La saison 2023 du MotoGP s’ouvrira ce week-end à Portimao pour un Grand Prix du Portugal qui ouvrira une nouvelle ère, mais avec les mêmes problèmes qu’avant. Ou non ? Ce dont il s’agit, ce sont les bacs à graviers sensés être des zones de sécurité accueillant les pilotes en perdition. Mais depuis le dernier accident de Fabio Di Giannantonio lors du premier des deux jours de test de l’intersaison sur le site, et la découverte, qu’en fait de gravir, le pilote se ruait vers un tas de cailloux meurtrier, cet écueil qui n’est pas nouveau semble enfin avoir été considéré. Aleix Espargaró, qui a regretté cette situation, a rappelé qu’elle est connue de tous depuis des années. Depuis, les organisateurs semblent avoir réagi. Parole de Loris Capirossi.
Le pilote « Capirex » à la retraite qui s’occupe à présent de la sécurité sur les sites pour le promoteur Dorna a pris ses responsabilités sur GPOne en affirmant que les bacs à gravier de Portimao seraient assurément moins dangereux pour le Grand Prix du Portugal à venir qu’ils ne l’ont été lors du test il y a quinze jours. On se souviendra qu’à cette période, Fabio Di Giannantonio avai chuté au virage 7, pour finir à l’hôpital où une commotion cérébrale a été diagnostiquée. Pour la journée suivante du dimanche, « Diggia » avait été déclaré « inapte à rouler » par les médecins. « Ils m’ont ordonné de me reposer pendant 24 à 48 heures après la commotion cérébrale », avait alors déclaré le pilote Gresini Ducati.
Mais il n’avait pas dit que ça : « l’état du lit de gravier à Portimão dans le virage 7 était fou. Nous nous plaignons chaque année parce que ce sont vraiment de grosses pierres. Lorsque vous frappez de telles pierres, c’est plus douloureux que de frapper l’asphalte. J’ai glissé sur le tarmac mais dès que j’ai atteint le gravier c’était comme une explosion. Quand ma tête a heurté le gravier, je me suis évanoui. Quand vous voyez mon casque détruit, c’est incroyable. Je n’ai jamais rien vu de tel ».
Avant lui, il y a eu Jorge Martin en 2021. A cette époque, le pilote Pramac Ducati avait subi une lourde chute qui lui avait causé une fracture du premier métacarpien et du scaphoïde de la main droite, une fracture de l’os pyramidal et une blessure à la malléole tibiale et au péroné. Au côté gauche, il avait subi une fracture du métacarpien de la main, et à la jambe, il a subi une fracture du plateau tibial et de la tête du fémur. Avec ce rapport médical, le pilote espagnol avait logiquement raté plusieurs Grands Prix… Pecco Bagnaia a été le premier à se plaindre de la taille des pierres à Portimao en 2020, année de l’arrivée de cette piste au calendrier MotoGP. L’Italien, après être allé au sol, avait pris une poignée de gravier pour le montrer aux membres de son équipe et le signaler ensuite à la commission de sécurité.
Le nouveau directeur de la sécurité FIM, Bartolomé Alfonso Ezpeleta inspectera les zones de dégagement de Portimao
Selon Speedweek, le complexe portugais a réalisé un investissement important pour réadapter ses installations aux demandes des pilotes et des équipes. Lors des tests officiels IRTA Moto2 et Moto3, les services d’entretien du circuit ont distribué de grandes quantités de gravier aux abords des courbes et ont commencé à effectuer les changements à la fin de chaque journée d’essais.
La piste est consciente qu’elle dispose de peu de temps pour effectuer ces changements, mais espère être à l’heure pour le Grand Prix du Portugal vendredi. Auparavant, le nouveau directeur de la sécurité FIM, Bartolomé Alfonso Ezpeleta, effectuera une inspection approfondie du circuit et surtout des dégagements pour voir si les travaux en cours garantissent ou non la sécurité des pilotes.
Il aura tout de même fallu trois éditions et une présaison officielle pour que l’équipe dirigeante du circuit ait pris la décision de renouveler complètement les échappatoires. Actuellement, la réglementation en vigueur indique que la taille des pierres qui font partie du gravier doit être comprise entre 6 et 15 millimètres et leur profondeur doit être de 25 centimètres. Rendez-vous ce week-end pour évaluer le travail effectué à Portimao.
