Ce jeudi 21 avril 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis l’Autódromo Internacional do Algarve à Portimão en prélude au Grand Prix du Portugal.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui occupe la 8e place du championnat du monde.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Johann Zarco : « Bon, je n’ai pas trop de choses à dire avant le Grand Prix du Portugal. Après la course à Austin, j’étais heureux de terminer car Austin est toujours assez difficile pour tous les pilotes et j’ai un peu souffert avec le pneu arrière, et quand je commence à perdre de la performance, je ne peux pas très bien piloter la moto. Mais nous allons progresser dans ce domaine et comme je m’entraîne bien à la maison, je suppose que tous les progrès que je fais personnellement à la maison vont bientôt payer sur la piste. Ici, l’année dernière, nous avons fait deux Grands Prix, un en début d’année et l’autre en fin d’année. En fin de saison, Pecco a très bien terminé les courses et en a gagné beaucoup, donc nous avons de très bonnes références ici. C’est une piste qui reste très exigeante avec tous ses dénivelés et vous devez bien vous sentir sur la moto. Normalement, nous avons des chances de bien faire ici et j’espère que je prendrai du plaisir puisque j’ai terminé cinquième ou sixième l’année dernière, ce qui n’était pas mal (rires). Si je le peux, ce serait bien de refaire un top cinq. »
Vous dîtes que vous faites des progrès à la maison de
votre entraînement. Que faisiez-vous de mal auparavant
?
« Je ne faisais rien de mal, mais c’est
simplement pour être meilleur car tout le monde devient meilleur et
vous ne pouvez pas faire les mêmes choses que vous faisiez il y a
quelques années en pensant que ça va fonctionner maintenant. Cela
concerne seulement l’entraînement pour essayer d’avoir des
sensations différentes sur la moto. Si vous prenez simplement la
moto, vous la pilotez et vous essayez de battre le chrono à chaque
fois, vous n’essayez jamais de changer votre style. J’essaye donc
d’avoir des sensations différentes sur la moto pour progresser
moi-même puis de le refaire sur la MotoGP. Des petites choses sont
en train d’arriver : j’ai des points forts dans certains domaines
sur la moto et des points faibles dans d’autres, et j’essaie de
tout mixer ensemble. »
Quel genre de motos d’entraînement utilisez-vous
?
« Je fais beaucoup de Supermoto. Pour le moment, c’est la
meilleure façon pour moi de m’entraîner car je peux faire beaucoup
de tours et essayer des choses. Et si vous subissez des petites
chutes, vous ne cassez rien. C’est compliqué d’avoir le même genre
d’entraînement sur une Panigale, par exemple. »
Après les quatre premières courses du championnat,
comment voyez-vous celui-ci ?
« Il semble que ce
soit plus ouvert que ce que l’on aurait pu penser. Cela signifie
que cela peut être plus difficile car il y a plus de pilotes qui
ont des chances de très bien faire, et cela procure également une
motivation élevée car s’il y a plus de pilotes qui peuvent gagner
des courses, je fais partie de ces derniers donc cela donne la
motivation de saisir une opportunité quand elle viendra. Après
quatre courses, c’est tout ce que je peux dire. »
On a l’habitude de dire que le championnat débute
seulement avec la première course en Europe. Êtes-vous d’accord
?
« Non, les quatre premières courses sont
toujours importantes. Si vous prenez simplement Enea, je pense que
les quatre premières courses sont importantes puisqu’il a déjà un
petit avantage (rires). Et moi, je n’oublie pas un beau podium en
Indonésie. Donc non, la saison débute au Qatar. Le rythme est
différent ici car nous sommes de retour dans un paddock complet,
avec les hospitalités, avec la plupart des pilotes MotoGP qui
dorment dans le paddock, donc c’est plus facile et nous nous
sentons davantage à la maison, mais c’est seulement un rythme
différent et le vrai départ était au Qatar. »
Y a-t-il une moto qui vous a surpris ?
«
Il y a vraiment eu l’Aprilia, également pendant le test, qui a
fait une chose incroyable en Argentine. Je pensais que la KTM
serait peut-être davantage compétitive mais elle semble peiner.
Miguel et Brad n’ont pas pu trouver le feeling qu’ils avaient il y
a deux ans. Pour Ducati, avoir huit motos est vraiment utile pour
recueillir beaucoup d’informations et différents exemples de
pilotage montrent que beaucoup de choses peuvent fonctionner sur la
Ducati, même si c’est parfois difficile de tout mettre en ligne. Et
je pense que maintenant, sur des circuits un peu plus petits, Fabio
sera de retour pour se battre pour la victoire. »
Vous attendiez-vous un début de saison aussi solide
d’Enea Bastianini sur la GP21, par rapport aux pilotes sur la GP22
qui doivent encore développer des choses ?
« Je
pense qu’attribuer tout le mérite à la moto 2021 serait oublier
qu’Enea fonctionne très bien. Il a fait un pas en avant de deux
ans, entre (les motos) 2019 et 2021, et je pense qu’il vole encore
sur cette bonne sensation, donc j’attribuerais davantage de points
à ce qu’il fait très bien qu’à la moto et ses différences, mais
clairement, cela fait partie du jeu de développer des choses: vous
prenez des risques. Mais quand les choses payent, cela peut très
bien fonctionner. C’est avant tout la responsabilité des pilotes
d’usine, mais grâce à Pramac, nous avons également la chance de
suivre le même développement. »
Francesco Bagnaia a demandé à moins tester de nouvelles
choses et vous êtes maintenant quasiment le seul à utiliser le
front height device. En quoi cela affecte-t-il votre performance
?
« C’est difficile à dire. Personnellement, je
dirais que j’ai la chance d’être un peu plus ouvert et d’avoir un
peu moins de pression qu’un pilote d’usine, et comme je n’ai pas
encore gagné je veux encore trouver ces grandes sensations sur la
moto. J’ai compris que Pecco avait eu ses meilleures sensations sur
la moto lors des dernières courses l’année dernière, et aussi
pendant les tests. Il veut les retrouver donc il veut calmer les
tests, ce qui est normal car il sait comment gagner, donc il veut
les retrouver. Et moi, je suis encore ouvert pour essayer des
choses, mais comme je l’ai dit c’est un risque et c’est difficile à
contrôler, mais quand tout paye, nous sommes heureux d’avoir pu
tester et que cela ait finalement payé. Quand tout fonctionne, il
n’y a pas de limite car le niveau est très élevé, donc il y a des
moments où vous devez essayer, même si vous faites un pas en
arrière, mais comme nous n’avons pas vraiment de temps en MotoGP,
cela met beaucoup de pression sur les pilotes car à la fin seul
compte le résultat, et si vous ne l’obtenez pas, vous avez
énormément de pression. »