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Pol Espargaró est, chez Honda, et dans cette période tendue de négociation des contrats en vue de 2023 et au-delà, dans une position aussi scabreuse que celle d’un Jack Miller chez Ducati. C’est peut-être même encore plus délicat pour l’Espagnol qui évolue sous les couleurs Repsol et qui n’a pas proposé à son employeur comme l’a fait l’Australien le plan B de continuer dans son giron au sein du team satellite. Et puis, il faut aussi plus de résultats aux avant-postes puisque la rumeur dit que son concurrent pour la RC213V n’est autre que le Champion du Monde en titre Fabio Quartararo. Sur cette situation, la pression qu’elle engendre et ses perspectives, le cadet d’un Aleix qui est maintenant un vainqueur en MotoGP fait le point…

Pol Espargaró a été l’invité de ‘La Caja de DAZN’, un espace dans lequel les pilotes découvrent différents objets liés à un moment de leur vie ou de leur carrière sportive qui donnent lieu à une conversation intéressante avec Ernest Riveras, responsable de la conduite de ce programme spécial. Mais ce qui a retenu l’attention dans ce moment médiatique, c’est la façon dont Pol Espargaró voit la suite de sa carrière. Une préoccupation qui ramène à la brûlante actualité du marché des transferts en pleine ébullition.

D’abord, l’Espagnol est fidèle à lui-même lorsqu’il aborde le thème en faisant son propre bilan et son autocritique : « l’équipe Repsol Honda est la meilleure équipe non seulement à cause de son histoire, qui est évidemment la meilleure du MotoGP, mais aussi parce que lorsque vous portez ces couleurs et si tu ne gagnes pas, si tu n’es pas au top. Je veux dire, comment puis-je être sur cette moto et ne pas être en tête des courses ? ». Au vu de ce qui se passe avec la RC213V, on pourrait trouver beaucoup d’excuses à Pol Espargaró, mais il ne s’en cherche pas. Car il ne s’en est jamais cherché de toute sa carrière qu’il prend à cœur : « ici, il y a beaucoup de pression, pour deux choses : la première c’est qu’il faut avoir un bon résultat, il faut être rapide, il faut montrer qu’on en vaut la peine. La seconde c’est ce que les autres sports n’ont pas : le fait de risquer sa vie ».

Pol Espargaró

Pol Espargaró : « quand je n’ai pas fait une bonne course, c’est comme si je n’avais pas le droit de profiter de ma vie« 

« Malheureusement, notre travail nous donne du bonheur, également dans de nombreux autres secteurs, mais quand je n’ai pas fait une bonne course, c’est comme si je n’avais pas le droit de profiter de ma vie, de ma vie privée, de ma vie sociale, de mes amis… Je suis très exigeant envers moi-même, et quand j’échoue, souvent je ne suis pas capable de profiter de tout ce que la vie me donne. Cette compétitivité et cette angoisse de ne pas bien le faire vont à l’intérieur, et c’est très compliqué à gérer » analyse Pol Espargaró.

Cependant : « je me sens parfait, dans le meilleur moment de ma carrière sportive, mais les blessures coûtent désormais plus cher pour les récupérer. J’aimerais prolonger ma carrière sportive de 5 ans de plus à un très bon niveau » lance le pilote qui a actuellement 30 ans. Ce dernier rassure également sur ses actuelles relations avec un Marc Marquez avec lequel il a eu maille à partir dans sa jeunesse… « A cette époque, j’avais 19 ou 20 ans, tu es encore un enfant, et quand tu concoures à ce niveau, que tant de gens te voient et en plus que la presse crée une polémique, tu prends très mal les choses et tu dis des choses qui ne sont pas à leur place. Maintenant, avec le temps, je le vois et je n’aime pas les choses que j’ai vues sur moi-même, qui vous font maintenant grandir et apprendre, c’est pourquoi vous mûrissez. Mais ce sont des moments que je n’ai pas appréciés et je ne les ai pas aimés pour ça, parce que je pense que ce n’était pas juste pour nous deux ».

« Pendant toutes ces années de MotoGP où nous nous sommes battus l’un contre l’autre, les choses se sont calmées et nous avons eu une très bonne relation. Si un jour il y a une tension, je ne pense pas que les choses seront comme avant. J’ai assez de maturité pour affronter ça d’une manière différente. Je suis capable, sans intermédiaires, d’aller lui parler et d’éclaircir les choses avant qu’elles ne grossissent ». Et il termine : « j’ai atteint un point dans ma carrière sportive où je peux être fier de ce que j’ai atteint et je suis heureux et calme ». Mais il n‘est pas encore temps de raccrocher.

Pol EspargaroMarc Marquez

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