Fabio Quartararo est sur une pente ascendante, c’est certain.
Immédiatement, le – très intéressant – débat du plus grand pilote
français de l’histoire arrive. Mais qu’en est-il du cas
Fabio ? Est-il d’ores et déjà le plus grand, grâce à ses deux
victoires en catégorie reine ? Un auvergnat a son mot
à dire.
Né en 1955 à Clermont-Ferrand, Sarron entre facilement dans la
discussion au même titre que Johann Zarco. Il faut dire que son
palmarès seul en impose et permet de marquer un point sur le jeune
niçois. Ce championnat du monde 250cc 1984 fait clairement pencher
la balance.
Ce n’est pas tout. Dans un débat comme celui-ci, il faut aussi
évoquer le matériel et la concurrence pour avoir une bonne idée de
la chose. Bien entendu, il ne s’agira pas de dénigrer le travail de
Fabio en l’absence de Márquez, mais seulement de comparer les
ères.
Quartararo évolue dans une catégorie reine très compétitive, avec
plusieurs futures légendes telles que l’Espagnol cité précédemment.
Un Rossi vieillissant mais toujours à la hauteur, comme nous a
prouvé la seconde course de Jerez fait aussi partie des pilotes à
battre. N’oublions pas Maverick Viñales, Andrea Dovizioso
et Álex Rins tous très bien placés chaque année.
Mais l’ère de Sarron était une autre chanson : Freddie
Spencer, Wayne Gardner, Eddie Lawson, Wayne Rainey et Kevin
Schwantz étaient tous au top de leur forme quand Christian les
affrontait. Il est possible d’affirmer que Christian
Sarron évoluait dans la période la plus compétitive de toute
l’histoire, et a malgré tout réussi à terminer 3e du championnat
1989 devant Schwantz, légende absolue.
Des beaux résultats avec une moto bien particulières. Avec Sonauto
Yamaha, Sarron a été l’acteur d’une des plus belles épopées
françaises de toute l’histoire. .
Tant de grands noms (Patrick Pons, Jean-Claude Olivier…) associés à
la firme au diapason et à l’écurie française. C’est toute
la France qui supportait les exploits des bleus et blancs durant
les week-ends de Grands Prix.
Ceci joue aussi en sa faveur, car cela est directement lié au
statut de « plus grand pilote français ». Johann Zarco, chez Tech3,
a aussi fait vivre des moments hallucinants aux spectateurs au
Mans, et tout le monde supportait le duo équipe/pilote français.
Fabio et le Petronas Yamaha SRT plaisent tout autant et c’est
normal, mais pour le moment il est difficile de l’associer
à une belle histoire qui dépasse les simples limites du
sport.
Sarron, c’est aussi le Bol d’Or, véritable messe traditionnelle
pour tout fan de sports motos. C’est des repères dans le
temps que n’a pas encore eu le temps de construire
Quartararo.
Bien évidemment, si notre frenchie adoré continue à rouler comme
ça, la question ne se posera même plus d’ici deux ans. Mais en
attendant, il faut aussi savoir se retourner et apprécier
ceux qui ont posé les fondations.
Photo de couverture : Rikita