Gino Borsoi, team manager Pramac Racing, analyse la saison MotoGP de Jorge Martin et relance le défi à l’équipe d’usine Ducati.
Par Luigi Ciamburro de Corsedimoto
Pramac repartira avec des idées très claires lors de la prochaine saison MotoGP. Le département technique est renforcé, avec l’arrivée de Max Sabbatani dans le rôle d’analyste vidéo, et nous repartons du titre mondial par équipe et de la deuxième place de Jorge Martin au classement. Le Madrilène s’est montré souvent plus rapide que le champion en titre Pecco Bagnaia en termes de vitesse pure et le titre mondial est parti de peu en fumée. En 2024 on repart avec une grande envie de revanche sur l’équipe d’usine.
Quiconque s’attend à un Jorge Martin englouti, aigri de ne pas avoir remporté le titre MotoGP en 2023, se trompe. Martinator a mis peu de temps à se remettre de ses larmes à la suite de sa chute dimanche à Valence. Il se réarme déjà pour le prochain championnat MotoGP, grâce aux précieux enseignements tirés de la saison dernière. Parmi ceux qui ont remonté le moral du vice-champion, il y a le team manager Gino Borsoi, toujours aussi féroce derrière ce visage apparemment triste et docile. Il ne cache pas son amertume face au titre manqué. « Cette année était la bonne année, cela ne veut pas dire que l’année prochaine ce ne sera pas le cas, car heureusement, nous aurons Jorge dans l’équipe. Sera également là Morbidelli, qui pourra très bien faire avec Jorge qui connaît déjà l’équipe, la moto et, surtout, a déjà montré cette année qu’il est le plus rapide, sinon l’un des plus rapides ».
Il manquait de peu à l’équipe dirigée par Paolo Campinoti la cerise sur le gâteau. Les dés étaient peut-être jetés en Indonésie, avec cette chute en course qui a permis à Bagnaia de remonter en tête du classement et de retrouver le moral avant le sprint final. Ensuite, des problèmes avec le pneu arrière lors du GP du Qatar ont anéanti tous les espoirs, même si l’équipe Pramac est arrivée à Valence très agressive. Comme l’a démontré la stratégie de « non-révérence » de Jorge Martin lors des essais libres, essayant de mettre la pression sur Pecco.
Gino Borsoi Pramac : « Jorge Martin sera plus fort, c’est sûr, je n’ai aucun doute »
Finalement, c’est le pilote de l’équipe d’usine qui a gagné… « C’est une combinaison de choses, ce n’est pas seulement une question de pilote. Les stratégies, les décisions prises exercent aussi une influence, nous avons fait des erreurs et pas seulement les chutes de Jorge, car Pecco est tombé aussi, l’équipe a aussi échoué par moments. Ce qui est bien, c’est que nous le savons et que l’année prochaine nous ne le répéterons pas. Une fois c’est bien, la deuxième fois, ça ne se reproduira plus ».
Le calme de Francesco Bagnaia n’a pas été l’arme gagnante. Jorge n’était pas nerveux à Valence, il n’a pas eu de chance avec le sillage et son coéquipier/rival avait un avantage de points qu’il pouvait gérer. L’Espagnol a dû attaquer du premier au dernier tour et cela pourrait conduire à des erreurs. Le défi n’est que reporté à la prochaine saison MotoGP. « Jorge sera plus fort, c’est sûr, je n’ai aucun doute – assure Gino Borsoi à ‘Marca’ -. En fait, le Jorge du début de l’année n’est plus celui de la fin de l’année. Celui du début de l’année, il avait besoin de faire des choses pour s’améliorer, il l’a fait et c’est pour ça qu’il s’est battu jusqu’au bout pour le Championnat du Monde ».
Toujours rapide en Sprint, où il s’est imposé à neuf reprises, il y a de quoi penser aux courses de dimanche, où l’essentiel des points sera récolté. « Nous n’avons pas échoué, mais des choses nous sont arrivées. Dans les moments clés, quand on récupérait des points à Pecco, on revenait. La bonne chose est que nous nous sommes relevés plusieurs fois. C’est la mentalité de Jorge et de l’équipe. Cela me rend très fier, car personne ne s’est détendu jusqu’à la dernière minute. Avec cette mentalité et ce pilote, Ducati aura un très gros problème l’année prochaine. En 2024, ils auront une vie encore plus difficile ».