Lorsqu’il a été annoncé que Jack Miller allait rejoindre l’usine KTM aux côtés de Brad Binder, on a autant regretté qu’il quitte Ducati au meilleur moment pour la marque en MotoGP, que l’on a été soulagé qu’il retrouve un guidon officiel. Pour autant, est-ce un déclassement ? Certes, plus rien ne semble résister à la Desmosedici, ce qui signifie qu’y descendre n’est pas une bonne nouvelle. Sauf peut-être pour une KTM, qui travaille dur et dont le moment ne devrait pas non plus tarder à arriver…
En troquant sa confirmée redoutable GP22 pour une RC16 encore en devenir, Jack Miller a l’opportunité de miser sur l’avenir et au vu des moyens engagés par KTM comme les recrutements faits dans son staff, c’est tout sauf un pari inconsidéré. D’abord, si l’Australien laisse derrière lui une machine de guerre, il quitte aussi l’ambiance de guerre civile qui en découle. A chaque saison les cartes sont redistribuées à Borgo Panigale qui joue le jeu de la méritocratie. En restant chez Ducati avec un contrat d’un an, « Jackass » aurait été dans une intense mêlée, affrontant une bataille de chiffonniers qui l’aurait opposé, entre autres, à Bastianini et à Jorge Martin.
Chez KTM, il arrive avec un autre statut. Ses trois victoires et ses 18 podiums pris en cinq ans chez Ducati, comme sa réalisation sur Honda avant ça, lui permettent de regarder le redoutable Brad Binder dans les yeux. Pendant ce temps, Pol Espargaró n’a toujours rien gagné et Augusto Fernandez ne sera certainement pas un danger.
Jack Miller trouvera vite ses marques chez KTM
Par ailleurs, et Brad Binder est le premier à le clamer haut et fort, la RC16 évolue vite et bien. Il est même jusqu’à la concurrence pour reconnaitre que son heure ne devrait pas tarder à sonner. Jack Miller rejoint donc KTM sans doute au meilleur moment possible de son projet MotoGP. Et puis il ne se sentira pas comme un étranger dans le box. Francesco Guidotti était son Team Manager chez Pramac avant qu’il ne mette une chemisette orange. Et n’oublions pas que l’Australien s’est affirmé sur une KTM du temps de la Moto3 en 2014. L’occasion est belle de reprendre en MotoGP une histoire qui s’était finie en queue de poisson.
Une marque qui monte en puissance, un statut qui ne sera plus contesté, et un environnement familier seront autant de facteur qui permettront à Jack Miller de s’épanouir. Alors oui, son transfert de Ducati à KTM peut être considéré comme la vraie fausse mauvaise affaire de 2023.