Le docteur Claudio Costa est celui qui a mis sur pied la clinique mobile qui est maintenant indispensable aux pilotes moto. Une œuvre inestimable de la part de cet Italien à présent à la retraite après 44 ans de bons et loyaux services. Il sait donc de quoi il parle lorsque le sujet abordé est la blessure d’un pilote. Celle de Marc Marquez, et surtout son traitement, a défrayé la chronique avant que l’octuple Champion du Monde n’entre dans sa longue période de convalescence. Aujourd’hui sa phase de retour à la moto semble progressivement s’engager. Dans quel état sera le Marc Marquez d’après ? Claudio Costa a son idée…
Valentino Rossi a déjà prévenu. Une blessure comme celle subie par Marc Marquez laisse des traces tant mentales que physiques. De fait, l’officiel Honda sera-t-il aussi flamboyant qu’avant les péripéties de Jerez et après ? On l’attend en Aragon le 25 octobre ou à Ricardo Tormo le 8 novembre. Au plus tôt. Sinon, ce sera Valence le 15 novembre, soit l’avant dernier rendez-vous de la saison qui se terminera à Portimao le week-end suivant.
Claudio Costa ne se fait pas trop de souci pour l’officiel Honda : « l’adversité a toujours renforcé Márquez, comme cela s’est également produit en 2012 lorsqu’il a subi une chirurgie oculaire après une chute » annonce l’Italien. « De l’adversité, Márquez s’élève plus fort qu’avant et je le dis par expérience directe. Quand l’humérus est consolidé et donc parfaitement fonctionnel, vous n’aurez plus de problèmes. Une fois l’os guéri, vous deviendrez un pilote plus fort qu’avant. Vous n’aurez plus besoin de tuteurs le jour de votre retour », explique Costa.
« La plaque ne pouvait pas résister »
Sur Motosprint, il poursuit : « un humérus avec une plaque met au minimum trois mois à guérir quand tout va bien. Une fois l’os guéri, vous n’aurez plus besoin de rien. Ils ont mis un corset pour protéger ce qui est la fracture, car une fracture soudée à la plaque ne représente pas un moyen aussi sûr pour la liberté du membre. Il va sûrement faire une rééducation pour maintenir les muscles, ce qui est une de ses grandes qualités ».
Enfin, Claudio Costa revient sur la façon dont le cas Marquez a été traité. Il continue de défendre le fait que la meilleure stratégie aurait été de traiter la fracture dès le début avec un clou au lieu d’une plaque de titane, bien qu’il ait précisé que cet élément aurait pu endommager l’épaule droite déjà opérée de Marc Márquez : « il y a dû avoir un discours ouvert avec le pilote, quelque chose comme … « Voulez-vous courir ? Vous ne pouvez le faire que si vous mettez un clou. » Le clou, cependant, aurait atteint l’épaule qui a été blessée plusieurs fois. Je ne sais pas si cela a été demandé à Marquez ou non. En tout cas, la seule certitude est que la plaque ne pouvait pas résister à un retour immédiat et à l’acte d’héroïsme de Márquez ». On en revient toujours à la même conclusion…