Marc Marquez a repris l’initiative en termes de communication ces derniers jours, alors que ces rivaux de chez Yamaha comme de chez Ducati jouaient la présentation de leurs troupes en vue de la prochaine saison en MotoGP. Une conjonction de temps qui n’est certainement pas fortuite. Les dernières images de ses entrainements ne font nullement douter sur les efforts qu’il déploie pour revenir à son meilleur niveau. Mais il n’y a pas que ça. Mentalement, il s’est aussi lancé dans une démarche d’explications, comme pour faire table rase de son monde d’avant. Il se montre ainsi ici franc sur ses erreurs de 2020, mais il réouvre aussi le dossier 2015, au risque de raviver des plaies qui ont toujours du mal à cicatriser…
Et quoi de mieux pour faire ces confidences que de prendre un support qui se définit entre le sport et le people ? C’est donc sous le titre GQ que Marc Marquez se confie, en rappelant le document très attendu de février qui sortira sur Prime Video et intitulé « All in : Marc Marquez« . Une série composée de cinq chapitres qui montrera un Marc inconnu d’une grande partie des fans. Et cela lui a coûté en tant que compétiteur : « en vous ouvrant autant dans un documentaire, vous courez un certain risque en tant que pilote actif, car vous exposez toutes vos peurs et vos doutes à vos rivaux. Vous pouvez voir comment un athlète qui avait eu une carrière idyllique jusqu’à ce moment-là se retrouve soudainement dans un moment difficile et avec l’idée de la retraite dans sa tête pendant toute une année ».
Dans des passages repérés sur Todocircuito, l’octuple Champion du Monde ne se cache pas derrière son petit doigt en ce qui concerne la gestion de sa blessure à son bras droit : « si tu ne prends pas soin de ton corps, tu ne peux pas pratiquer ton sport. Le truc de Jerez est arrivé à cause de ma mentalité et de mon ambition ».
Voilà qui met l’ambiance d’entrée. Il se souvient comment il a traversé cette épreuve qui commençait à le convaincre qu’il se retrouvait irrémédiablement dans une impasse, dont la seule issue était la retraite : « honnêtement, je ne sais même pas comment j’ai fait, parce que je n’avais pas la tête à la compétition, ni ma tête ni mon physique. Il y a un moment de la saison, où je n’ai pas pu faire plus ». Un seuil qui l’a amené à se confronter avec ses médecins qui ont enfin avouer leur impuissance : « je suis voir mes médecins à Madrid et je leur dis : ici, quelque chose ne va pas avec ce bras, parce que je recule. C’est là qu’ils ont vraiment commencer à tout évaluer et voir qu’il y avait 34 degrés de rotation dans l’humérus ». Mais alors, jusque-là, à quoi jouaient-ils, quelle évaluation avaient-ils de la situation de leur illustre patient ?
Marc Marquez : « mon bras ne sera pas sain à 100%, mais il faut que ce soit un bras fonctionnel et parfait pour faire de la moto«
Mais il ne faudra sans doute rien attendre du corps médical pour avoir une réponse. La franchise est le seul apanage du clan Marquez, et jusqu’au grand-père… « Mon grand-père était de ceux qui étaient favorables à ma fin de carrière, car il disait que j’avais déjà de quoi vivre, il est très direct là- dessus. Je lui ai dit : « Grand-père, je te promets que pour l’humérus c’est la dernière opération, mais laisse-moi essayer« ». Et l’essai a été transformé aux Etats-Unis, loin de tous ceux qui l’avaient trituré jusque-là.
Et maintenant ? « L’objectif que je me suis fixé est la première course en mars. Ensuite, je saurai tout de bras. Evidemment il ne sera pas complètement sain à 100%, mais il faut arriver au point que ce soit un bras fonctionnel et parfait pour faire de la moto, et je pense qu’on va y arriver, car je remarque que ça va beaucoup mieux ».
Il termine son propos en revenant sur un autre épisode marquant de sa carrière, et qui est l’épilogue de la saison 2015, avec la polémique qui a suivi avec Valentino Rossi, qui semble avoir marquée pour toujours leur relation du sceau du conflit. Et ce n’est peut-être pas avec cette mise au point que cela changera…
Sur la sulfureuse question de savoir si, à l’époque, il avait arbitré le gain du titre en faveur de Jorge Lorenzo, il répond : « je ne l’admets pas ouvertement. Ce n’est pas que je ne voulais pas l’attaquer, mais doubler Lorenzo à Valence signifiait prendre un très gros risque. Ce que j’avoue ouvertement dans le documentaire, ce que j’explique, c’est ce que j’ai vécu ces semaines-là. On me demande souvent ce que je ferais pour changer ce qui s’est passé en 2015, et je pense que ce que j’aimerais voir changer c’est la façon dont Valentino a géré la fin de l’année ». De quelle manière ? Marc Marquez répond avec son interprétation de la stratégie du Doctor à cette période: « quand vous n’êtes pas le plus rapide sur la piste, vous cherchez à mélanger les choses pour voir ce que vous pouvez en tirer ».
Un camino muy duro con un único objetivo, volver al más alto nivel. ¿Vale la pena todo el esfuerzo? Para mí, sí. ALL IN.
En @PrimeVideoES a partir de Febrero en más de 200 países y territorios. #MarcMarquezALLIN #ALLIN #MM93 pic.twitter.com/U7GOx75fsx
— Marc Márquez (@marcmarquez93) November 24, 2022