Livio Suppo prend ses marques chez Suzuki comme directeur sportif et les circonstances actuellement favorables à la marque d’Hamamatsu en MotoGP lui donnent la sérénité nécessaire pour le faire. Après tout, Alex Rins est second au championnat et Joan Mir quatrième, alors même que la victoire se fait attendre après les quatre premières échéances. Mais sur sa fiche de poste, il est mentionné que l’ancien de Ducati et de Honda doit aussi penser à l’avenir. Serait-ce enfin l’occasion d’avoir une équipe satellite ? Que nenni. En Moto2 en revanche…
C’est ce qui s’appelle prendre le contre-pied. A la question posée sur Motorsport-total à Livio Suppo quant à savoir quand, enfin, Suzuki alignera plus que deux GSX-RR, l’Italien désespère d’abord les fans de la marque : « nous savons qu’une équipe satellite Suzuki est attendu dans le paddock depuis plusieurs années. Mais nous avons encore beaucoup à faire avant que vous puissiez y penser » dit-il. « Pendant de nombreuses années, la situation idéale pour Carmelo Ezpeleta a été que les six constructeurs équipent quatre pilotes chacun. De toute évidence, vous avez besoin de six marques prêtes à faire la course avec ces motos ».
« Les motos doivent aussi être compétitives » ajoute-t-il. « Il serait très difficile de demander à une équipe satellite de faire rouler une moto non compétitive. Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus dans une situation technique où cela serait possible. Tout d’abord, nous devons être heureux d’avoir 24 motos sur la grille et qu’elles soient toutes plus ou moins compétitives. Même une moto de l’année dernière est compétitive. A mon avis, c’est mieux pour un débutant quand la moto est déjà au point. La vitesse de pointe de la Ducati est évidemment très forte. Les pilotes sont inquiets. Si vous avez un problème en qualifications et que vous partez derrière, c’est très difficile pour les pilotes. Cependant, avoir huit Ducati, c’est mieux que beaucoup de motos peu compétitives ».
Suzuki en Moto2 ? Mais pour quel débouché en MotoGP sans structure satellite ?
Voilà pour les principes et il est clair que, chez Suzuki, on observe plus cette situation que l’on nourrit l’ambition de l’agrémenter. Rien ne changera donc jamais sous le blason d’Hamamatsu ? détrompez-vous Livio Suppo suscite aussitôt l’attention en parlant du Moto2… « Une équipe en Moto2 soutenue par Suzuki ? Ce serait très intéressant » lâche le team manager. « Je pense que KTM a fait du très bon travail en Moto3, Moto2 et MotoGP ces dernières années. Ce serait très intéressant si les pilotes étaient formés au moins en Moto2 ». Il précise : « le Moto3 serait difficile pour nous ».
On rappellera que de plus en plus d’équipes ont leur présence dans les catégories inférieures. C’était d’abord KTM avec Red Bull Ajo, l’un des meilleurs teams en Moto3 et Moto2, Champion du Monde en 2021 avec Pedro Acosta et Remy Gardner. Honda opère également grâce à la Honda Team Asia qui parie sur les pilotes asiatiques pour renforcer le marché dans cette partie du monde. Depuis cette année, Yamaha a également rejoint la démarche avec ses débuts dans la catégorie intermédiaire grâce à Valentino Rossi et son équipe.
L’idée est donc à suivre et chez Suzuki elle présenterait l’avantage de ne mettre que son nom sur des carénages, sans le moindre partage de technologie maison avec quiconque. Cependant, avec seulement deux motos possibles en haut du tableau, le souci des débouchés se poserait vite, ce qui revient à la question de la structure satellite…
