Pol Espargaró a vécu une nouvelle déception à Austin sur sa Honda ce qui lui a valu une nouvelle remarque de la part du team manager de l’équipe au couleurs de Repsol Alberto Puig : « du côté négatif, Pol n’a malheureusement pas obtenu le résultat que nous attendions tous ». Silverstone n’aura été finalement pour le cadet d’Aleix qu’un cours répit dans une saison qui restera marquée par la déception, à moins d’un revirement dans les trois Grands Prix qui restent à disputer cette année. Dans tous les cas, l’équipier de Marc Marquez assure qu’il fera face.
Pol Espargaró continue à souffrir dans ce qui est sa première année comme pilote officiel Honda. Il se doutait bien que s’adapter à la RC213V ne serait pas simple en quittant sa RC16 badgée KTM, mais tout de même… Il n’imaginait pas vivre un tel calvaire. Après 15 courses, Silverstone est son seul moment fort. L’Espagnol a pris la pole position, a mené le Grand Prix et a finalement terminé cinquième. Sinon il a aussi une septième place à Misano 1 et deux huitièmes positions à Qatar 1 et au Mans à présenter.
Pendant ce temps, son équipier Marc Marquez, qui a commencé l’année avec deux Grands Prix de retard et qui fait son office avec encore un bras et demi, a remporté deux victoires. La dernière étant Austin, pour le gain d’un Grand Prix des Amériques que Pol Espargaró a terminé seulement dixième, à 20s du leader après pratiquement autant de tours accomplis en course.
Pour un ancien Champion du Monde de Moto2, qui est loin d’en être à sa saison de rookie, c’est assez déprimant. Il ne le nie pas, mais il n’est pas du genre à craquer : « je ne suis pas quelqu’un qui abandonne dans une situation difficile », a-t-il déclaré sur Motorsport-total. « Je ne suis pas un lâche. Je fais face à ces problèmes et je veux améliorer la situation. Si nous pouvons le faire, le sentiment sera meilleur ».
« Quoi qu’il arrive, le week-end dernier appartient au passé » ajoute-t-il. « Quand je me lève le matin, j’ai aussi faim que le premier jour avec la Honda. Pour moi, la mentalité est toujours la même. J’essaie toujours de faire mieux. J’essaie toujours de rester motivé. Chaque week-end est bien sûr différent. Vous devez prendre des décisions différentes. C’est un processus d’apprentissage. Nous devons apprendre avec l’équipe et mieux nous connaître ».
Pol Espargaró : « quand j’ai des problèmes, je ne sais parfois pas quoi faire »
Car tout en est encore là entre Pol Espargaró et Honda : il faut se construire une expérience commune : « je manque encore de beaucoup de connaissances sur la Honda. Quand j’ai des problèmes, je ne sais parfois pas quoi faire. Il n’y a pas assez de temps. Lors des essais, je peux venir aux stands, y réfléchir et ensuite essayer de rouler différemment. Ce n’est guère possible en course si vous vous battez avec d’autres pilotes. Cela signifie que je ne peux pas adopter immédiatement un style de pilotage différent. C’est pourquoi je dois mieux connaître la moto pour pouvoir utiliser toute l’électronique et aussi mieux mettre en œuvre mon style de pilotage ».
Au vu des épreuves traversées, il faut au moins espérer qu’elles seront utiles pour mettre en place une nouvelle dynamique en 2022, année où une nouvelle moto est promise par la marque. Une échéance qu’attend avec grand intérêt un Pol Espargaró qui avoue travailler en secret avec les ingénieurs qui sont opportunément presque ses voisins de palier : « j’ai de la chance que les ingénieurs japonais soient en Andorre pendant les courses européennes », déclare ainsi Espargaró qui rappelle où est son pied à terre. « J’ai souvent rencontré les ingénieurs et nous avons discuté de ce qui ne va pas et de la façon dont nous pouvons nous améliorer. À la maison, j’ai également analysé les données pour que je puisse m’améliorer ». Jusque dans ses foyers, Pol Espargaró travaille pour s’en sortir.
