Ce dimanche 7 novembre 2021, Pecco Bagnaia a répondu aux questions des journalistes depuis l’Autodrome International de l’Algarve à Portimão, au terme de la deuxième journée du Grande Prémio Brembo do Algarve.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote italien, auteur de son troisième succès cette saison, cette fois-ci au Portugal.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Pecco Bagnaia sans la moindre mise en forme.
Pecco, vous avez livré une course incroyable aujourd’hui. Vous avez piloté tel un métronome en faisant preuve d’une régularité exemplaire dans vos chronos. De l’extérieur c’est bien simple : Votre prestation a semblé parfaite…
« Je suis très content car je
pense qu’il s’agit là de mon meilleur weekend en MotoGP, et j’ai
pris beaucoup de plaisir sur toutes les séances. Quand vous vous
sentez aussi bien sur votre moto, tout devient plus facile. Je suis
très content du travail abattu, surtout en comparaison de notre
performance du mois d’avril. »
« Il y a sept mois, j’avais déjà fini en deuxième position, mais là j’ai vraiment senti que j’étais compétitif. C’est vraiment un motif de satisfaction, même si cette course a peut-être été plus difficile au début car j’ai rencontré plus de problèmes que d’habitude avec le pneu avant par rapport à d’autres courses. Au départ j’ai donc essayé d’attaquer, mais à chaque fois que je m’inclinais sur la gauche, je sentais que l’avant avait tendance à se bloquer, mais cette sensation a fini par disparaître tour après tour, et au final je suis très content d’avoir remporté cette course. Par ailleurs je suis aussi très content que nous ayons remporté le championnat des constructeurs, c’est vraiment une bonne chose. »
Cette nouvelle victoire vous conforte également dans votre statut d’homme fort de cette fin de championnat. Le fait d’être parvenu à vous relever de votre chute survenue lors de Misano-2 et de vous imposer de nouveau ici confirme votre bonne dynamique, que vous allez essayer à coup sûr de prolonger en début de saison prochaine…
« Il faut être honnête : Je n’ai pas perdu le championnat à Misano. J’avais en effet perdu beaucoup de points avant cela. J’ai tardé à obtenir mes premières victoires, mais au moins c’est vrai que cela constitue pour nous une très bonne base pour l’an prochain. Nous avons travaillé très dur sur notre machine, et je pense que pour 2022 nous allons bénéficier d’un très bon rythme avec celle-ci. »
A quel point le Pecco du début de saison est-il différent de l’actuel, celui qui gagne des courses ? Est-ce que cela a été difficile de changer votre style de pilotage et votre approche de la course depuis vos débuts ?
« Franchement j’ai rencontré beaucoup de difficultés, car hormis quelques exceptions au début j’étais en difficulté à peu près partout. Quand j’étais rapide je l’étais vraiment, mais le reste du temps j’étais lent et j’étais victime de chutes diverses, sans vraiment savoir pourquoi. Je ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé ces deux dernières années, mais quand je suis arrivé au sein de l’équipe d’usine j’ai eu des sensations différentes sur la moto. »
« L’atmosphère dans le garage était très bonne, et c’est quelque chose que j’ai vraiment apprécié. Je me suis aussi beaucoup entraîné cet hiver au niveau physique, et cela m’a vraiment permis de faire un bond en avant en termes de performance. Je suis donc très content du pas en avant que nous avons effectué, et je pense que nous avons fait ce qu’il fallait pour être compétitif, et la base est là pour l’année prochaine. »
Fabio Quartararo a déclaré avoir pu rouler beaucoup plus librement ce weekend maintenant que le titre a été attribué. Est-ce que vous avez ressenti cela aussi ?
« Sincèrement je pense que je suis dans les mêmes dispositions que quand j’étais à Misano. A Misano j’ai chuté, mais là ça n’a peut-être pas été le cas car je n’avais pas le pneu dur à l’avant [rires]. Mais franchement mon état d’esprit n’a pas changé comparé à Misano, car là-bas mon idée était simplement de repousser l’échéance pour le championnat, mais je m’étais déjà fait une raison sur mes chances de remporter ce dernier. »
« Je suis sûr que si je m’étais imposé à Misano, Quartararo n’aurait pas chuté aujourd’hui. Tout est bien comme ça, et tout ce que je peux dire c’est que j’avais roulé jusque-là sans avoir la pression du championnat, donc rien n’a vraiment changé ici. »
« J’étais dans les mêmes dispositions qu’à Misano »
Si vous n’aviez pas chuté à Misano, la situation serait tout de même tout autre au championnat, car vous seriez revenu potentiellement à 13 points de Quartararo au classement…
« Cela ne s’est pas passé comme ça, mais il nous faut être réaliste. Je suis quelqu’un d’optimiste, et je préfère toujours voir le bon côté des choses. C’est la vie, et c’est très bien que cela se soit passé comme cela. »
Ducati a remporté aujourd’hui le titre chez les constructeurs. Quel rôle a joué la moto aujourd’hui, ainsi que ces dernières années avec toutes les améliorations qui lui ont été apportées ?
« Je pense que nous avons bénéficié d’une année supplémentaire pour nous concentrer sur ce qui était plus ou moins la même moto. Pour moi ce fut bénéfique car j’ai vraiment compris comment mieux la piloter. Après, c’est sûr que si on compare à ma moto de l’an passé, j’ai plusieurs changements dessus, mais dès le début de la saison j’ai eu de bonnes sensations. »
« Je pense que c’est la même chose pour Jack Miller : Nous avons beaucoup travaillé, et à présent avec plus ou moins la même moto, nous parvenons à des résultats bien différents. Nous sommes en effet plus forts au freinage ainsi que dans les virages, je pense donc que nous avons fait du très bon travail pour cette année, et c’est aussi quelque chose de bien pour les ingénieurs qui vont bénéficier d’une très bonne base sur laquelle travailler en vue de la saison prochaine. En définitive je pense que nous avons accompli un travail énorme cette année. »
Lors de la course Moto3 nous avons été témoins d’une manœuvre très dangereuse d’un pilote, qui fera ses débuts la saison prochaine en MotoGP [Darryn Binder a en effet accroché l’arrière de la moto de Dennis Foggia, ce dernier qui défendait ses chances de titre face à Pedro Acosta dans la catégorie des quarts de litre]. Pensez-vous que ce type d’accident puisse remettre en question la sécurité l’an prochain dans la catégorie ?
« Je pense qu’à l’instar de la Formule 1, nous devrions avoir un système de Super Licence, qui détermine votre capacité à passer dans la catégorie supérieure. Aujourd’hui ce dont nous avons été témoins est quelque chose de finalement très normal, car nous avons vu beaucoup de manœuvres de ce type de la part de Darryn Binder. Ce n’est pas spécialement bien que je m’exprime de la sorte sur un autre pilote, mais l’an prochain il sera avec nous, sur des motos bien plus puissantes, et c’est un sujet sur lequel les organisateurs doivent vraiment réfléchir je pense. »
« Nous avons vu beaucoup de manœuvres de ce type de la part de Darryn Binder »
Ne pensez-vous pas qu’il devrait être sanctionné de deux courses de suspension comme ce fut le cas à Austin pour Deniz Öncü ? Ce n’est en effet pas la première fois que Darryn Binder se rend coupable de tels agissements…
« Il ne reste plus qu’une course à disputer. Je ne fais pas partie des gens qui décident de ce genre de choses, et je suis d’ailleurs chanceux de ne pas avoir à prendre de telles décisions. »