C’est une petite phrase qu’a lâché Marc Marquez en arrivant à Portimao et qui a révélé que tout éblouissant qu’il puisse paraître, l’octuple Champion du Monde n’est pas inoxydable. Depuis maintenant un peu plus de deux ans, il collectionne les pépins physiques, continue à chuter lourdement, termine chaque jour en espérant que le début du prochain ne révélera pas le retour de la diplopie tandis que s’il ne parle plus de son bras droit, il a tout de même quitté sa Catalogne chérie pour s’installer à Madrid et se confier à l’équipe de médecins qui a reconstruit le tennisman Nadal. Alors oui, tout ça, ça use l’homme, dans son corps et dans sa tête…
Marc Marquez est un authentique exemple de ténacité, l’incarnation physique de la notion de panache, et sans doute l’un des sportifs mondiaux de haut niveau qui montre à quel point ces individus sont bien au-delà du commun des mortels. Mais à la base, c’est un être humain et tout ce qu’il a traversé depuis son accident de Jerez en 2020 lui pèse. Et d’autant plus que rien ne se déroule encore normalement. Les chutes continuent, les blessures reviennent et la Honda, bien que revisitée, n’est pas encore au rendez-vous.
« Dans sa tête, Marc Marquez s’est rendu compte qu’il n’était plus fait de caoutchouc »
Il a d’ailleurs lancé un appel à la marque pour qu’elle l’aide à retrouver les sommets. Cependant, le temps passe et le moral connait des baisses de tension. Une fluctuation que Marc Marquez a très honnêtement reconnue avant de se lancer dans son Grand Prix du Portugal : « évidemment quand ça se passe bien et quand on gagne une course après l’autre ou qu’on finit toujours sur le podium, c’est facile de trouver la motivation et c’est aussi facile de s’entraîner. C’est un peu comme avoir le double d’énergie qui circule dans le corps ».
Et il précise sur Tuttomotoriweb : « mais là quand les moments difficiles arrivent et perdurent, c’est le moment où il faut donner le meilleur de soi, travailler dur parce que parfois on n’a pas envie de se réveiller et aller à des séances d’entraînement, mais c’est exactement ce que vous devez faire et c’est ce que je fais ». Et il termine : « donc il faut essayer de se souvenir des bons moments pour les conquérir à l’avenir ».
A ces propos, on rajoutera ceux de Danilo Petrucci sur GPOne qui a croisé le chemin de Marc Marquez dans le paddock à Austin : « je lui ai parlé samedi, il est venu me saluer après la première course du MotoAmerica. Il m’a dit qu’il était vraiment fatigué, ses yeux étaient rouges et on pouvait voir qu’il souffrait vraiment. Il m’a dit qu’il avait des problèmes de bras et qu’il n’était pas bien entraîné. En MotoGP tout le monde est bon aujourd’hui, je comprends que Marquez est le phénomène. C’est possible, mais je ne sais pas si c’est encore le cas aujourd’hui. Dans sa tête, il s’est rendu compte qu’il n’était plus fait de caoutchouc . Le Marquez d’il y a trois ans et celui d’aujourd’hui sont différents ».