Cheville ouvrière de Ducati tant en WSBK qu’en MotoGP, Michele Pirro est exactement le profil que recherche désespérément Yamaha : un pilote test disponible et rapide qui a une grande connaissance du produit qu’on lui confie. En attendant que Jorge Lorenzo soit l’homme providentiel de l’usine d’Iwata, l’Italien est revenu sur quelques détails de l’histoire de la Desmosedici lors de la présentation de la GP20. On apprend ainsi que l’on a la nostalgie de la GP18 à Borgo Panigale…

Michele Pirro en a vu passer des Desmosedici, au moins autant qu’Andrea Dovizioso. La GP20 sera la suivante sur la liste, et à l’écouter elle ne devra pas seulement être à la suite de la GP19, mais aussi être celle qui rappelle une GP18 qui a laissé de très bons souvenirs… Il explique ainsi : « notre meilleure moto a été la GP18, car en 2017, nous avions commencé à trouver de la performance à la mi-saison et l’année suivante, nous étions immédiatement compétitifs. Un peu de malchance et certaines erreurs ont affecté la saison. Je pense que nous avions le plus grand avantage de la mi-2017 à la fin de 2018. »

Mais la belle période s’est ensuite éteinte… « Nous avons conservé certains avantages, mais nos adversaires ont rattrapé l’écart. Je ne pense pas que Honda soit devenu plus rapide dans les virages l’année dernière, mais ils ont récupéré ces 10 chevaux et on n’a plus fait la différence en ligne droite. En 2018, Dovizioso et Lorenzo avaient remporté de nombreuses courses avec cette marge. »

Une réflexion qui colle avec la philosophie de Gigi Dall’Igna sur la priorité à donner au moteur, alors que Dovizioso réclame plutôt une concentration des efforts sur le châssis… « Je dois donner raison à Gigi quand il dit que l’avantage en ligne droite est celui qui comporte le moins de risques pour dépasser l’adversaire et nos rivaux l’ont compris aussi. »

La GP20 va-t-elle de fait redonner l’avantage à Ducati en vitesse de pointe ? « Je pense que oui, mais je parle pour nous, j’espère que les adversaires n’ont pas fait un pas de plus ! J’ai obtenu des informations de Jerez où Bradl a testé la Honda MotoGP avec les SBK et il me semble que Honda a également travaillé ce domaine. Je m’attends à une Honda très rapide à Sepang dans la ligne droite ».

Il faut donc espérer pour ceux qui avaient du retard et qui pensent avoir progressé pour 2020 qu’ils ne prennent pas une douche froide lors des tests de la rentrée dans la torpeur malaisienne, à l’instar de Suzuki et de Yamaha. Mais à écouter Pirro sur GPOne, le pilote fait toujours la différence : « je crois que trouver le compromis entre pilote et moto est la base fondamentale. Ces dernières années, j’ai eu l’occasion de suivre certains pilotes depuis le bord de la piste et vous vous rendez compte que chaque moto a son propre ADN. Il faut pouvoir l’interpréter. Certaines situations ne sont pas vues à la télémétrie, elles relèvent du sentiment plus que toute autre chose et pour les expliquer, vous devez les essayer sur la piste. »

 

 

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