En 2021, Valentino Rossi entamera sa vingt-sixième saison en Grand Prix. A 42 ans, il sera encore un pilote MotoGP, au sein du team satellite Petronas Yamaha, aux côtés d’un Franco Morbidelli qu’il a quasiment vu grandir. Sa popularité est reconnue, même si elle n’a pu apparaître avec la même ostentation cette année en raison de meetings condamnés au huis-clos. Certes, mais tout a une fin ainsi que l’a rappelé un Fausto Gresini qui signale ainsi une retraite proche pour le Doctor. Sera-ce un drame pour la discipline qui pourrait ainsi perdre beaucoup de son intérêt ? Lucio Cecchinello pense que non.
La question taraude le promoteur Dorna : combien serait la perte en audience d’une grille de départ MotoGP sans Valentino Rossi dessus ? Une évaluation sur laquelle il va falloir réellement se pencher, car il reste à Vale moins d’années de service en Grand Prix qu’il n’a déjà accompli. De quoi s’inquiéter d’un effondrement de l’intérêt ? Le patron du team LCR Honda, Lucio Cecchinello est convaincu que la question ne se pose pas.
Dans les colonnes de GPOne il donne ainsi un avis qui risque de bousculer les certitudes et heurter quelques sensibilités dans la « Rossisphère ». Cecchinello affirme ainsi : « Valentino a pu réunir un public transversal que les Grands Prix n’avaient pas auparavant. A l’époque de Schwantza, Rainey, Doohan, nous avions un public très passionné tandis que Valentino a pu élargir ce cercle ».
« Sans Rossi, on perdra des grands-mères et des femmes au foyer »
A partir de là, la démonstration de Cecchinello s’anime … « le public s’est élargi jusqu’aux femmes au foyer, aux grands-mères, tout le monde regardait les Grands Prix quand Valentino gagnait. Il possible que le départ de Rossi enlève des écrans un public d’un certain type : la femme au foyer, la grand-mère, mais je ne pense pas que le fan principal partira ».
Et d’autant moins que le Doctor s’efface progressivement du paysage … « Valentino est dans une phase décroissante et le public s’habitue à suive de nouveau visages. Ce n’est pas une sortie violente et dramatique. Nous perdons quelques fans, mais ce ne sont pas des consommateurs types. Peut-être que nous perdrons ce public très transversal. Mais je ne pense pas que nous perdrons beaucoup de fans. La sortie progressive aide le public à tomber amoureux d’un Miller, d’un Bagnaia, d’un Morbidelli ». Et aussi, au vu du palmarès, d’un Marc Marquez.
Pour convaincre de son point de vue, Lucio Cecchinello rappelle ce que la Formule 1 a connu : « tout le monde était amoureux de Senna. Quand il est mort tragiquement, beaucoup ont dit que la Formule 1 perdrait de son intérêt. Mais la machine médiatique a réussi à recréer un personnage : Schumacher, Hamilton … Peut-être que nous aurons moins d’Italiens, mais notre sport est mondial ».
On peut aussi préciser qu’avec Bagnaia, Morbidelli et son demi-frère Luca Marini, l’héritage de Rossi perdurera avec des couleurs VR46 qui seront présentes dès cette saison sur une Ducati GP19, et certainement un peu plus tard en tant que team satellite à part entière d’un constructeur. De quoi captiver encore les grands-mères ?