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Via le site officiel MotoGP.com, nous avons assisté dimanche à la conférence MotoGP post-course du Grand Prix du Portugal à Portimão, qui a réuni Miguel Oliveira, Jack Miller et Franco Morbidelli.

Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Miguel Oliveira, sans la moindre mise en forme.


Félicitations Miguel ! On a pu voir à quel point vous étiez ému à la fin de la course. En quoi était-ce différent de la Styrie, et racontez-nous votre course, qui a dû vous paraître très longue…

Miguel Oliveira : « Oui, longue (rires) ! Cela la décrit bien. J’ai eu des émotions différentes car en Autriche il s’agissait d’un dépassement dans le dernier tour. J’étais là, en vue du podium, avec beaucoup d’adrénaline, et l’émotion était donc différente. Ici, il n’y a pas eu de bagarre : je suis parti premier et j’ai terminé premier. Il s’agissait de gérer l’émotion durant la longueur de la course, et avoir pu le faire est vraiment bien. »

Vous vous êtes échappé très vite. Avez-vous vous-même été surpris de cela ?

« Je n’ai pas voulu regarder mon tableau de bord prends les trois premiers tours car je voulais simplement me concentrer sur mon rythme et mes trajectoires tout en observant si quelqu’un essayait de plonger à l’intérieur. Lors de mon premier tour, j’étais déjà en 40.0 et j’ai pensé que c’était une bonne référence pour voir à quel point je pourrais aller plus vite ou moins vite. Puis j’ai eu un avantage d’une seconde et demie, et à partir de là j’ai juste essayé de le faire grandir peu à peu jusqu’aux 10 derniers tours où j’ai pu un peu commencer à gérer l’écart. »

Vous terminez 9e du championnat, à seulement 14 points du troisième…

Incrédule, Miguel Oliveira demande confirmation et sourit, un peu navré « C’est un championnat très serré. Je pense que cette saison, nous avons vu un format de courses différent mais aussi différentes sortes de compétitivités, en terme de pilotes et d’équipes. Vous pouvez voir maintenant des équipes d’usine et des équipes satellites remporter des courses et être sur le podium, et il devient beaucoup moins prévisible de gérer les weekends de course. Une chose est sûre, vous devez être à votre meilleur niveau tout le temps, et je prévois que ce sera encore plus dur l’année prochaine de se démarquer et d’être le leader. Mais je peux me tromper et c’est juste une supposition. »

Quel message souhaiteriez-vous faire passer au public portugais qui aurait dû être là aujourd’hui ?

« Le message est de remercier tout le monde, tous ceux qui ont regardé la course à la maison. C’était bien de remporter cette victoire lors du Grand Prix à domicile et je suis enchanté d’apporter cette victoire à tous les fans portugais. Voilà en gros ce que j’ai à dire. »

Après deux années passées chez Tech3, vous intégrez le team d’usine. Selon vous, qu’est-ce qui sera différent ?

« Concernant mon passage l’année prochaine, je pense que ce sera un passage difficile et, je le répète, cela ne sera pas plus facile. Mais en même temps, la différence est claire car nous aurons plus de personnes qui travaillent sur la moto et plus de personnes qui travaillent sur les petits détails. Cela ne veut pas dire que ce sera plus facile. Cela sera plus difficile mais cela pourra finalement m’aider à obtenir de meilleurs résultats. »

De quelle façon Guy Coulon et Alex Merhand ont contribué à votre performance d’aujourd’hui, car votre rythme était assez impressionnant ?

« Vous savez, une contribution normale. Je dirais qu’il s’agissait d’un Grand Prix quasiment normal en termes d’approche et de réglages. Nous espérions simplement avoir un bon feeling car il s’agissait d’un Grand Prix à domicile pour moi, et le team a pris ça de façon très personnelle et a voulu très bien faire. Je suppose que nous sommes arrivés avec un petit avantage car je connaissais le circuit, et en particulier lors de la FP1, j’ai pu leur fournir des informations peux être meilleur. Et c’était tout ! La contribution d’Alex et de Guy, mais aussi de toute la structure KTM qui est derrière nous, et de toute l’équipe, des mécaniciens au préposé aux pneus, tout le monde est important et est toujours une partie de ce succès. »

Cette victoire rappelle par certains aspects celle de Nicky Hayden à Laguna Seca en 2005, où les locaux avaient fini premier et deuxième. À quel point cette connaissance du terrain a-t-elle été importante ?

« Je suis d’accord pour dire que j’ai une connaissance de ce circuit différente, en particulier pour piloter avec le vent, mais je ne peux pas vraiment dire à quel point cela m’a avantagé car nous avons eu beaucoup de temps pour nous entraîner vendredi. La moto est très différente d’une moto de Superbike standard, et même simplement son pilotage très différent, donc je ne peux pas vraiment dire. Vous savez, Franco a couru ici il y a plusieurs années et il est sur le podium, alors que Jack n’a jamais couru ici, à l’exception de quelques tours en octobre. D’autres pilotes, dont certains avec beaucoup d’expérience, terminent derrière alors que d’autres qui n’ont pas d’expérience terminent devant. Donc je dirais qu’il s’agissait d’un Grand prix normal en termes de qui était venu là et qui ne l’était pas. »

Vous serez l’an prochain dans un team d’usine : à quoi vous attendez-vous ?

« En ce qui concerne le passage d’un team satellite à un team d’usine, comme je l’ai dit avant, je ne pense pas que les choses seront plus faciles. Actuellement, les motos sont les mêmes entre mon équipe et l’équipe d’usine, donc ça veut dire que je devrai gérer plus de choses en même temps. Mais je sens aussi que les ressources humaines d’un team d’usine sont un peu plus grandes. Je pense donc que ce passage est nécessaire si vous voulez être au sommet. »

KTM a remporté trois victoires cette année. Comment jugez-vous cela ?

« Terminer avec deux victoires est bien. Pol a obtenu plus de troisième places et de podiums lors de course difficile, et il a très bien géré cela dans des courses où j’ai terminé proche mais pas suffisamment pour monter sur le podium. Je pense cela est le plus… pas négatif, mais cela me laisse penser que nous aurions peut-être pu faire un peu mieux. C’est tout. »

Avant que la saison débute, que pensiez-vous qu’il serait possible de faire ?

« Pour moi, les émotions était partagées car je revenais d’une blessure et je n’avais pas piloté lors des trois dernières courses. Donc pour moi, il s’agissait seulement de débuter de façon calme, de prendre de l’expérience et de faire quelques kilomètres sur la moto. C’était tout ce que je m’attendais à faire, et de voir lors des courses si je pouvais faire un peu mieux. »

Vous êtes trois pilotes satellites sur le podium, ce qui n’était pas arrivé depuis 2004 au Qatar. Pensez-vous qu’à l’avenir un pilote satellite puisse remporter le championnat ?

« Oui. C’est le format des choses et cela dépend vraiment de comment le constructeur construit la moto et gère les équipes. Il est possible d’avoir le même matériel dans un team d’usine dans un team satellite, et c’est alors aux pilotes de faire le travail. Bien sûr, ce ne sera pas une surprise si à l’avenir nous avons un pilote satellite champion du monde car cela dépend vraiment de comment l’équipe approche les choses. Actuellement, je ne vois pas de raison qui empêcherait un team satellite de mieux performer qu’un team d’usine, en particulier l’année prochaine où il n’y aura pas de développement important sur les motos. L’expérience acquise cette année paiera et permettra de bien régler les petits détails pour performer encore mieux l’année prochaine. »

A quelle position auriez-vous pu finir au championnat si vous n’aviez pas été mis au sol par deux autres pilotes ?

« Je ne sais pas. Je termine à 14 points de la troisième place mais c’est évidemment très facile de regarder en arrière maintenant et de se dire « si je n’avais pas chuté ici ou là ». Ce n’est pas comme ça qu’on analyse un championnat. Nous devons tirer le maximum de chaque course, et si nous chutons ce n’est pas de chance mais nous devons regarder la prochaine. »

Quels sont vos objectifs pour l’année prochaine ?

« En ce qui concerne les attentes pour l’année prochaine, je suis optimiste ! Je ne sais pas vraiment quel est l’objectif réalisable mais je vais débuter une nouvelle aventure, qui sera de m’adapter à nouvelle équipe et j’espère pouvoir me battre plus souvent pour le podium. »

Comment jugez-vous cette saison 2020 en général ?

« Je dois dire que c’est un privilège. C’est une bonne saison car nous sommes restés assis à la maison après que le Qatar a été annulé, et semaine après semaine, le scénario a empiré et on ne pouvait plus voir la lumière au bout du tunnel : Tout était annulé. Mais Dorna a fait du bon travail, de l’excellent travail, en montant un championnat. Bien sûr, ce n’est pas idéal mais c’est ce que nous avons. Simplement pouvoir faire notre travail est fantastique car en ce moment il y a des personnes beaucoup beaucoup moins bien loties que nous. »

Classement  Grand Prix du Portugal MotoGP sur l’Autodrome International de l’Algarve à Portimão :

Crédit classements : MotoGP.com

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