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Né en 1952 à Rimini, Pierpaolo Bianchi est un ancien pilote de Grand Prix qui a fait toute sa carrière en 125cc dans les années 70 et 80.

Quinze saisons au guidon des bicylindres 2-temps dont trois couronnées d’un titre mondial sur Morbidelli et MBA en 1976, 1977 et 1980, plus un titre de vice-champion en 1985, font de lui un interlocuteur plus que sérieux dans le domaine de la compétition de vitesse, et, cerise sur le gâteau, l’homme n’a pas sa langue dans sa poche.

Or, dans une interview accordée à nos confrères de Motosprint.com, celui qui en a fait rêvé plus d’un en combattant avec sa moto blanche et bleue la Bultaco d’Angel Nieto l’avoue : il ne se retrouve plus du tout dans les Grands Prix actuels !

La liste de ses griefs est longue, qu’elle concerne la décontraction apparente des pilotes, le côté fermé du paddock, les pilotes qui végètent pendant des années mais payent leur place, le manque de sacrifice pour y arriver, l’électronique, le côté business de la compétition ou les sanctions injustes et trop compliquées, etc, etc, etc.

« Ils devraient pénaliser tout le monde de la même manière. Je pense au moment où Valentino Rossi, à Assen, a coupé la chicane en 2015 et ils l’ont laissé gagner. Deux ans plus tard, en Moto2, Mattia Pasini a fait la même chose et ils l’ont rétrogradé. Ces choses laissent une marque. Nous devrions avoir peu de règles claires, mais maintenant il y en a trop et elles sont facultatives. »

Et cela n’a rien à voir avec une quelconque négativité au sujet de Valentino Rossi, qu’il considère au contraire comme le seul apte à pouvoir rouler sans aucune aide électronique…

« Les pilotes d’aujourd’hui ont beaucoup d’aide, même s’ils doivent quand même être bons. J’enlèverais quelque chose, mais s’ils enlevaient vraiment tout, Valentino pourrait continuer à courir et même à gagner un championnat du monde. Il est le seul à avoir couru et gagné même quand il n’y avait pas toute cette électronique. Il les bernerait tous. »

Le triple champion du monde voit quand même un pilote qui sort du lot dans ce panorama plutôt négatif : Johann Zarco, dont il se sent le plus proche en termes de style de pilotage et de comportement !

« Zarco. Il a quitté KTM en renonçant à un bon salaire, pour revenir à la course comme il l’entendait. Et puis c’est quelqu’un qui donne tout. »

Le Français est placé en bonne compagnie, entre Casey Stoner, « j’étais fermé, réservé, ne courant que pour le résultat. Je ne pouvais pas attendre de courir et de me battre. Je prenais même tout trop au sérieux. D’après la description que j’en ai faite, Casey Stoner était peut-être un peu comme moi » et Joan Mir, « cette année, j’ai beaucoup aimé Joan Mir, il n’a pas beaucoup gagné, mais il a fait de bonnes courses. De plus, quand il remontait de l’arrière, il ne perdait pas de temps pour dépasser les meilleurs coureurs, au maximum deux virages, puis il attaquait. Il a bien roulé et il a en fait gagné le championnat du monde, et il le méritait. » 

Nul ne peut nier que Johann Zarco sort quelque peu du lot, loin du pilote corporate au parcours limpide et rectiligne. Depuis ses combats acharnés avec Nico Terol en 125cc, la remise en jeu de son titre mondial en Moto2 et la rupture en cours de saison avec KTM en MotoGP, celui qui roulera chez Pramac cette année fait preuve d’une volonté et d’une ténacité peu communes, quitte à parfois se mettre en danger.

C’est sans nul doute cette épaisseur du personnage qui a trouvé écho chez le pilote officiel Morbidelli.

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