Ce dimanche 7 novembre 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis l’Autodrome International de l’Algarve à Portimão, au terme du Grande Prémio Brembo do Algarve.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui a terminé 5e et remporte ainsi le titre de premier pilote indépendant 2021.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Johann Zarco : « Une bonne confirmation de la vitesse durant le weekend. Et en course, le feeling était plutôt bon et j’ai même pu croire que je pourrai me battre pour le podium. Le rythme avec le pneu arrière dur pouvait être un avantage lors des cinq derniers tours, et j’étais en train d’utiliser cet avantage, ou au moins d’essayer, car j’avais confiance avec. Puis il y a eu le drapeau rouge, et OK, j’ai obtenu la cinquième place. Quoi qu’il en soit, je suis heureux ! Je pense que Mir confirme bien que c’est un champion du monde : il a été très fort durant tout le week-end et il a montré qu’il en voulait, et avec les 20 points d’aujourd’hui il sauve la troisième place globale. Donc cette sorte de petite lumière s’est éteinte pour cette année, mais je pense quand même que se battre pour le top cinq ou le top quatre est un bel objectif à garder à l’esprit, car après les courses difficiles que j’ai eues, je suis maintenant heureux d’être à nouveau fort. Clairement, je perds trop de temps au départ et dans le premier tour : peut-être que je manque un peu de confiance dans les premiers virages du premier tour pour attaquer vraiment avec l’avant et peut-être ai-je peur de chuter. D’autres pilotes ont davantage de feeling dans ce domaine et ils peuvent sans doute essayer un peu davantage, et quand ils essaient et que ça se passe bien, ils me bloquent et je ne peux pas prendre un bon rythme immédiatement. C’est le point faible et j’essaie vraiment de forcer là-dessus. J’essaie de tout analyser et je ne fais pas de plus mauvais départs qu’en début d’année, c’est vraiment les autres qui ont fait une énorme amélioration, et je n’ai pas encore obtenu cette amélioration. Simplement en regardant à la télévision, on dirait que je fais moins bien qu’en début d’année, mais nous avons regardé toutes les datas et ce sont les autres qui ont quelque chose de plus. C’est donc dommage car aujourd’hui, comme je me sentais bien, j’ai raté une belle chance de podium à cause de ses deux premiers tours, ou du départ et du premier tour. Mais au moins, me sentir bien en fin de course et me sentir plus frais physiquement car le feeling est de retour, c’est très positif pour finir la saison de cette façon et pour aller à Valence la semaine prochaine. Donc je suis heureux et je dois être heureux ! »
Pourquoi avez-vous changé de pneu arrière sur la grille en passant du médium au dur ?
« On avait planifié de mettre l’arrière dur car hier j’avais vu beaucoup de pilotes être bien avec. Je n’avais pas eu l’occasion de l’essayer, mais connaissant ce pneu et avec l’expérience du mois d’avril, je croyais que ce pneu pouvait bien fonctionner pour moi. Et avec le manque de vent et les bonnes températures d’aujourd’hui, j’étais confiant de pouvoir utiliser ce pneu. Dès le départ, il a très bien fonctionné, donc j’étais satisfait de cela et très enthousiaste à l’idée qu’il pourrait m’aider en fin de course. Je m’attendais à avoir un plus gros avantage avant, mais cela n’est pas venu car les autres pilotes allaient très vite, mais au moins il a bien commencé et le choix était bon. C’était un bon choix qui offrait une chance de podium. »
Mais cela ne vous a pas aidé à avoir plus de confiance au départ : Là, seul le pneu avant compte ?
« Oui, exact. Je suis toujours prudent pour voir comment le pneu se comporte, mais à la façon dont le pneu se comportait aujourd’hui, il était prêt. »
Tu es assuré de la place de meilleur pilote indépendant. Cela veut dire quelque chose, pour toi ?
« Oui, cela reste quand même une confirmation de constance et de bonne capacité, parce que c’est la troisième fois que je chope ce titre. Et c’est mieux que rien ! Disons que j’ai été obnubilé par le titre : J’ai rêvé de ça et j’en étais tellement proche que Independant Rider ça n’a presque aucune signification quand je joue un titre mondial. Mais finalement, d’avoir voulu viser si haut parce que j’en avais les capacités et l’opportunité, disons que je récolte quand même les petits prix prestigieux. »
Tu viens d’enchaîner deux cinquième places. Ça confirme ton retour en forme après une période un peu compliquée ?
« Oui, c’est ça qui est bon parce que c’est clair qu’il y a eu une phase ultra difficile, difficile et longue à expliquer, donc ce n’est pas le moment. Mais c’est bon d’arriver à remettre les pendules à l’heure et retrouver ma performance. Après, le cap (pour arriver) à Bagnaia, je l’aimerais bien mais lui aussi a fait un pas en avant et a confirmé sa vitesse. Ça donne envie et il faut que j’y arrive aussi ma façon, parce que vouloir faire à sa façon, finalement, ça ne me réussit pas assez. »
Gagner le titre des pilotes indépendants avec une moto semi-officielle a-t-il été plus facile que chez Tech3 ?
« J’ai souvenir qu’avec Tech3, surtout en 2018, il y
avait ce combat au niveau des points avec Petrucci, qui a quand
même eu de belles saisons avec certains podiums. Là, oui, presque,
parce que tu peux jouer un top trois ou même un titre mondial avec
la moto, donc on peut le dire comme ça. Mais quand tu es en
difficulté, tu te rapproches à tout ce que tu peux, et je trouve
que ce titre reste quand même un peu emblématique, donc je le
prends.
En réfléchissant, c’était Aleix (Espargaró) qui jouait cette
place avec moi sur la fin de l’année, mais il n’y a pas que nous,
Pramac, qui sommes bien armés : Il y a le team LCR qui a deux
pilotes de renommée et des bonnes motos, donc ce n’est pas un petit
titre. Il y a quand même des bons calibres dedans. »
Pourquoi, au moment du départ, les premières secondes se passent souvent mal ?
« Comme je l’ai dit en anglais, on a bien bien analysé et je ne pars pas moins bien qu’en début d’année. Ce sont les autres qui partent vraiment mieux ! Ils ont franchi un cap de 2/10 et comme en fait on est tous regroupés sur une ligne, ces 2/10 sont vite trois places et c’est dur de les récupérer, surtout qu’en plus j’ai un petit manque de confiance et je n’arrive pas à placer la moto comme je veux dès les premiers virages pour rattraper le temps perdu. J’ai essayé plein de choses pour pouvoir progresser, on a les datas, mais ça ne rentre pas si facilement. Mais clairement, j’ai en fait même gagné 1/10 par rapport au début de l’année, mais les autres ont gagné trois ! »
Résultats du Grand Prix de l’Algarve MotoGP à Portimão :
Crédit Classement : Motogp.com
