MotoGP Portugal Portimao J3, Joan Mir (Honda/11) : « nous n’avons pas le package pour établir le temps au tour seuls, Marc Marquez l’a compris, j’essaierai de faire comme lui en Argentine »

C’est un Joan Mir seulement satisfait d’avoir pu acquérir de l‘expérience sur sa Honda qui s’en revient d’un Grand Prix du Portugal compliqué. Tout n’avait pourtant pas si mal commencé pour le Champion du Monde 2020 MotoGP sur Suzuki, mais dans le nouveau format des meetings, il ne faut surtout pas rater ses qualifications sous peine de se retrouver piégé. En ne suivant pas la stratégie de son équipier qui consiste à prendre le sillage d’un collègue rapide, le Majorquin l’a appris à ses dépens. Il jure avoir appris la leçon et ne pas commettre la même erreur ce week-end en Argentine. Mais attention tout de même…

De ce Grand Prix du Portugal à Portimao on aura aussi appris que, pour s’en sortir, les pilotes officiels Honda vont au-delà des limites. On ne reviendra pas sur le cas de Marc Marquez, mais on notera que Joan Mir a aussi été pénalisé d’un long lap pour sa prestation au pied de biche lors de l’épreuve Sprint. Enfin, question de point de vue car depuis la Honda, la scène a été vécue différemment : « j’ai pris un mauvais départ et j’ai voulu gagner des positions. Puis il y a eu un contact avec Fabio Quartararo, pour lequel j’ai écopé d’une pénalité. C’est un cauchemar là-bas. Tout le monde faisait des manœuvres super bizarres. C’était très difficile à gérer. Fabio a freiné en milieu de piste. J’ai choisi la trajectoire du virage 13. Il est rentré et on s’est touché ».

Honda a fait appel de cette sanction, mais sans succès. Cela étant dit, c’est avant que les choses ont tourné à l’aigre. Etonnant cinquième le vendredi, Joan Mir a connu un revers de fortune le samedi, qui a conditionné toute la suite : « ça avait bien commencé vendredi. Sur le papier, j’avais le rythme pour le top 5. Mais en qualifications, je n’ai pas réussi à entrer en Q2. Ça a changé tout le week-end » reconnait le Majorquin, seulement treizième sur la grille de départ.

Mir a aussi regretté de ne pas avoir pu voir l’arrivée du Sprint, puisqu’il a chuté dans son contact avec la Yamaha du Français : « ça aurait été très important de finir le sprint car ça aurait été la première fois que je faisais plus de dix tours de suite sur cette moto ». Mais heureusement, le dimanche, il a eu l’occasion d’en faire beaucoup plus : « Les premiers tours étaient vraiment bons, mais quand j’ai fait ma pénalité, j’ai vu que nous avions un gros problème avec la moto », raconte l’Espagnol.

Joan Mir : « nous devons comprendre beaucoup de choses avant de pouvoir nous battre« 

« Je n’ai pas pu sortir 100% de la moto. La roue arrière patinait exagérément. Je n’ai pas pu prendre le virage comme je le voulais car la roue arrière glissée sur le frein. Ce pneu n’a pas fonctionné. C’était le problème. C’est dommage ». Et il ajoute : « quand j’ai vu le problème, je me suis dit qu’il fallait que je finisse et que je marque des points au championnat, pour acquérir de l’expérience afin qu’on n’ait plus ce problème en Argentine ».

Que tire-t-il de cette expérience portugaise ? « C’était la première fois que je faisais 25 tours d’affilée sur cette moto. Nous devons comprendre beaucoup de choses avant de pouvoir nous battre », déclare Mir, évoquant la réalité dans laquelle il se trouve actuellement avec Honda. « Nous devons trouver la bonne configuration et comprendre les pneus. Nous devons également travailler sur ce dont j’ai besoin de la moto. Je n’ai jamais roulé avec le composé dur. Nous sommes dans ce processus d’apprentissage. Notre temps n’est pas encore venu ».

Pour l’Argentine le week-end prochain, Mir assure qu’il adoptera la tactique que Marc Marquez a parfaitement exécutée au Portugal, consistant à prendre le sillage d’un autre pilote lors des essais et des qualifications. Ce qui a donné la pole position à l’octuple Champion du Monde … « Pour le moment, nous n’avons pas le package pour établir le temps au tour seuls », regrette Mir, comme d’ailleurs son coéquipier. « Marc l’a compris. C’est pourquoi nous avons besoin d’aide. Je vais essayer cela lors des qualifications en Argentine. L’objectif doit être une place dans le top 5 ». Ceux qui seront devant sont prévenus…