Ce dimanche 7 novembre 2021, Pol Espargaró a répondu aux questions des journalistes depuis l’Autodrome International de l’Algarve à Portimão, au terme de la deuxième journée du Grande Prémio Brembo do Algarve.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote espagnol, arrivé en sixième position dimanche au Portugal.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Pol Espargaró sans la moindre mise en forme.
Pol, dans quelle mesure le fait de partir large avec Iker Lecuona a compromis votre course ? Vous avez affiché un rythme très solide en fin d’épreuve, mais il est évident que vous étiez descendu trop bas dans la hiérarchie après cette incartade pour viser un meilleur résultat…
« C’est vrai que cela a tout compromis, car j’étais vraiment fort et je pensais vraiment pouvoir me battre pour le podium. C’était la première fois que j’essayais le pneu dur à l’arrière, et je commençais vraiment à bien gagner en confiance avec cette monte lors de la course. »
« Mais aujourd’hui Iker était comme électrisé : Il arrive presque à la fin de sa carrière en MotoGP, il réalise un bon weekend, et aujourd’hui il s’est montré beaucoup trop excité et j’en ai fait les frais. J’ai perdu le contact avec lui, ainsi qu’avec les deux Ducati satellites qui roulaient avec moi, mais aussi avec Fabio Quartararo. »
« Quatre pilotes m’ont dépassé en un claquement de doigts, et ensuite cela n’a pas été simple de reprendre le rythme car Fabio a chuté, Iker est parti large, etc. Mais dans l’absolu la course a été bonne. J’ai pu être rapide et fort, et cela a un certain retentissement sur le championnat au final, dans le sens où je suis désormais dixième au classement, et que je peux viser la huitième place si je m’en sors bien à Valence. »
Le pneu hard a-t-il au final répondu à vos attentes ?
« Il a plus que répondu à mes attentes ! Le seul problème avec cette gomme c’est qu’il faut plus de temps pour bien identifier l’endroit où on peut attaquer. Durant tout le weekend, je n’avais pu l’essayer que sur un tour. Takaaki Nakagami l’avait essayé ce matin et avait fait quelques tours avec, et Álex Márquez l’avait lui aussi utilisé hier durant sept ou huit tours. »
« Pour ma part, j’ai pris le départ de la course en faisant un peu un saut dans l’inconnu. Les premiers tours ont donc été un effrayants. J’ai pris quelques tours pour bien appréhender cette gomme, et au bout d’un moment je me suis dit que c’était bon et que je pouvais attaquer, et d’emblée j’ai été rapide. »
Pour quelle raison ne l’aviez-vous pas essayé plus tôt dans le weekend ?
« Les techniciens de chez Michelin nous ont en fait dit que ce n’était pas un pneu qui conviendrait. On nous a fait comprendre que celui-ci était trop dur pour nous. Mais allez savoir pourquoi, je l’ai essayé et il a fonctionné à merveille. Vous savez, ce qu’a fait Álex Márquez ce weekend est très bien, non seulement pour lui en termes de résultats purs, mais aussi pour nous car il nous a tous incités à utiliser le hard, et grâce à cela nous avons tous bien performé. »
Cela doit être difficile d’y voir clair au niveau des pneus si on vous dit qu’une spécification ne fonctionne pas pour vous alors qu’au final c’est le cas…
« Oui, c’est difficile. Quand vous regardez sur le papier les différents composants qui sont à votre disposition, vous pouvez être leurré par les différentes appellations. On aurait par exemple tendance à penser que le pneu dur est difficile à monter en température, mais dans les faits étant donné qu’au début il a tendance à patiner, la température monte assez rapidement du fait des frottements. »
« Ce sont des choses qui sont difficiles d’avoir spontanément à l’esprit, mais pourtant concrètement c’est bien ce qu’il se passe une fois qu’on chausse telle ou telle gomme. Je ne dis pas que c’est toujours le cas, le pneu dur est généralement bel et bien plus difficile à faire chauffer que le tendre ou le medium, mais ici ce ne fut pas le cas et nous avons été au contraire plutôt rapides, ce qui explique notre bonne tenue en course. »
.