Pol Espargaró n’a certes rien perdu de son enthousiasme d’avoir retrouvé la RC16 KTM, même en rouge avec GASGAS écrit dessus, et son sourire est toujours aussi carnassier lorsqu’il est dans son box Tech3 avec son chef mécanicien préféré. Cependant, à Portimao, il a compris qu’il était encore, dans la hiérarchie, au même niveau qui était le sien durant ces deux dernières années chez Honda. Le dernier test sur ce tracé qui sera aussi celui du premier Grand Prix qui lancera la saison dans moins de dix jours l’a averti qu’il y avait du chemin à faire pour rejoindre les deux autres constructeurs européens, qui font également briller les couleurs de l’Italie en MotoGP. Un parcours qui commencera notamment après le Grand Prix d’Espagne à Jerez, si on écoute bien ses propos…
A Valence, Pol Espargaró était extatique, en Malaisie, il était souriant, et après deux jours à Portimao, dernière étape de cette intersaison, l’Espagnol était satisfait, mais sans plus. 18è à une seconde du champion du monde Francesco « Pecco » Bagnaia sur sa redoutable Ducati, il avait de quoi penser à sa marge de progression qui lui permettrait de sortir du fond du peloton : « nous n’étions pas super rapides sur un tour, mais par rapport au premier jour, nous nous sommes beaucoup améliorés », note l’Espagnol qui a relégué son rookie de compatriote comme équipier Augusto Fernandez à sept dixièmes. Et il ajoute : « nous ne sommes pas là où nous voulons être. Je me sentais beaucoup mieux en Malaisie et je me sentais plus fort là-bas sur un tour et sur la distance ».
Pol Espargaró : « nous aurons certainement beaucoup de travail à faire lors des essais de Jerez après le Grand Prix en mai«
Une dernière remarque qui fait mal dans le clan du groupe Pierer Mobility qui avait considéré le précédent voyage à Sepang comme un rendez-vous raté qu’il fallait rectifier en Algarve. Mais ça n’a pas été vraiment le cas. Et pour quelle raison ? Pol Espargaró répond : « j’ai des problèmes, surtout dans ces conditions, ça vient d’un manque de grip latéral. Il n’y a presque pas d’adhérence latérale ici et j’ai plus de problèmes avec cela que mes collègues. C’est un gros souci pour nous ici, surtout avec le pneu tendre. Avec le composé moyen, ce n’est pas un si gros problème ».
Puis il en vient à la performance réalisée par Brad Binder chez KTM : « Brad a réussi à faire un tour très rapide, mais ce qu’il a fait, à part ça, était de mon niveau. Nous devons nous améliorer. Un tour rapide, c’est bien, mais nous devons aussi être bons en course ».
Pol Espargaró poursuit : « d’accord, vous apprenez aussi des mauvais jours. Nous sommes maintenant à une seconde du meilleur temps, un temps record d’ailleurs. Mais mon ressenti n’était pas vraiment bon ». Puis il termine avec cette mention qui semble révéler que tout n’est pas encore tout à fait prêt au sein de la famille de Mattighofen : « nous aurons certainement beaucoup de travail à faire lors des essais de Jerez après le Grand Prix en mai. Mais nous devons encore attendre. Les courses sont les courses et nous devons commencer la saison maintenant ». Un sentiment et un discours que l’on pourrait presque confondre avec celui qui est entendu chez Honda.
MotoGP, Test Portimao J2 : chronos
Crédit classement motogp.com