Depuis Aragón, Johann Zarco n’a plus droit de cité dans une usine KTM pour laquelle il reste tout de même employé jusqu’à la fin de l’année. Mais c’est pour rester sagement à la maison en attendant que le bail se termine. Une fin qu’il a, en revanche, lui-même fixé au soir du Grand Prix d’Autriche, en demandant aux Autrichiens de ne pas aller au bout des deux ans initialement prévus. Un saut dans l’inconnu pour le Français ; et sans filet. Depuis, il cherche un avenir pour 2020. Mais voilà qu’une porte s’ouvre chez Honda, pour carrément terminer la saison. Il ne sera cependant pas si simple de la franchir…
C’est une certitude maintenant confirmée par l’intéressé lui-même, Honda ne verrait aucun inconvénient à ce que Johann Zarco grimpe sur la RC213V version 2018 de Takaaki Nakagami, dans l’éventualité où celui-ci se décide pour une mystérieuse opération à l’épaule dès le lendemain de son Grand Prix du Japon. Dit comme ça, voici une opportunité inespérée pour le tricolore de se remettre dans la mêlée.
Cependant, ce n’est pas si simple. D’abord, il faudrait que le pilote japonais confirme cette intervention. Ce qui n’est pas encore fait. Ensuite, pourquoi grimper sur une Honda pour trois courses ? La RC213V est considérée comme au moins aussi amicale qu’une KTM RC16 et assurément loin de la convivialité d’une Yamaha. Une usine d’Iwata qui, du coup, lui retirerait son offre pour être son pilote d’essai dans la structure test européenne. Faire aussi peu de Grands Prix sur une machine compliquée pour mieux jeter une opportunité sur le moyen terme avec une M1 connue, est une situation qui mérite d’être pesée.
De même : rouler Honda et puis, après, quoi ? Jorge Lorenzo n’est pas encore parti. Et si Nakagami n’a encore rien signé, la situation du Japonais avec ses compatriotes n’est pas désespérée. Par contre, il serait certain que l’usine Yamaha regarderait ailleurs, ayant déjà fait comprendre qu’elle ne jouerait pas les variables d’ajustement.
Quant à la piste Suzuki, le silence est dorénavant de mise, ce qui ne veut pas forcément dire qu’il ne se passe rien en coulisse.
Enfin, si Nakagami est une partie de l’équation, KTM est l’autre. Johann Zarco sur une Honda LCR signifie que le Français doit être libéré de ses obligations pour la maison de Mattighofen. Cette dernière a oralement donné une tendance favorable à une telle issue, mais encore faut-il l’acter. Avec des conséquences secondaires, dont celle de ne plus être payé. Un impact financier qui ne toucherait pas seulement Johann Zarco.