En ce dimanche 22 novembre, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis l’Autodrome de l’Algarve à Portimão au terme de la troisième journée du Grand Prix du Portugal.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).
Accédez à la première partie ici
Aleix Espargaró n’était pas très content que vous ayez traversé la piste hier et il l’a dit sur Twitter. Il a également dit que vous avez été assez agressif aujourd’hui en faisant des contacts avec les autres moto. Vos rapports ne semblent pas très bons. Lui avez-vous déjà parlé ou avez-vous déjà évoqué ces problèmes en commission de sécurité ? Savez-vous de quels contacts il s’agit, car nous n’avons rien vu ?
Johann Zarco : « Je n’ai pas encore vu la course mais je suis au courant du contact avec Mir, que vous avez vu. Je me souviens de ce contact mais pas d’autres contacts. Quoi qu’il en soit, j’essaie de faire de mon mieux. Quand ils étaient tous en colère contre moi, je suis allé en commission de sécurité et personne n’a parlé. Ils peuvent dire beaucoup de choses, mais quand vous êtes en face d’eux. Je pense que c’est typique de la part d’Aleix, et s’il a un problème avec moi, il devrait venir me voir car nous pourrions nous expliquer. Mais il ne le fait pas. Je l’ai fait avec Pol après la République tchèque et à partir de ce moment, même si nous ne sommes pas d’accord, nous avons au moins pu parler. Ce que j’ai fait hier en coupant la piste après mon problème technique ? Je savais de quel problème il s’agissait et je savais que je ne perdais pas d’huile. Il y a d’autres pilotes qui ne connaissent pas la mécanique et ils font parfois des choses car ils ne savent pas ce qui se passe. Pour ma part, je savais complètement ce qui se passait donc je savais que je ne perdais pas d’huile. C’est pourquoi j’ai pris cette décision. Ils pensent tous que je fais des choses sans réfléchir mais je réfléchis plus que ce qu’ils pensent. C’est donc leur problème. Quoi qu’il en soit, nous n’allons maintenant plus nous voir les uns les autres pendant deux mois (rires). »
Que pouvez-vous dire de votre actuel coéquipier et de votre futur coéquipier ?
« En ce qui concerne Tito, je me souviens principalement des
années Moto2 où il était vraiment fort. Il a obtenu le titre puis
je me suis battu avec lui alors qu’il courait pour avoir son
deuxième titre mais j’ai obtenu mon premier titre. En MotoGP, c’est
dommage qu’il n’ait pas vraiment eu l’opportunité de bien
s’adapter. Peut-être qu’il a débuté en MotoGP avec une moto pas
très compétitive, quand il était avec la Honda en catégorie Open.
Cela n’a pas aidé à comprendre s’il faisait les choses bien ou pas
et cela a été compliqué pour lui. C’est un garçon complètement
passionné et pleinement motivé : c’est celui qui a le plus piloté
différentes sortes de motos. Mais en catégorie MotoGP, il ne
s’adapte pas très bien à cause de son style de pilotage. Il a
besoin de beaucoup rouler pour s’adapter, et malheureusement on ne
peut pas beaucoup rouler en MotoGP. Si vous n’y arrivez pas
rapidement, alors vous peinez. Cela a été sa situation durant de
nombreuses années. »
« En ce qui concerne Jorge Martin, je pense qu’il va bien
s’adapter. Avec la façon qu’il a de piloter en Moto2, je pense
qu’il aura le talent pour vraiment s’adapter, et avant tout, il y a
beaucoup de références chez Pramac et je pense qu’il y aura un
groupe espagnol donc il se sentira à l’aise rapidement. »
Tu conclus la saison comme tu l’avais commencé, avec un top 10. C’est la preuve d’une belle régularité…
« Je ne sais pas si j’avais fait un top 10 à la première course… »
Si, si, tu avais fait 9e et c’est à la deuxième course où tu as fait 11e (ndlr : en fait, c’est le contraire).
« En fait, aux premières courses, j’ai terminé vraiment loin et là, sur les dernières courses, j’ai été beaucoup plus compétitif. L’objectif, c’était le top 10 et je termine 13e. On va dire que c’est le bémol car je ne suis pas dans l’objectif. Mais c’était l’année pour apprendre et se permettre de faire des erreurs, même simplement sur des choix techniques ou de pneus. Donc pour ça, je pense que c’est une année tout bénef. Le podium de Brno, c’était magique ! Quand on voit ça, il aurait fallu en répéter d’autres mais ça ne s’est pas fait. Mais c’est pas cher payé, car l’année où il va falloir bien faire, c’est l’an prochain. »
Quel est ton programme durant les prochaines semaines ? Du repos ?
« Pas de repos ! Enfin, du repos, mais du repos actif. Je vais m’entraîner physiquement pour garder le corps actif. Je n’ai pas vraiment de promotion à faire car avec le Covid, c’est compliqué, et de toute façon, dans quelques semaines, c’est Noël. Pas de grand plan mais profiter de la maison et du Sud pour faire du sport. Donc vacances sans moto, sauf peut-être en janvier où je devrais aller à Jerez avec la Panigale pour reprendre des images à haute vitesse avant d’aller, j’espère, en Malaisie au mois de février. »
Tu as toujours été un pilote qui visait une moto d’usine mais on voit que aujourd’hui sur le podium, ce sont trois motos de teams indépendants qui sont sur le podium. Est-ce que cela te rassure par rapport au statut que tu auras l’année prochaine et penses-tu qu’aujourd’hui un pilote satellite peut jouer le titre ?
« Je suis sûr que le pilote satellite peut jouer le titre,
parce que là, en étant en interne chez Ducati, je trouve l’énergie.
Moi-même, en étant dans le team encore en dessous de Pramac, j’ai
déjà vu qu’il y avait un bon support de Ducati. C’est la mentalité
de Dall’Igna : Dès qu’il a confiance dans un pilote et qu’il sent
quelque chose de bon à aller chercher, il fait en sorte de l’aider.
Je pense qu’il m’a bien aidé cette année, donc il y a moyen qu’il
puisse m’aider autant l’an prochain. Donc sur ça, je n’ai pas de
doute, et même d’avoir vécu un peu le truc chez KTM… Ou chez
Poncharal, c’est ce que lui n’avait pas chez Yamaha, d’avoir un bon
support du Factory ou de l’usine. Et là, ils l’ont ! Les motos sont
similaires. Pour Yamaha, c’était peut-être plutôt une question
d’argent car quand Petronas est arrivé, avec peut-être plus de
moyens, ils ont eu de meilleures choses chez Yamaha. Et on a vu que
Fabio et même Morbidelli, ça performe ! »
« Après, tout le monde commence à trouver son
équilibre et c’est tellement serré que c’est peut-être ça qui
permet aux satellites de combler le retard qu’ils avaient face aux
officiels, de moins faire la différence. C’est l’analyse que je
peux faire du pourquoi les usines ne font plus autant de
différences. Hier, je suis qualifié 7e à deux ou trois dixièmes :
ce n’est pas grand-chose. »
« Ça me fait plaisir. Je me sens pilote officiel mais presque
sans cette pression médiatique du vrai pilote Factory. En fait,
c’est tout bénef. »
Classement Grand Prix du Portugal MotoGP sur l’Autodrome International de l’Algarve à Portimão :
Crédit classement : MotoGP.com