer de plus de temps à Mandalika pour mener à bien nos réglages, et comprendre les problèmes qui se posent à nous. Ces derniers essais vont aussi nous permettre de bien comprendre comment nous pouvons exploiter le plein potentiel de la moto, car pour le moment nous ne contrôlons pas tous les paramètres à 100%. »
Pensez-vous que cette
nouvelle moto va être plus régulière sur toutes les
pistes ?
« Je ne peux pas vous dire pour l’instant si la moto va mieux se comporter sur telle ou telle piste, nous n’en savons rien pour l’instant. A Jerez, Misano et Sepang nous avons été assez rapides jusqu’ici, donc ça se présente bien, mais je ne veux pas être trop optimiste pour l’instant, car nous sommes en MotoGP et les résultats qu’on peut constater lors des essais sont souvent différents de ceux qu’on peut voir ensuite en course. Ce sera donc intéressant de voir où nous nous situons exactement au Qatar lors de la première manche. »
Quel pourrait être selon
vous un objectif réaliste cette saison ?
« Je suis optimiste à propos de la saison qui s’annonce. Je ressors d’une année qui a été pour le moins difficile, une année où j’ai beaucoup appris, et où j’ai grandi en tant que pilote car j’ai souvent été en difficulté avec beaucoup de problèmes sur la moto. Dans ces conditions il est vrai que le statut de meilleur pilote indépendant serait un bon objectif, mais également le fait de finir plus régulièrement dans le top 10. Comme je l’ai dit, nous n’avons pas été si mauvais en Malaisie au niveau du rythme : je pense que nous nous situons aux alentours de la septième ou de la huitième place, donc c’est plutôt pas mal. Je m’attends à une saison très serrée, comme les résultats à Sepang peuvent le laisser supposer. Le MotoGP est une catégorie très ouverte à présent, avec des classements très versatiles d’une manche à une autre. Vous pouvez ainsi vous battre pour le top 10 lors d’une course et lors de la suivante ferrailler pour le podium. Tout est très ouvert, donc beaucoup de choses sont possibles. Nous allons donc poursuivre nos efforts à Mandalika de sorte d’être prêts pour la première manche au Qatar, où nous devons vraiment être dans le coup et obtenir des résultats. »
« Je m’attends à une saison très serrée, comme les résultats de Sepang peuvent le laisser supposer »
La crise sanitaire pourrait
bien encore venir perturber le championnat. Quelle est votre
opinion là-dessus ?
« C’est clair qu’on n’en a pas fini avec la Covid. Le weekend dernier je n’ai fait que demander à mes parents de bien faire des tests antigéniques pour être sûr de ne pas avoir de mauvaises surprises. Quand vous n’avez que deux séances d’essais, vous ne pouvez pas vous permettre d’en manquer une parce que vous avez été testé positif. Il y a donc une pression liée au contexte sanitaire. Durant l’hiver j’ai été cas contact [de son frère Marc, ndlr], mais je n’ai jamais été contaminé. Je touche donc du bois, pourvu que ça dure ! »
De nombreux contrats vont
arriver à expiration en fin de saison. Est-ce quelque chose qui est
de nature à vous rajouter encore plus de pression cette
année ?
« Je ne parlerais pas de pression, mais plutôt d’une motivation supplémentaire. Tout va être ouvert, et il va y avoir de bonnes places à prendre. Mon avenir est donc entre mes mains, et c’est une bonne chose. Tous les pilotes se sont mis en mode time attack dès Sepang pour faire bonne figure. Mais pour le moment je n’ai parlé de cela avec personne. Tout ce que je peux faire pour le moment, c’est de me concentrer sur mon travail en piste. »
« Les nouveaux contrats ? Plus une motivation supplémentaire qu’une source de pression »