Marc Marquez est revenu sur un Grand Prix du Portugal qui marquait son grand retour à la compétition après neuf mois de convalescence compliqués. Une épreuve que l’on sait réussie avec une sixième place sur la grille de départ et la septième à l’arrivée. On sait aussi que le moment a été physiquement et émotionnellement difficile. Il en parle un peu plus avec quelques confidences sur sa Honda, l’appréhension ressentie en voyant la chute des autres et… sa mère.
Marc Marquez n’est pas encore celui que l’on a connu avant son accident en juillet dernier à Jerez, tracé qu’il va retrouver début mai avec sa Honda. Dans un entretien avec le site AS, on découvre un octuple champion du monde plus sensible à son entourage et aux événements. Leur impact semble plus porter qu’avant.
Le pilote Repsol Honda commence en faisant un diagnostic de son bras après l’épreuve imposée par l’exigeant tracé de Portimao : « il a été douloureux tout le week-end, mais tout est comme prévu. Je me suis reposé et je me reposerai encore car c’est ainsi que nous nous sommes mis d’accord avec mes médecins. Il faut y aller progressivement, surtout après tout ce qui s’est passé tant émotionnellement que physiquement. Mais Jerez est déjà dans ma tête, je fais continuellement le tour du circuit dans mon imagination ».
Il parle aussi de la RC213V qui, à l‘écouter, a effectivement évolué durant ces mois marqués par d’absence : « c’est une moto que je connais depuis 2013 » a expliqué le huit fois champion du monde. « C’était une moto prête à l’emploi et elle a évolué, même si durant ce week-end au Portugal je n’ai pas commencé avec ma base. Je n’avais aucune sorte de référence. J’ai commencé avec la moto que Stefan Bradl a pilotée. En FP4, j’ai mis la configuration que Pol et Álex utilisaient, car les techniciens Honda m’ont dit que c’était ce qui fonctionnait le mieux cette année. Maintenant, je vais devoir l’adapter à mon style, car de nouvelles choses arriveront dans un an ».
La moto doit s’améliorer et, pour la ramener au sommet, Marc Marquez signale qu’il aura besoin de l’aide complète de tous les pilotes Honda : « plus que jamais, nous avons besoin de l’ensemble de l’équipe Repsol Honda et de tous les efforts de Honda pour améliorer le niveau de la moto ». Puis il ajoute : « quant à moi, pour le moment, je ne peux pas penser au titre car je ne suis pas prêt à me battre pour le championnat du monde. J’espère y arriver le plus tôt possible, car l’un de mes objectifs est d’être dans le jeu le plus tôt possible. Si c’est comme l’an dernier, tout peut arriver ».
Marc Marquez : « je n’ai jamais eu peur pendant le week-end, mais… »
Lorsque Marc Marquez dit qu’il n’est pas encore prêt, il explique aussi cette imperfection d’un point de vue psychologique avec cette mention : « je n’ai jamais eu peur pendant le week-end, mais quand j’ai vu Martín tomber et, au milieu de mon tour rapide, mon frère aussi voler devant moi … enfin … je me suis dit : je termine le tour, je termine la séance ».
Il termine en revenant sur son soulagement exprimé dans son box d’en avoir terminé avec le Grand Prix du Portugal. Une scène forte en émotion qui lui a valu de se faire fâcher par sa mère… « Ma mère m’a grondé, non pas pour ce que j’avais fait ce week-end mais parce que je la faisais pleurer aussi. À Jerez, ce sera un week-end plus normal, sur le plan émotionnel, et cela me fera travailler plus détendu. Physiquement, cependant, nous verrons. Pour le moment, j’ai une limite et je ne peux pas faire toute la course à cent pour cent. Le but est de se sentir mieux et d’être un peu plus proche du premier, mais seuls mon physique et l’évolution de mon bras décideront de la direction que prendra cette saison pour moi ». Quelque chose a effectivement changé chez Marc Marquez.