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La campagne MotoGP 2023 démarre fort, mais pas dans le bon sens du terme…

Sur 22 pilotes inscrits pour la saison, soit deux de moins que l’année dernière suite au retrait de la compétition du team Suzuki, on peut d’ores et déjà compter quatre défections pour la deuxième manche du championnat à venir. Sachant qu’il en restera 19 à effectuer après l’Argentine, cela laisse songeur…

Nous avons dans l’ordre Pol Espargaró, auteur d’un vilain High Side aux essais libres 2 dès le premier jour de la manche portugaise. Même si le pire a été évité, nous relèverons dans l’ordre une contusion pulmonaire et une fracture de la mâchoire. Pas de retour à espérer avant au moins un mois et demi !

Puis suit Enea Bastianini, fauché par Luca Marini lors de la course Sprint. Résultat des courses ? Omoplate droite brisée. Pas de retour au mieux avant la manche américaine d’Austin, sous réserve du quitus des instances médicales.

Vient ensuite Miguel Oliveira, percuté par Marc Márquez lors de la course du dimanche.

S’il s’en sort miraculeusement bien au regard de la violence du choc, avec une contusion de la jambe droite, les médecins l’ont finalement déclaré forfait pour le prochain week-end, preuve que d’autres séquelles sont à déplorer.

L’auteur de l’agression, Marc Márquez, sera également absent pour la première manche sud-américaine du fait d’une fracture du premier métacarpien de la main droite consécutive au choc.

Deux autres pilotes seront également diminués pour Termas de Rio Hondo : Raúl Fernández tout d’abord qui se plaint de son avant-bras droit, sursollicité par l’effort. D’ici à ce qu’il subisse une potentielle intervention pour syndrome des loges, il n’y a qu’un pas.

Jorge Martín ensuite puisqu’il a révélé souffrir lors de la course d’un orteil cassé et de douleurs à la cheville suite à la percussion de Marc Márquez. Si l’homme est dur au mal, cela ne devrait cependant pas l’aider à être au mieux de ses capacités.

On est désormais en droit de s’interroger sur la pertinence de la nouvelle organisation : Avec près d’un cinquième des pilotes touchés lors de la première manche, et si l’on devait continuer à ce rythme, il n’y aurait bientôt plus que la moitié du peloton après cinq rounds. Certes, et c’est un paramètre de la discipline, le danger est toujours présent. Mais en passant de 20 à 42 courses, tous les pilotes sont désormais soumis à plus de stress, d’endurance et d’agressivité. Qui plus est, pour performer dans la très controversée course Sprint, la gestion de l’effort et une nécessaire agressivité sont requises pour marquer des points. En effet, seuls les 9 premiers sont récompensés.

Quand on sait que les qualifications jouent un rôle clé dans la victoire, cela nécessite également de grosses prises de risque pour y figurer en bonne place. Fabio Quartararo peut en témoigner : 11e sur la grille, il s’est retrouvé en bataille dans la mêlée de la course Sprint, a manqué de se faire désarçonner par Joan Mir pour, au final, terminer à la porte des points. On comprend d’autant mieux sa frustration et sa colère. N’oublions pas que tous ces garçons sont des compétiteurs, ils sont là pour gagner, pas faire de la figuration.

Bref tous les éléments du weekend sont un enjeu et les droits à l’erreur refusés.

Les protagonistes sont sur le fil quand les organisateurs innovent. Est-ce la bonne équation ?

Matthieu BERTRAND

 

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