Cinq chutes répartis sur les trois jours du Grand Prix de Saint Marin, puis une autre lors du lundi du test à Misano, ce n’est rien de dire que Pol Espargaró a eu l’occasion d’évaluer le calibre des graviers des voies de dégagement du circuit qui porte aussi le nom de Marco Simoncelli ces derniers jours. Une mauvaise série qui a préoccupé son patron sur le terrain Herve Poncharal. Il a ainsi rappelé que son pilote revenait de graves blessures. Ceci alors que KTM cherche à libérer une place parmi ses quatre RC16 pour en donner une à Pedro Acosta en 2024. Alors que la longue et éprouvante campagne loin du Vieux Continent va débuter dans dix jours avec l’inédit Grand Prix d’Inde, le cadet des Espargaró fait le point après cette douloureuse escapade sur les bords de l’Adriatique …
Pol Espargaró a chuté lors du dimanche du Grand Prix de Saint Marin, pour ce qui était sa cinquième figure imposée par la loi de la gravité, puis a remis ça lors du test de lundi sur le même circuit au cours de la séance du matin. Il s’y est classé douzième, puis il n’a pas participé à celle de l’après-midi, n’aggravant ainsi pas son score de six accidents au total des quatre jours passés sur le site.
Sur ce bilan global, Pol Espargaró a commenté : « tout a commencé à se plier un peu vendredi. Je voulais aller directement en Q2. J’ai perdu ça pour 24 millièmes. Quand je suis allé faire le chrono, j’ai commis deux erreurs samedi et j’ai dû partir dernier. Quand vous partez dernier, la course est terminée ». Cependant, parmi ses accidents, il y en a un dont il se dit plus victime que responsable : « le dimanche matin, le pneu s’est bloqué au premier point de freinage. Quelque chose d’étrange qui, je pense, n’est pas notre faute ou de la faute de l’équipe, mais quelque chose d’extérieur ».
Puis il ajoute : « mais tout le reste c’est la recherche de la limite dans la courbe. Dans ce cas, les erreurs, c’est pour apprendre. Et l’apprentissage que je n’ai pas eu durant toute l’année doit arriver à un moment donné. Évidemment, j’ai besoin de temps. J’ai la vitesse. J’ai de la vitesse, je dois tout mettre en place et comprendre le format ». Des mots qui rappellent l’ambiance actuelle chez KTM, où Augusto Fernandez, Jack Miller et lui-même doivent faire leur preuve pour garder leur place face à Pedro Acosta, alors qu’ils ont pourtant un contrat qui devrait leur apporter la sérénité.
« Pol Espargaró a subi trop de chutes ce week-end »
Sur le test du lundi, accompli seulement le matin, l’Espagnol a commenté : « je n’avais pas l’intention d’essayer de nouvelles choses, parce que je dois d’abord comprendre ce que j’ai maintenant. C’était le premier jour où je revenais à mon style de pilotage, que j’aime. Jusqu’à présent, je copiais ce que faisaient les autres pilotes. Et cela génère un peu de doutes et de limites dans votre pilotage. Je me suis concentré sur la compréhension de la moto ce matin, sur la prise de recul par rapport à ce que je faisais, et cela a très bien fonctionné pour moi ». Malgré une chute qui a aussi été une belle frayeur : « au virage 11, je suis arrivé vite, la moto tremblait un peu et quand je suis arrivé aux virages 12 et 13, je n’avais pas de freins. J’ai freiné, mais rien ne s’est passé et je me suis jeté da la moto parce que j’étais rapide et je ne pouvais pas l’arrêter« …
Et du côté du box, comment analyse-t-on la situation de Pol Espargaró ? Le team manager Nicolas Goyon répond, en commençant par le Grand Prix de Sant Marin : « Pol Espargaró a subi trop de chutes ce week-end, ce qui n’a pas aidé à renforcer sa confiance. La course a été difficile pour lui, il a beaucoup souffert physiquement, et il a chuté, ce qui est une énorme déception pour lui ».
Le Français termine avec le test sur le même tracé de Misano : « c’était très important pour lui car c’était la première fois depuis sa blessure qu’il pouvait avoir le temps d’analyser et de comprendre les directions prises par les pilotes de Pierer Mobility depuis mars. Il a essayé un peu d’ergo pour l’aider à se sentir mieux sur la moto, et c’était très bien dans l’ensemble. Il a chuté une fois, mais il a poussé, testé ses limites, et c’est exactement ce qu’il doit faire pour revenir là où il était avant. C’était une journée positive ». Après deux meetings consécutifs, la dizaine de jours qui séparent les protagonistes du prochain rendez-vous MotoGP en Inde ne seront pas de trop pour recharger les batteries …